Nous avons quitté la Cordillière blanche avec un pincement au coeur. Nous avons été littéralement subjugués et les lagunes et les montagnes enneigés sont dorénavant dans le top 5 des dessins des lutins… jusqu’au prochain coup de coeur. La route pour rallier Lima était très belle même si nous n’avons pas pu l’apprécier à sa juste valeur : le temps était couvert et par endroits pluvieux. Les enfants ont adoré repérer notre itinéraire pour une heure au moins en regardant les lacets devant nous. Les paysages étaient tout d’abord assez verdoyants, avec des petits villages accrochés on ne sait comment sur le flanc des montagnes. Nous croiserons ensuite des villages dans lesquels sèchent des piments de toutes les couleurs, ces petits carrés de couleur étaient surprenants au milieu d’étendues désertiques. Sans compter que nous avons croisé une multitude de troupeaux de chèvres serpentant sur la panam, il fallait être vigileants… nous ferons un bivouac en bord de Panaméricaine, entre deux lacets, et enfin nous approchons de la Capitale du Pérou.
Première “surprise” c’est le désert. Ok Lima est la plus grande ville au monde plantée au milieu de rien, et ça impressionne toujours. Deuxième surprise, la garua (brume) qui enveloppe la ville 9 mois par an (oui oui vous avez bien lu, 9, de quoi faire une dépression nerveuse). Tout est masqué, nous traversons le quartier le plus pauvre de Lima, c’est un choc : il suffit de traverser le Rimac pour passer dans un autre monde, on trasite du bidonville à la ville puis le quartier d’affaires. Nous ne voulons pas rester dans le centre mais nous rapprocher du garage IVECO : nous irons donc au touring club du Pérou qui propose de stationner avec le camping-car et de louer des petits bungalows. Sam a besoin de passer un peu de temps dans du “dur” d’avoir de l’espace, le reste de la famille n’est pas contre du tout ! On se retrouve dans un petit appartement avec deux chambres, une piscine extérieure (utilisée une seule fois, ça caille trop) et plein de terrains de foot, volley, jeux etc… on est bien mieux ici qu’à l’hôtel… Bonne idée car au final, contre les 2/3 jours prévus nous devrons rester plus d’une semaine sans véhicule !
Alors direct, on va brosser le tableau : on a voulu aller dans un garage IVECO pour notre lame, notre fuite d’huile etc… on retrouvera d’ailleurs les Mistrals qui passeront quelques jours avec nous car eux aussi ont des réparations à faire. Au final, les mécanos du garage seront des incompétents notoires, avec un rythme de travail tranquiloooooo.
Sam ira le samedi pour prendre contact, nous avons rendez-vous lundi pour commencer les réparations (ils peuvent prendre une lame d’un camion pour la mettre sur le notre génial !!). Nous retrouverons les Mistrals en allant faire des courses, il faut le faire ! Ils nous rejoindront au touring.
Lundi : branle-bas de combat. Sam et Michel filent au garage, plein d’espoir. Muriel et moi on fait école, on papote etc… Ils reviennent en fin de journée : les mistrals avec leur monture et nous sans. Je me dis que c’est plutôt bon signe. En fait chez IVECO, il faut montrer patte blanche : rien que pour faire rentrer le véhicule dans le garage, 1 heure ! Et pour le laisser, il faut faire l’inventaire du contenu de Bernard : et bien il vont pas être déçus les gars… Ils devaient faire des photos et finalement c’est passé à la trappe… le Pérou, de ce que nous avons vu pour l’instant, dès que le garage est un tant soit peu élaboré, croule sous les règles et règlementations. Ils ne voulaient même pas que Michel et Sam aillent vers les véhicules mais patientent en salle d’attente : vous me direz ils n’auraient pas dû se plaindre, car Violetta était aux petits oignons… Sam et Michel étaient à 8h au garage, les mécanos arrivent à 8h30 mais à 9h30 ils prennent le petit déjeuner, et à midi ils déjeunent avec une pause de 2h pour finir à 17h30, ça c’est de l’efficacité ! Je ne vais pas vous faire le film des 5 jours où Bernard sera resté là-bas, les mécanos auront travaillé 2h30 dessus ! Et parce que nos hommes ne les lachaient pas et passaient la journée sur place. C’est du grand n’importe quoi. Cerise sur le gâteau : ils n’ont rien pu faire (impossible d’avoir des pièces) et pour vérifier les freins et faire une soudure, nous ont présenté une facture de 240 dollars. Sam a refusé de payer, et ils ont fait un descuento de 100 dollars, mais même c’est du vol organisé.
Michel pour une petite réparation, ira chez un soudeur pur jus, et c’est là que Bernard atterrira. Ils nous renforceront la réparation de Huaraz, un petit atelier où tout le monde était adorable. Nous quitterons Lima et sa grisaille un peu dégoûtés : nous n’aurons même pas eu la possibilité d’aller visiter le centre-ville. On a envie de retrouver les grands espaces et les bivouacs naturen Paracas nous voilà ! La garua rendra les garçons bien malades : toux qui tombe sur les bronches à n’en plus finir, je n’arrive pas à comprendre les gens qui viennent volontairement s’installer ici avec seulement les 3 mois de soleil et sans brume par an.
PS : n’appelez pas les services sociaux, si Nils a dormi dans une penderie, c’est de son plein gré ! Il faut croire qu’il lui faut des petits espaces pour se sentir bien, alors on l’a pas contrarié lol. Rassurez-vous c’était pour l’endormissement après on le déposait délicatement sur un matelas moelleux.