La ville du Panama (le chapeau !) aura été notre terrain de jeux pendant quelques jours ainsi que le lieu oh combien délicieux de nos retrouvailles avec Marie et Johann; nos cyclistes suisses. Nous en avons profité pour flâner avec eux dans les rues de cette ville très agréable : et ils étaient des guides parfaits ils sont là depuis dix jours.
La cathédrale de la Inmaculada est vraiment impressionnante et la place très agréable. Nous aurons enfin goûté sur un marché, au cochon cuit entier dans lequel on découpe des portions (combien vous voulez ? Une livre, un kilo ??? euhhhhhh) : au début, Nils fera le forcing en nous disant combien le poulet était délicieux mdr mais juste avec un regard sur la tête de l’animal, tout est rentré dans l’ordre. Le marché des halles était très sympa, nous avons fait provision de fruits et légumes (ainsi que des petites pommes de terre roses !!! délicieuses en salade – il faut dire que l’équateur est champion en variétés de patates).
La curiosité nous poussera dans un petit atelier/magasin de panamas (barrianca). Marie et Bétina rejoueront les demoiselles de Rochefort mais en rose, et moi j’aurais tenté sans succès de convaincre sam pour un chapeau de ma couleur fétiche, bernique (le seul frein, lui trouver une place sans l’abîmer, ok au départ sur ma tête mais pour dormir diantre !) Pas de photos des garçons portant les chapeaux, nous n’avons pas été assez rapides. La petite visite a été intéressante et surtout les employés adorables et pas avares en explications.
Nous irons faire un tour au muséo del banco central qui se trouve sur le site inca de Tomebamba : aucune photo autorisée mais le lieu a conquis toute la famille : de l’expo temporaire d’un artiste equatorien travaillant avec la laine pour faire des tapis en relief de toute beauté (d’autres artistes étaient exposés avec des batiks des triptiques déments etc…) de la section ethnographique qui a charmé les enfants, la section numismatique qui était très instructive etc… jusqu’à une petite balade sur le site. Bref, un chouette moment et une entrée gratuite (avis aux autres voyageurs !)
Lors de nos promenades en ville, nous verrons bon nombre de magasins proposant des robes pour les quinceanera : comme en Amérique centrale et au Mexique, on fête les 15 ans des jeunes filles, un peu comme un mini mariage avec robe à volants de princesse, décorations etc…pour célébrer l’entrée dans leur vie de femme. Bétina bavait devant les robes mais elles étaient hors budget… et puis elle n’a pas 15 ans… et puis c’est pas mettable souvent…. et puis ça prend trop de place dans Bernardo….. et puis… et puis… ceux qui connaissent notre fille savent à quel point, quand elle veut un truc, elle ne lâche pas le morceau. Nous savions qu’elle serait fatiguante au possible, et son père et moi avions mis au point une stratégie de refus en douceur (totalement déloyale aussi ça va on sait !) :
!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!! Nous avons fixé un prix maximal quasimment irréalisable !!!!!!!!!!!!!!!
Après que notre fille ait trouvé une robe dans le prix fixé (note pour plus tard : ne jamais sous-estimer une jeune fille fan de shopping) nous avons opté pour une réflexion parentale supplémentaire, en lui précisant le lendemain que si on tombait sur le magasin en question, on verrait. …. (houuu c’est vague, c’est moche on assume)
Et donc…. ne pas sous-estimer le sens de l’orientation d’une jeune fille fan de shopping (ou alors une chance de malade) car le lendemain, tadaaaaam nous sommes passés dans la rue maudite, en étant persuadés justement de ne pas être dans les parages . Vous voyez donc le résultat, notre demoiselle a une robe (rose, mouarf quelle surprise) avec des jupons etc… méga pratique (je ne reviens pas sur nos arguments initiaux bidons, tout le monde aura compris on s’en fait avoir en beauté).
Lors de notre dernier bivouac à Cuenca ce sera zumbaaaaaa ! (il y avait des cours tous les soirs, sur la place à quelques mètres de nous). Au bout de quelques minutes, Nils et Merlin préfèreront jouer au foot avec les copains, mais Sam et Bétina poursuivront leurs efforts durant une heure ! Bizarrement, à 22h, cela n’a pas fait un pli pour que tout le monde dorme à poings fermés lol. Mis à part le week-end qui est relache, ce sera zumba tous les soirs, les progrès sont notoires lol.
Nous quittons à regrets Marie et Johann : vous allez nous manquer… mais nous savons que nos routes se recroiseront encore !
Un dernier petit message au sujet de nos amis les Stan : rappelez-vous, nous avions fait leur connaissance en récupérant Bernard à Halifax, puis revus à Vancouver Island, un bout de chemin depuis Yellowstone et enfin Las Vegas. Ils avaient pris de l’avance mais nous pensions les revoir à un moment à un autre….. malheureusement ils ont cassé leur moteur au Pérou, et après des tentatives de réparations coûteuses et non abouties, ils ont préféré rentrer… Nous avons un petit pincement au coeur pour eux , pas que le voyage se termine car ils ont déjà fait un périple incroyable (et repartiront sûrement dans quelques temps) mais qu’il se termine dans ces conditions. Arnaud, Séverine, Noé et Tom : on se reverra c’est certain -la date est hypothétique, le lieu flou, la seule certitude est l’immense plaisir que nous aurons à vous retrouver ! Suerte !
Lors de notre retour à Cuenca, après incursion sur la Côte, nous passerons un joli moment avec Maria, une colombienne qui tient une petite gargote : pour moins de 2 dollars, nous dégusterons le meilleur almuerzo que nous ayions jamais mangé, en discutant avec elle et d’autres clients, de l’équateur, de notre voyage etc… Les équatoriens présents, des habitués, étaient d’une curiosité incroyable sur les pays que nous avons traversé, et ravis de partager des moments avec nous, de nous parler de leur pays, et de ses difficultés.
Sam sera initié par le petit Sebastian à un nouveau jeu : une toupie de bois lancée par une cordelette – les éclats de rire étaient au rendez-vous ! Nous avions senti Maria émue de parler de son pays natal la Colombie, et puis comme nous sommes revenus manger trois jours de suite, nous avons beaucoup parlé : elle nous apprendra qu’elle est réfugiée en équateur, qu’elle espère pouvoir faire venir ses enfants d’ici le début d’année prochaine, quelle craint trop pour leur sécurité dans le village d’où elle vient… elle se débat avec toute la force d’une maman pour leur donner une chance de faire des études et de ne pas être embrigadés. Elle viendra visiter notre Bernardo, elle n’avait pas du tout envie que nous partions, et nous non plus… Nous rencontrons de plus en plus des personnes, qui portent des histoires parfois très douloureuses, et partager avec eux nous aide à nous recentrer encore plus sur l’essentiel. Ils gardent le sourire, une joie de vivre et une foi en l’avenir qui nous aide à garder le cap qui était déjà un peu le notre et nous les en remercions.