Nous atteignons la région de la brique (à défaut de sel pour l’instant). Nous croisons des dizaines de four à briques et les constructions – quand les habitants ont la chance d’avoir les moyens d’en utiliser- sont faîtes évidemment en briques. Nous ne savions pas trop à quoi nous attendre et bien nous a pris, nous aurions peut être été déçus. Il n’y a pas que pour sa cathédrale que Zipaquira restera dans nos mémoires mais cela c’est une autre histoire.
Nous avons été donc à cette cathédrale, qui en fait, est une ancienne exploitation de sel dans laquelle a été taillée plus de 6000 m2 de surface au sol. On y trouve des labyrinthes, des nefs et des chapelles. Elle tient son nom de Zipa, le chef indigène. Nous arrivons donc à l’entrée de la mine, et dès qu’un guide est disponible nous pouvons commencer la visite. C’est assez impressionnant de descendre ainsi dans les entrailles de la terre. Et oui les parois sont toutes faites de sel (50% sel 40% charbon et 10% souffre). Tout brille et ressemble étrangement à du marbre, à moins d’y laisser un peu sa langue (euh non merci bien vrai). Je l’avoue le chemin de croix du Christ n’a pas remporté l’enthousiasme mais il est vrai que le film en 3D sur l’exploitation de la mine, l’explication des excavations et son traitement étaient très intéressant. Il est surprenant de voir une galerie marchande au milieu de tout cela (et il y avait MON sac, mais j’ai été forte, je ne l’ai pas acheté) bon là où Sam n’a pas assuré un cachou c’est que j’ai du ressortir du lieu SANS une seule émeraude, il ne fait aucun effort, pfffff.
En toute honnêteté, ce n’était pas une visite incontournable mais elles ont enchanté les enfants qui ont couru dans les allées pendant deux bonnes heures.
Nous avions decidé de dormir sur le parking devant l’entrée pour notre bivouac, les Charles nous ayant rejoint. Sauf que dormir n’a pas été au programme du jour (enfin de la nuit !). Il faut savoir que les Colombiens sont des fêtards en puissance (les mexicains et les guatémaltèques peuvent aller se rhabiller) la musique est toujours à fond, les murs d’enceintes annonçant la couleur dès l’entrée des magasins. Notre nuit avait pourtant bien commencé, seulement à 2H du matin deux voitures avec 6 jeunes à l’intérieur sont venus à côté de NOTRE camping-car, la musique à fond et ce à 1 mètre du véhicule. Juste pour vous donner une échelle des décibels, cela a réveillé Sam !!!! Nous pensions qu’après leur bière sirotée, ils partiraient… c’est celà ouiiiiii… Vu qu’ils attaquaient une autre bière, j’ouvre la fenêtre, les salue et leur demande gentiment s’il serait possible de baisser un peu la musique, nous avons des enfants qui dorment blablablabla. En réponse ils ont baissé le son le temps que je leur parle, m’ont tendu une bière (merci les gars, c’est sympa mais à 2h du matin je préfère dormir) et ont remonté le son toujours à fond. J’avais eu un petit aperçu de leur niveau d’ébriété, et honnêtement, je me suis dit que nous allions prendre notre mal en patience. Ils ont donc continué à beugler, chanter (la seule fille présente avec la voix de Shirley et tentait de nous sortir tout son répertoire, une horreur !!! – enfin cela c’était avant qu’elle ne rende ses bières devant le camping car yeurrrrrk).
Un chevalier servant a donc décidé de la ramener et en partant a juste reculé dans Bernard. Sam a cru devenir fou mais je lui ai interdit de sortir : quand on voit que n’importe qui ici peut posséder une arme à poing ou un fusil à pompe ça calme… Nous avons attendu un peu et là ils ont commencé à toquer : ils voulaient faire la causette voyez-vous ! Sam a tenté de les amadouer en blaguant (tout en refusant leur bière, y’a des limites). QUand ils ont su que nous devions partir le lendemain vers 7h du matin ils nous ont dit qu’ils nous attendraient pour qu’on trinque, non !!!!!!! pas çaaaaaaa !!!!! Ils ont été voir nos co-voyageurs (ya pas de raison qu’il n’y ait que nous, sauf que nous leur cachions pas mal les décibels) l’échange a été court et nos pochtrons sont revenus nous dire qu’ils les avaient traité comme je cite « de la mierda » mdrrr tu m’étonnes faut pas réveiller un Frédéric, ça peut chercher loin lol. Bref, n’y tenant plus, les Charles ont appelé la police : il était 5h30 le soleil se levait et des promeneurs ont dû faire à nos oiseaux de nuit des remarque,s car ils ont plié baggage en quelques minutes. La police n’est jamais arrivée… De notre côté, sachant que tout le monde était réveillés et que nous devions aller à Bogota acheter un nouvel ordi, nous avons pris la route à 6h30.
Une nuit qui restera dans les mémoires de toute la famille…
Nous sommes donc arrivés dans Bogota à 7h30 du matin.
Nous avons cherché à nous garer près du centre commercial, impossible. Nous avons dû nous installer dans un parking privé pour une somme rondelette : j’ai laissé Sam dormir deux heures, et moi en mère de famille honteuse et épuisée j’ai collé les lutins devant un dessin animé. Sam est ensuite aller chercher l’ordi pendant que chacun de nous tentions de nous reposer un peu. Nous avons ensuite traversé un chouia Bogota (en language clair on s’est paumés quoi…) et la sortie de la ville a été rude pour mon estomac. Nous avons longé un imposant nombre d’atelier de boucherie en « plein air ». Car il faut le signaler, depuis notre entrée en Colombie, la viande est exposée nue, à la proie des mouches, gaz d’échappement etc…et rien que la couleur ou l’odeur vous retourneraient l’estomac pendant quelques jours, bref… nous avons donc assité (étant dans les embouteillages de la Capitale) au travail des carcasses quasi sur le pas de la porte, les brouettes entières de pieds de cochons, oreilles et autre attributs (non, non ma curiosité a des limites !) qui étaient versés dans des camions à ciel ouvert… avec le soleil on a vite remonté les vitres, l’odeur était insupportable. Les Charles eux, n’ayant rien à faire à Bogota étaient partis en direction de Salento : il est prévu de les rejoindre le lendemain, de notre côté nous ferons un bivouac à la sortie de Bogota, chez un pépiniériste qui fait aussi un servicio de piscina (comme beaucoup d’ailleurs, le tout est de ne pas trop regarder la couleur de l’eau : ce que les enfants font très bien et qui leur a permis de se rafraîchir après avoir bien sué dans les bouchons). Il y avait aussi des jeux « trop supers » de quoi se défouler aussi.
Forcément nous n’avons pas vu grand chose de Bogota, juste les flancs des collines recouverts d’habitations.
Petit coup de stress en recevant un sms des Charles nous annonçant que le tronçon que nous prévoyons demain leur a pris 10h30 !!!! et que c’est la pire route qu’ils n’aient jamais pris. Sagement, nous mettons le réveil pour un départ à 8h pétantes (ça tombe bien on a du sommeil en rab mouarf mouarf).