Autant le dire tout de suite, honnêteté de voyageurs oblige, le Machu Pichu demande un budget conséquent ET de la ténacité. Sur les conseils d’Arnaud (STAN) nous rejoindrons Ollantaytambo pour y laisser Bernard dans un parqueadero et hop dans un train de la compagnie Péruvolorganisé euh pardon, Pérurail pour le village de Aguas Calientes, d’où nous devons prendre un bus pour accéder enfin au site ! (Respirez, la phrase est terminée).
Les billets d’entrée du Machu Pichu étaient en vente à Cusco : bon ok on début ça aurait dû être simple, car ils étaient achetables au centre info tourisme (ça se dit achetables ?). Oui mais nous sommes au Pérou, ça ne peut JAMAIS être simple car finalement non, ils ne vendent plus de bolletos, il faut aller en périphérie de la ville, à Pétaouchnoque plus exactement : remarquez ça tombe méga bien, juste à quelques mètres de Pétaouchnoque, il y a une grande surface où nous devons faire le plein.
ETAPE 1 OK : On a les billets pour le site. Prix : 130 soles par adulte et 68 par enfant. Déjà ça douille.
Nous prenons donc la route pour Ollantaytambo (qui d’ailleurs est magnifique). Garés sur la petite place du village (méga touristique, mais est-ce nécessaire de le souligner…) Sam part confiant au bureau de réservation des billets de train pour prendre les billets pour le lendemain. Mouarf, mouarf, la confiance on devrait s’en méfier, car les machines ont planté (normal me direz-vous pour les DESREV) il faut attendre de tout rebrancher : après que tout soit remis en route, ça ne marche toujours pas – ça fait juste une heure que Sam poirote. En désespoir de cause, il part directement à pieds à la gare, ouf, au bout de deux heures, nous aurons nos billets pour le lendemain.
ETAPE 2 OK : On a les billets de train. Prix : 100 DOLLARS AR pour adulte, 45 DOLLARS pour enfant. J’ai mal au porte-feuille.
Nous avons laissé Bernard, en toute confiance, dans un parqueadero surveillé et c’est parti ! Les enfants étaient excités comme des puces : pensez-donc ils n’avaient jamais pris le train ! C’est sûr qu’on a le temps d’admirer le paysage, avec une vitesse de pointe à 39Km/h. Aguas Calientes, alias Machu Pichu Pueblo a tout pour déplaire : bétonné et moche, et surtout lieu où le péruvien peut faire gonfler les prix sans vergogne. Nous avions lu que la réservation d’hôtel n’était pas nécessaire, vue l’offre, personnellement on a plutôt vécu l’inverse : alors peut être que pour deux les chambres sont faciles à trouver, pour cinq c’était plus chaud. Après une heure et demi de recherche et de visites de chambres toutes plus miteuses les unes que les autres, nous avons cassé la tirelire (ouais encore…) et choisi un petit hôtel très agréable.
ETAPE 3 OK : On a une chambre pour ce soir (mais pas pour demain c’est complet… je ne fais aucun commentaire…). Prix : 200 soles la nuit, je vais défaillir…
Je resterai à l’hôtel avec les garçons qui en ont marre et Sam et Bétina iront chercher les tickets de bus pour demain. Là au moins, pas de soucis, il y a des départs toutes les 10mn on part quand on veut.
ETAPE 4 OK : on a les billets de bus pour demain yiiiiiiihaaaaaa. Prix : 15 dollars par adulte et la moitié par enfant. Je commence à réfléchir à la possibilité d’imprimer nous-même des planches de soles ou de dollars…
Petite soirée peinarde dans la chambre en préparatif de notre grande journée de demain. Dans l’hôtel à partir de 21h, plus aucun bruit, tout le monde veut partir à 6h du matin pour découvrir le site, il faut se reposer. C’était sans compter le couple péruvien rentré à minuit qui aura généreusement rempli les oreilles de tout l’hôtel de leurs ébats… 5h du matin, Merlinou est au pied de mon lit “maman, j’ai mal au ventre je me sens pas bien” sprint in extremis dans la salle de bains. Et vlan, l’organisation bien rodée s’écroule, il sera malade jusqu’à 8h du matin. Je commence à entrevoir le fait que je ne verrai pas le Machu Pichu et j’ai une grosse boule dans la gorge. Le proprio de l’hôtel nous proposera de rester jusqu’à midi dans la chambre et pendant ce temps, Samuel changera les billets de train : pas besoin de rester une nuit de plus, et surtout, on ne trouve pas de chambre.
