Le jour de notre départ de Cuenca pour Loja, qu’avons-nous fait ? Visiter un garage pardi ! Il y avait la vidange à faire et puis nous avons aussi une fuite d’huile que nous avons fait voir à Guayaquil à deux garages : pour l’un ça peut largement attendre Lima au Pérou et un concessionnaire IVECO, pour l’autre, c’est moins sûr…. faîtes votre choix mesdames et messieurs ! Dans ce garage de Cuenca, nous serons reçus comme des rois : après une vidange avec un peu trop d’huile, à notre retour (parce que tout le monde sait que chez les DESREV, RIEN ne peut fonctionner du premier coup) les mécanos seront aux petits soins. Nous aurons la visite de pratiquement tout le personnel du garage, bureaux compris, qui viendront visiter Bernardo. Je discuterai une bonne heure avec les deux fils du dirigeant, ils étaient tellement intrigués par notre choix, notre mode de vie etc… je sais je le dis tout le temps, mais qu’est-ce que j’aime ces rencontres imprévues et ces discussions. Le patron offrira aux enfants des casquettes, des jouets bus, et à nous une bouteille de liqueur locale. Ils n’ont même pas voulu que l’on paie pour les deux heures durant lesquelles ils auront travaillé sur notre monture…. Merci à eux (petite anecdote, je discutais avec Francisco, un des employés et en me présentant, j’ai senti un temps d’arrêt de sa part : il a une petite Nathalie de 7 ans-comme il me l’a dit, il ne risque pas d’oublier mon prénom).
Petite aparté terminée, notre monture nous a emmené tout d’abord à Saraguro, un petit village typique essentiellement par le costume traditionnel que porte ses habitants : noir de la tête aux pieds, en signe de deuil (perte de leur terre et de leur dieu ). Malheureusement aucune photo en notre possession, il était tard et j’éprouve toujours un peu de retenue à photographier les personnes. Mais les femmes sont absolument sublimes avec leur chapeau rond (que l’on dirait presque trop petit) leur costume noir seulement réhaussé par le port d’un collier multicolore en petites perles. Finalement, nous opterons pour un bivouac à Loja, au bord du parc Jipiro (comme tous les voyageurs cela dit). Le lendemain ce sera fiesta pour les DESREV : journée complète dans ce parc qui veillit un peu mal mais qui a le mérite d’exister et d’être gratuit (enfin le pédalo est payant forcément !) Dans ce parc, outre des petits pavillons d’origines et de respect architectural discutables, il y a quelques jeux pour enfants et une piscine : Sam, Merlin et Bétina iront plouffer pendant que Nils fera de la voiture à pédales. Finalement les nageurs reviendront bien plus tôt que prévu, l’eau de la piscine étant gelée mdrr. Mais bien sûr, impossible de quitter les lieux sans un tour de pédalo, il fallait entendre Nils diriger les manoeuvres pendant que son frangin et sa frangine se faisaient les mollets, il ne perd pas le nord celui-là… et qui se laissait porter (dériver ????) le sieur Sam bien sûr ! Je ne m’étendrai pas sur la présence de deux pauvres autruches en captivité, ça faisait mal au coeur…
Mis à part le parc, la ville n’est pas intéressante, le soir tombait, nous avons donc choisi de dormir une deuxième nuit et de partir le lendemain pour Vilcabamba. Enfin dormir, c’est vite dit… c’était sans compter l’arrivée d’un camping-car équatorien (comprendre un camion où une vingtaine de personnes s’entassaient sur des matelas). Ils choisiront de se garer à moins d’un mètre de nous : ça c’est une statistique qui se confirme de plus en plus, un sud-américain ne peut pas s’éloigner, il aime se coller, s’agglutiner, se mettre en grappes, misère… Cerise sur le gâteau, une fois tous débarqués du camion, il a bien fallu nourrir tout ce petit monde – alors hop on monte une petite cuisine à gaz…. entre les deux véhicules forcément (et non, même pas du vent qui excuserait tout ça) donc présentement à 20cm des fenêtre des chambres de Bétina et Merlin, avec odeur de tambouille, discussions sonores etc… impossible de fermer les yeux avant quasi minuit… Vous me direz, c’est pas grave, on récupère le matin : et moi je vous répondrai MON OEIL ! (que j’aurais bien voulu fermer, même un à défaut des deux) Parce que ce groupe avait décidé de nous pourrir la nuit et a mis en route leur camion à 5h du matin, et après un chauffage en règle du moteur durant 45mn ils sont enfin partis. Durant ce laps de temps, ils ont réussi à nous gazer avec les émanations du pots d’échappement, m’obligeant à aérer, sans que cela parvienne à calmer mes nausées et une migraine, hummm j’aime. Mais tout cela a eu un avantage, nous donner la possibilité, pour une fois, de faire un départ très matinal (toujours voir le bon côté des choses, je sais mon optimisme me perdra…)