La route de Salento à Popayan n ‘était pas la pire que nous ayions pris en Colombie. Nous sommes arrivés en se disant que nous allions utiliser le même bivouac que d’autres voyageurs, seulement voilà en arrivant sur le point GPS, effectivement, ce n’était pas glamour : derrière une guérite de police, à côté d’une station service, hyper bruyant etc… qu’à ne cela ne tienne, on tente de se trouver un coin à nous. Nous étions en train de tourner dans Popayan quand, nous avons fait la connaissance de Diego, à qui nous demandions justement conseil pour notre nuité. Et là surprise (sans l’être vraiment, nous commençons à bien saisir la notion d’hospitalité en Colombie) il nous propose directement de venir nous installer dans la finca de sa soeur. Nous l’avons suivi et avons attéri au paradis ! Nos hôtes, Sandra (encore une !) et Manuel, ainsi que leurs deux filles – Mariana et Valeria- nous ont ouvert leur maison. Le soir un petit apéritif était de rigueur : une fois rentrés dans nos coquilles respectives, Sandra viendra toquer, chargée de cadeaux gourmands – carantanta sorte de pétale translucide de pâte de maïs que l’on fait frire et qui gonfle pour donner une chips SUCCULENTE; pâte de goyave faite maison (par Manuel) qui nous permettrait sans doute de grimper la Cordillière. Popayan a été déclarée ville gastronomique, on le confirme, il y a de quoi faire !
Le lendemain, Sandra Diego et les filles nous proposeront de nous emmener visiter le centre historique de sa ville. Elle en parle avec passion, la Colombie est un pays fantastique, mais Popayan est la première ville du monde lol.
Popayan, la ville blanche, a un charme certain avec ses rues pavées et ses maisons aux murs peints à la chaux. Nous aurons été sur la place centrale, la plaza caldas, voir la cathédrale Nuestra senora de Asuncion (dont le dôme était tombé lors d’un tremblement de terre, pendant une semaine sainte et avait fait un nombre considérable de victimes) Juste à côté la torre del reloj : durant la guerre d’indépendance, les contrepoids de l’horloge furent fondus pour fabriquer des boulets de canon. Notre balade nous mènera à la iglesia la ermita et plus loin la bellen. Grâce à Sandra, on nous ouvrira le panthéon de Popayan ainsi qu’une administration au coeur de laquelle des patios fleuris et des salles incroyables se trouvaient. Dernier arrêt pour boire un verre et goûter encore une spécialité, les empenadas de pipia avec leur petite sauce à la cacahuète hum… Les enfants nous montreront à chaque fois (et ça en fait je vous le dis!) les petites tables posées en pleine rue, où il est possible de « louer » un téléphone portable pour passer une communication.
Le soir même, nous avons voulu remercier nos hôtes de leur accueil en leur préparant un petit repas avec les moyens du bord (oui je sais, on ne pense qu’à manger …). Crêpes pour Sandra la spécialiste, poulet au curry, cake jambon/fromage pour moi (nous sommes rentrés tellement tard qu’impossible d’avoir le temps de faire la pâte pour la quiche etc… il faut savoir s’adapter en voyage !). Une soirée délicieuse où les fou rires ont été légion. Ils prendront le temps de nous expliquer la gastronomie de Popayan en détails, nous aurions eu envie de tout goûter (à l’exception du met « foetus de veau », même pas en rêve !)
Mariana et Valeria n’ont pas quitté Bétina, les enfants ont fait des kms avec le quad, les patinettes etc… Une soirée comme on les aime, qui restera dans nos coeurs…
Diego arpentera avec Samuel le terrain de la finca lui montrant les caféiers et lui expliquant la récolte (deux fois par an, mars et septembre). On enlève la coque rouge et on fait tremper dans l’eau la graine pour éliminer la pulpe qui l’entoure ( il faut savoir qu’il y a aussi une variété à coques jaunes). Ensuite vient le séchage. En 5 jours à une semaine à partir de la récolte on peut obtenir le grain à moudre pour un bon café colombien. Nous gouterons même les graines fraiches, d’un goût sucré délicieux. Normalement le plant de café est protégé contre le soleil par un arbre : les gestionnaires des plantations ont tenté, pour augmenter le nombre de plants de caféiers, de supprimer les arbres, mais finalement ils se sont rendus compte que le caféier produisait moins et que la qualité baissait donc retour en arrière ! Dans la finca, se trouve aussi une variété d’agave (à épines) qui, grâce à leurs fibres, permet le tissage de sacs destinés au transport des grains de café, mais aussi de sandales.
Nous saurons à quoi ressemble un plant de coca car il y en avait un minuscule, perdu au milieu de leur terrain : il est très utilisé pour ses vertus médicinales (nous en avons même acheté pour faire des infusions très efficaces contre le soroche, le mal des montages). C’est là que nous apprendrons que la fabrication de la cocaïne et donc le traitement de la plante originelle, se fait à l’aide d’acide chlorydrique en très grande quantité, et que tout ceci est bien évidemment rejeté dans la nature, provoquant une catastrophe écologique en Colombie.
Diego, passionné et spécialiste des orchidées, montrera aussi un bout de forêt dans laquelle il a introduit des variétés. Nous avons appris que l’orchidée se greffait sur un arbre, mais n’était en aucune façon un parasite, se nourrissant exclusivement de l’eau et de la terre transportés par le vent. Encore une fois, ces rencontres nous ont permis de toucher du doigt des domaines bien éloignés des notres, mais toujours tellement enrichissants.
Le lendemain était un jour spécial : les 6 ans de Louka !
Malgré tous ces bons moments passés ensemble, il nous fallait tout de même quitter Popayan un jour : l’émotion était forte au moment des au revoirs. Alors nous vous confirmons, Popayan es el mejor del mundo !!!
Pour faire une sorte de conclusion sur la Colombie ce serait celle-ci : oui la Colombie peut être dangereuse, le trafic de drogue prend encore trop de place, les guerillas sont toujours existantes malheureusement et d’une violence extremme, dont les premières victimes sont les civils etc…
MAIS, nous sommes heureux d’avoir découverts que la Colombie c’était SURTOUT : des paysages magnifiques et une nature impressionnante, des villages authentiques qu’il faut prendre le temps de visiter, des habitants joyeux, généreux, d’une hospitalité et d’une gentillesse incroyables (et qui savent faire la fête ! lol). J’ai un peu le regret d’avoir découvert un peu vite ce pays, mais Samuel tenait à le traverser en convoi pour plus de sécurité et je le comprends.
ALors toute la famille est d’accord pour dire VIVA COLOMBIA !!!!