ETAPE 5 OK : Les billets de train sont changés, pour la modique somme de 20 DOLLARS (ggzzzziiiiitttt, gzzzzzziiiittt – n’ayez pas peur, c’est l’imprimante qui me sort des planches de dollars).
A 10h Merlinou se sent un peu mieux, on décide de tenter le tout pour le tout. On s’alternera avec Sam à l’entrée du site, devant la petite cafétéria à s’occuper de notre lutin, il ne sera pas dit que je ne verrai pas le Machu Pichu Nom de Zeus ! Après 15mn de bus, nous y sommes. C’est certain, de prime abord, ça ne fait pas rêver, des centaines de touristes (c’est l’heure de pointe des groupes) des guides qui vous sautent dessus à peine le pied posé hors du bus, allez on passe l’entrée en famille et on verra bien…
Et là…. la claque…. On oublie tout : les xxxx dollars, le temps passé, la fatigue, le racket organisé… parce qu’on est au Machuuuuuu Pichuuuu et (la vache comme on dit chez nous) qu’est-ce que c’est beau ! Nous ne ferons pas la visite tous ensemble : Nils a un petit coup de mou (pitié pitié non ! Au cas ou, j’ai pris des sacs plastiques). Sam partira avec Merlin et Bétina, de mon côté je me contenterai du bas du site avec Nils et il est déjà immense. Il n’y a pas de mots, je préfère mettre des photos : ce site est envoutant tant par son architecture que par sa situation – en haut d’une montagne au milieu des nuages. On se disait qu’on resterait trois heures tout au plus, nous y resterons jusqu’à 16h : on a envie d’aller dans tous les recoins. Tout est superbe !
C’est le 9ème empereur inca, Pachacutec qui aurait décidé de la construction de la cité. Plusieurs théories sur son rôle : résidence secondaire ? Cité souhaitant s’éloigner du pouvoir central (Cusco) ? Environ 1 800 personnes vivaient au Machu Pichu au temps de sa splendeur. Au centre, une esplanade séparant des quartiers : edifices religieux, maisons de notables en pierre, maison des agriculteurs en adobe. Comme beaucoup de construction en équateur notamment, les murs sont inclinés vers l’extérieur afin de résister aux tremblsements de terre.
Nous arpenterons le mirador, la rue des fontaines, le tombeau royal, le quartier des prisons etc… Nous ne ferons pas l’ascension du Wayna Pichu, c’est encore en supplément et puis les enfants et moi aurions eu du mal à grimper. Nous ferons la queue pendant une heure pour attendre un bus (oui une heure !) nous papoterons avec une famille colombienne du Pérou, de la Colombie : je réitère les colombiens sont adorables et sympathiques !
Nous serons de nouveau à Aguas Calientes trois heures avant le départ de notre train : on se dit qu’on va aller faire un tour à FELIZ INDIO, un restaurant conseillé par des voyageurs. Et voilà comment finir une journée en beauté, grâce à la rencontre de Patrick et de sa cuisine. Ce français est installé à Aguas Calientes depuis plus de 20 ans, il nous ouvrira sa porte, affolera nos papilles et nous offrira un moment sincère alors que nous nous connaissons pas/peu. Avis aux voyageurs : rendez visite à Patrick, réservez même pour être sûrs d’avoir de la place, tout mérite le déplacement : la quiche lorraine, la truite à la mangue, la brochette de boeuf aux trois poivres, la limonade (oui je sais ça peut paraître ballot une limonade, mais la sienne est à tomber par terre). Je le répète faîtes une halte chez Patrick, les voyageurs en manque de gastronomie revivront !
Nous reprendrons le train en début de soirée, les corps sont fatigués mais l’esprit continue de rêver grâce au lieu magique que nous avons découvert. En réfléchissant à cette journée, nous éprouverons tout de même un peu de culpabilité à détériorer un peu plus le site par notre présence : il peut y avoir jusqu’à 2 000 visiteurs par jour et le site est en danger.
D’un autre côté, nous ne pouvions quitter le Pérou sans aller au Machu Pichu, nous l’aurions regretté.
Maintenant, à nous la Vallée Sacrée !