Nous avons donc retenté Cahuita, le côté Caraïbes du Costa Rica. Nous avons rejoint les Charles et les Risquetout, nous pensions sur un bivouac en bord de plage, mais finalement c’est dans le jardin de Winston que nous avons attéri à leurs côtés. Il loue des cabanas, et nous a laissé camper sur son terrain avec eau, électricté, wifi et machine à laver (pour une somme raisonnable).
C’est sur ce terrain de jeux géant pour les enfants que nous aurons savouré notre séjour de quelques jours, passant par des moments euphoriques et par d’autres rageants… Les Charles nous auront inité aux plages avoisinantes qui sont, il est vrai, très agréables : les enfants auront admiré des petits poissons dans des bassins naturels où ils avaient largement pieds, chateaux, jeux, planches… pendant que les plus grands plongent, explorent, papotent. Une matinée entière aura été nécessaire à tous les enfants pour organiser un tournoi de tennis : construction du terrain, établissement des règles, des tours, partage des rôles etc… une vraie collectivité à eux tout seuls ! Lors d’un après-midi où je n’avais pas accompagné les enfants à la plage, j’ai eu la surprise de voir Winston toquer à la porte de Bernard : il voulait montrer aux enfants le paresseux qui se baladait dans le jardin ! Un moment unique, avec ce paresseux à deux doigts, qui mâchonait crânement sa feuille à un mètre de moi, absolument pas dérangé par ma présence. Enfin les magnifiques papillons géants les « morphos bleus » montreront le bout de leurs antennes : impossible d’avoir le temps d’attraper un appareil photo, mais ils resteront à jamais gravés dans nos rétines et c’est bien là le principal.
Les moustiques nous ont lâché la grappe, mais point de repos pour notre peau : ce sont les fourmis et leur acide formique qui nous détruisent les pieds. Il faut entendre le cri de Nils quand il met le pied près de ces guerrières sans pitié…. au lieu de quitter la chaussure, il part en courant et en hurlant… pas très efficace… vive le caladryl (crème apaisante).
Un jour de chaleur écrasante, Sam craquera littéralement et gonflera notre bâteau pour se faire une piscine lol. Il ne rêve que de l’altiplano argentin et de porter des manches longues et un bonnet…
C’est aussi dans ce jardin d’éden que nous apprendrons une nouvelle qui va un peu plomber le moral de tous les voyageurs : le fameux ferry que nous attendions tant ne sera sans doute pas en service avant des semaines (voire des mois). Nous avons freiné le voyage depuis déjà trois semaines pour le prendre : il était annoncé début mai, et après plusieurs reports, nous ne sommes même pas certains de son départ début juillet ! Il nous aurait fait économiser énormément d’argent et de démarches mais nous hésitons à l’attendre plus : l’Amérique du Sud nous tend les bras, et la saison des pluies aussi… du coup nous prenons la route pour le Panama avec les Charles pour prendre les dernières nouvelles : soit prendre le cargo du 13 juin soit attendre… les choix, même pour un voyage de rêve au bout du monde, sont parfois cornéliens.
L’entrée au Costa Rica avait été long et épique, la sortie aura été fulgurante : 15mn à tout casser ! Par contre, plein de notre euphorie, nous avons vite déchanté. Nous avons traversé le fameux pont recouvert de planches de bois, cassées, clouées etc… pour arriver à la migracion du côté Panama. L’entrée voyageur aura été rapide, mais l’importation du véhicule et l’obtention de l’autorisation pour le chat des Charles auront été un cauchemar. Quasi 5 heures auront été nécessaires pour obtenir le fameux sésame, après moults coups de tel, documents à remplir, photocopies et j’en passe… Bref… nous y sommes enfin !
Après avoir pris tant de retard lors de ce passage, il nous faudra trouver un bivouac : nous avons ressenti les mêmes émotions qu’au passage au Honduras ou au Nicaragua. La pauvreté est extremme par endroits, l’hygiène inexistante… Nous refuserons de faire un bivouac à Almirante : trop dégoûtant et peu sûr à mon goût. Nous poursuivrons un peu le chemin dans les terres jusqu’à apercevoir un énorme camion-hôpital : dans cette région, il y a seulement de minuscules dispensaires et ce camion ultra morderne permet des opérations. Il est stationné à côté d’une petite clinique, posée au milieu de nulle part… Nous demandons aux habitants de la maison voisine s’ils nous autorisent à rester. La réponse est oui : ils ont l’air sidérés par notre arrivée. Les enfants se défouleront enfin un peu dans une partie de foot endiablée après être restés enfermés quasi toute la journée enfermés dans le camping car.
Nous nous présenterons à nos voisins dans la soirée, en tentant d’échanger un peu : l’ambiance est lourde, les mots rares et pesés… Un homme criera dans la soirée, invectivant je ne sais qui dans la maison : aucune réponse ne lui sera donnée, seul son flot d’agressivité et de colère sera entendu… Le lendemain matin, la colère et les cris seront de retour… j’ai été très mal à l’aise de cette situation. Seul petit rayon de soleil, le matin : j’ai entendu (l’école du village se trouvant à un mètre de nous) les enfants compter, réciter… et ce, dès 7h30 du matin. Je m’étonnais de voir de jeunes ados toujours dans la maison à notre départ : l’école ici n’est obligatoire que jusqu’à 12 ans. Ensuite les inégalités sont de plus en plus criantes pour l’accès au collège. Nous sommes dans la région de Bocas del Toro : les infrastructures sont rares et couteuses, peu ont la chance de pouvoir s’offrir les frais de scolarité et les frais de transport pour rejoindre l’école.
De notre côté nos écoliers ont presque fini leur année ! Les dernières évaluations sont parties. Merlin a battu pour la première fois son père aux échecs… à la régulière… misère… Alors Nils commence à apprendre avec lui, c’est sûr ils ne tiennent pas cela de leur mère…
Quant à Bétina elle a découvert le dessin animé « Un Monstre à Paris » avec la bande musicale interprétée par Vanessa Paradis et M. On l’entend en boucle depuis deux semaines !
Oeuvres en pâte à modeler : Bétina un éléphant, Merlin le village de Kirikou avec les fétiches et la chenille de Nils.
Coucou, la famille voyageuse.
Nous prenons toujours autant de plaisir à vous lire.
Il me plait bien cet éléphant. Cela doit vous faire des » vacances » ces petits moments de calme….. Bravo à Sam pour la piscine improvisée. Félicitations à Merlin pour la partie d’ échecs gagnée à la loyale, et une mention particulière à notre Nils pour sa chenille, elles est impressionnante, nous n’ avons pas les mêmes ici, et c’ est tant mieux.
J’ espère qu’il n’y a pas eu de grosse bosse hier, pendant notre causette. En tous les cas, si les enfants changent, grandissent, s’ allongent, leurs voix, elles, sont toujours reconnaissables ….lol.