Nous avons quitté Quito pour Quilotoa. Deux routes étaient possibles mais nos amis cyclistes suisses nous avaient conseillé la route par Pujili. Les viajerosdemundo, joueurs, ont tenté l’autre boucle. Au final il nous aura fallu plus de 6 heures pour atteindre la lagune, avec des portions de routes asphaltées neuves soit, mais aussi des tronçons de piste pas piqués des hannetons. Les viajeros arriveront plus d’une heure après nous, la nuit étant déjà tombée à notre arrivée, nous avons été soulagés de les voir arriver…
La nuit a été…. comment dire… ventée, tempêtée. Jamais Bernardo n’aura autant tanguée, me laissant quelques heures d’éveil dans la nuit : quant à Samuel le mal des montagnes s’est fait sentir mais grâce à une infusion de feuilles de coca (acquises en toute légalité on vous rassure) tout est rentré dans l’ordre. Enfin il est vrai que nous sommes un peu plus essouflés qu’à l’accoutumée. Qui dit vent à cette altitude, dit froid : malgré un chauffage (on l’accorde, au minimum) il fera un petit 9° le matin dans Bernardo, contre 4° dehors, brrrrrr. Alors on ressort le sac à bonnets, gants, écharpes etc…
Il était prévu de descendre au bord de la lagune et de pique-niquer MAIS le vent en avait décidé autrement. Bétina et Merlin ont tenté de sortir une première fois mais impossible pour eux d’avancer ! Il a fallu se rendre à l’évidence : Nils ne pourrait jamais tenir sur ses pieds, et à la vue de la pente pour descendre à la lagune, ma cheville l’a senti moyen aussi. Donc Sam, Bétina et Merlin ont pris leur courage à deux mains (et leur combinaison anti-froid) et sont descendus accompagnés par les viajeros. De mon côté je me contenterai du point de vue du mirador (je passerais la matinée quasi à me faire rétamer aux petits chevaux, jeu de l’oie, uno etc… mon fils a une veine de tous les diables, je proteste énergiquement !).
Donc la Lagune Quilotoa est nichée dans le cratère d’un volcan (qui n’est plus en activité je précise). Pour info, les expéditions scientifiques, et notamment celle de l’équipe du Commandant Cousteau n’ont jamais su définir sa profondeur. Les 400m de dénivelés se sont bien fait sentir pour tout le monde au retour : pour preuve les enfants emprunteront des mules pour rentrer, et Sam en grand courageux finira à pieds (environ 40mn, pour descendre mais 1h30 pour remonter, le manque d’oxygène rendant tout effort plus difficile). En chemin, il se fera alpaguer par un groupe de musciens tournant un petit clip : de bonne grâce il guinchera avec eux. Promis dès qu’on a le lien youtube on vous le communique lol.
Sous des rafales de vent, nous dirons malheureusement au revoir à la famille viajeros del mundo : dommage de les avoir rencontrés sur leur retour, c’est une famille attachante avec laquelle nous aurions aimé faire plus ample connaissance. Nous repredrons aussi la route pour bivouaquer à Saquisili : nous avions pensé trouver le bivouac de rêve dans un parc dont le gardien nous a autorisé à rester. Seul bemol, au changement de gardien à 5h du matin, cela a été musique à fond, réveil en fanfare et impossible de se rendormir ; nous quitterons donc le parc, la tête un peu dans le pâté, pour finir notre nuit quelques centaines de mètres plus loin (tu parles d’un super bivouac…). Nous nous rendons compte que le volume sonore et la fréquence des fiestas et autres manifestations musicales vont crescendo depuis le Mexique, je commence à frémir à l’idée d’arriver en Argentine.