Un lac avec un nom rêvé pour faire marrer les lutins : mais surtout le lieu d’un trésor englouti. Depuis des mois, les enfants échafaudent des théories sur le trésor des cités d’or, pas de doute pour eux, il est ici ! Nous rejoignons Puno. La route que nous empruntons n’a rien d’intéressant, et passer par la ville de Juliaca nous donnera plutôt un sentiment de glauquitude avec ses rues en terre batue, ses commerces miteux… quand, au milieu de nulle part, se dresse une université flamblant neuve, au désign très moderne. Et que dire de l’entrée de Puno avec son cactus géant (ou son virus géant au choix) c’est un style…
Allez je chausse mes bicycles de Jamie, et voici quelques infos sur le lac. Il est le plus haut lac navigable du monde (3810m) mais pas le plus long (on ne peut pas être parfait en tout !). Il mesure tout de même la bagattelle de 175 km de long ! La hauteur du lac varie suivant l’équilibre instable entre l’eau qui rentre – rivières qui s’y jettent ainsi que les pluies- et l’eau qui en ressort – évaporation et le rio Desaguadera (seul rivière qui quitte le lac). (des photos dudit lac sur le prochain article, teasing, teasing…)
C’est ici que serait originaire la civilisation inca. Une des légendes andines raconte qu’un trésor dormirait au fond du lac. Quand Francisco Pizarro captura l’empereur Atahualpa en 1532, dans le nord du Pérou, il lui promit la vie sauve en échange de richesses (on connaît le goût immodéré des espagnols pour l’or). Le conquistador exigea que l’Inca lui verse une rançon colossale, soit une quantité d’or et d’argent capable de remplir la pièce ou Atahualpa était enfermé : 35m2 de surface sur une hauteur de 2m. L’or afflua et la rançon fut presque totalement payée. Sur le lac Titicaca, une flotte de barques convoya le trésor entre la rive ouest et la rive est. Mais quand les marins apprirent l’exécution de l’empereur par Pizarro, ils comprirent que l’espagnol n’avait pas tenu parole. De rage, ils auraient jeté le trésor dans les eaux du lac… Même le commandant Cousteau effectua des fouilles sous-marines au cours des années 1970. Il ne trouva rien.
Puno n’a rien de folichon, mis à part son marché artisanal qui nous aura permis de trouver trois ponchos en alpaga pour les hommes de la famille. Nils aura eu un franc succès à déambuler sur le marché vêtu de son beau poncho : ce n’était que des “que lindoooooo !” il fallait même qu’il tourne sur lui-même, une mamie lui a même pincé la joue pour lui dire à quel point il était craqué, il a moyen apprécié… Il nous était possible de visiter les fameuses UROS, les îles faîtes en roseaux, seulement tout ce tourisme de masse nous a un peu dégoûté, sachant que plus aucune de ces îles ne sont réellement habitées, ce n’est que du folklore pour vendre de l’artisanat. On a préféré faire l’impasse.
Par contre nous avons adoré visiter le Bâteau Yavari. Ce bâteau fut construit en 1862 en Angleterre puis démonté et transporté en pièches détachées à Puno, à dos de mulets ! Et ce pendant 8 ans. Apparemment ce serait le dernier bâteau à vapeur à coque d’acier riveté existant (et ben…). Nous avons apprécié la visite, les éléments de navigation sont en parfait état, les enfants ont forcément manié le gouvernail. Et comme nous avons visité deux fois, Merlin me faisait la leçon : tu sais maman c’est un 4 cylindres, comme Bernard ! Au secours, Sam sors de ce corps mdr.
Nous avons décidé de partir dans la péninsule de Capachica, tenter de découvrir le lac dans un endroit plus sauvage et préservé. Nous aurons hésité jusqu’au dernier moment : Merlin n’encaisse pas du tout l’altitude, et nous avons failli rejoindre directement Arequipa : il avait des migraines terribles, mais le jour du départ, il se sentait mieux et voulait aller à Llanchon, chouette !