La dernière (ou première selon d’où on se place) grande ville du Yukon. Nous y sommes restés 4 jours : pas pour l’intérêt « touristique » de la ville mais parce que certains aménagements de Bernard étaient nécessaires. Entre autres, l’installation de protection de passage de roue a l’avant car fait anormal nous en etions dépourvu … il faut voir les projections de gravel durant les derniers jours, et forcément vue la nuit d’avant, le calfeutrage des lanternaux pour lutter efficacement contre ces satanés moustiques.
Les trois premiers jours se sont égrenés au son des jeux d’eau pour les enfants, du rangement, ménage et du bricolage de Sam. Nous avons même retrouvés Hélène et Pierre ! Nous devions partir mardi…
MAIS… Bétina s’est soudain plainte de douleurs à une dent sur laquelle il manquait apparemment un petit bout… misère… Après avoir écumé les dentistes (fermant tous entre 16h et 17h: oh joie et bonheur, la douleur s’est réveillée à cette heure là…) le lendemain, après un tour à l’office de tourisme et l’adresse en poche d’un dentiste recevant en urgence, nous partons confiants… et là nous attaquons le plaisir de la discussion sur le thème « dentaire » j’ai imprové my english je peux vous le dire !
Après 41 dollars dans la poche du dentiste, et m’entendre dire ce que je savais déjà (à savoir un bout de dent manquant) on m’annonce gentiment que pas de créneau pour soigner la demoiselle, ouche c’est rude… je parlemente un peu et j’obtiens grâce à une gentille secrétaire une information capitale : un patient de 16h leur fait souvent le coup de ne pas venir : il ne sera pas dit que Bétina ne sera pas soignée ! Nous quittons le cabinet avec le devis du dentiste : 398 dollars !!!! je vais défaillir…
Nous revenons à 16h et attendons…. yes le patient ne vient pas c’est notre tour (entre la première et la deuxième visite, j’ai lu les minuscules lignes du contrat de notre assurance marco polo et j’apprends qu’il faut impérativement une radio dentaire, sans quoi pas de remboursement : ça tombe mal, impossible de la faire ce matin, Bétina n’arrivait pas à garder la plaque dans la bouche). Mais nous ne manquons pas de ressources dans la famille DESREV, on prend notre formule magique de circonstances (chaussettes retournées, soucis envolés : je vous l’offre, on ne sait jamais cela peut servir!) un bracelet de courage et c’est reparti pour un tour. Bétina réussit et je suis remplie de fierté.
Radio en poche, nous rentrons dans le cabinet : super y’a une tv avec un dessin animé ! petite anesthésie locale et monsieur le dentiste approche sa seringue… et là… mes amis… Bétinouche a pleuré, serré les dents, bref la panoplie complète du refus catégorique qu’une aiguille n’attaque l’intégrité de sa gencive. J’ai eu beau consoler, rassurer, raisonner, menacer, il n’y a rien eu à faire… Dans ces cas là, chers lecteurs, je ne vous retranscrirai pas toutes les tortures que j’ai souhaité infligé mentalement à notre chère lutine, cela est inutile… Comme il n’y avait pas d’infection, le dentiste nous a conseillé des lavages fréquents et efficaces, du fil dentaire et du croisage de doigts… advienne que pourra… Non, non on ne lui en veut pas, mais crotte on a perdu une journée et de l’énergie pour rien !
Pendant que je revenais du boucher (pardon du dentiste) je vois un homme en discussion avec Sam. Et voilà encore les coincidences comme on les aime. C’est Serge, il est canadien, et vit avec une québecoise, Nelly, qui rêve de partir autour du monde : il avait repéré notre véhicule, il nous invite à dîner chez lui pour papoter (peut-on revenir encore une fois sur l’hospitalité canadienne ? Non ça serait indécent…) Nous nous y rendons en fin de journée et passons une soirée délicieuse dans tous les sens du terme : des personnes chaleureuses, intéressantes, des mets exquis (on le répète Serge, tu es un cuistot épatant, et Nelly sait tellement mettre les gens à l’aise avec son naturel et sa douceur…) les enfants ont profité du jardin, ont été initiés au base ball (petite précision, la balle est lourde, très lourde, le front de Merlin en a gardé la trace lol). Nous avons dormi chez eux. Les amis, nous vous remercions chaudement pour votre accueil, on se voit dans trois semaines à notre retour d’Alaska !
Le lendemain nous avons été prendre le petit déjeuner dans le coffee shop où travaille Nelly et en face, sur ses conseils nous sommes allés…. à la bibliothèque du centre culturel français ! Comme nous repasserons dans trois semaines par White Horse ils ont accepté de nous prêter des ouvrages : Bétina et moi sommes sauvées, des livres sous le bras nous pouvons « affronter » la suite du voyage. Le reste de la journée est passé vite sur le trajet pour Keno City : en chemin nous avons croisé des porcs épics et il nous semble un renard (tout faisait penser à un renard, l’allure et la queue en panache, sauf qu’il était noir et une bande blanche sur la colonne, superbe!)
Une belle mouffette que vous avez croisée. Super le récit des rencontres aussi bien avec les gens qu’avec les animaux. On est de tout coeur avec vous pour les maringouins, même à Montréal on se fait bouffer alors pôvres vous …. Allez ça va finir un jour !!!.
Comme les bouchers enfin les dentistes sont bien les même de partout dans le monde entier, bravo Bétina pour ton courage !
Bisous