Nous quittons Uyuni pour le sud Lipez et notre premier point de chute la Laguna Colorada. Nous suivons l’itinéraire que le guide de Sajama nous a gentiment conseillé comme étant “le moins pire”. Au moins, nous sommes prévenus ! Et les kils s’égrenent à une vitesse différente selon les revêtements, au moins jusqu’à San Cristobal… ensuite ça se corse de plus en plus… Je ne vais pas faire le détail de nos 6 jours dans le sud lipez, durant lesquels Bernardo a souffert, mais au moins vous faire un petit condensé de ce que nous y avons rencontré :
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des gués à passer, bien plus nombreux que nous ne l’avions pensé : et oui on le répète nous sommes tards dans la saison des pluies. Au premier gué, on est hésitants, on pense même avoir un bol terrible en voyant un pont quelques mètres plus loin… oui enfin un pont quand il sera terminé… pas de choix, il faut franchir le cour d’eau. Et là on utilise LA technique éprouvée : attendre un véhicule et le voir franchir. Après ce baptême du feu, nous ne compterons plus les franchissements de rivière, on se fera bien quelques frayeurs en voyant des gros camions quasi se noyer mais nous apprendrons de leur passage et tout se passera sans soucis.
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Des routes de tôle ondulée “de la mort qui tue” que l’on doit prendre à forte allure pour “voler” au-dessus et moins ressentir les vibrations. Conséquence : nous sommes tout de même bringuebalés pendant des heures, la cabine a un peu bougé et TOUT est recouvert d’une bonne épaisseur de poussière, un challenge ce sud-lipez en camping car…
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Des chemins hérissés de pierres tranchantes qui nous obligeront, sur des portions longues… très longues… à rouler à 5km/heure. Tellement vite me direz-vous que les enfants courront à côté de Bernardo et nous doubleront même… Ah t’en voulais de l’authenticité et de la piste, tu vas en avoir !
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Des dizaines de kms durant lesquels la respiration de Sam ne se fera qu’une fois sur trois (c’est bien connu, quand on ne respire pas on ne crève pas…) Et on a pas crevé, ah ah ah ah !
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Des chemins perdus au bout du monde (euh enfin j’exagère, de la Bolivie au moins) avec des pistes qui se croisent sans aucune indication quelconque, le GPS étant complètement aux fraises… on fait quoi, plouf plouf ? Quand on a du bol et que l’on croise âme qui vive, c’est encore la meilleure solution (à bien se faire confirmer quelques kms plus loin, au cas où…) sinon nous avons compté sur notre bonne étoile.
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Des dizaines de pierres voire rochers, déplacés par Sam afin de faciliter notre passage : d’où un nouvel adage “Quand à 4800 m d’altitude tu seras, durant le transport des pierres, d’air tu manqueras…”
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Des instincts primaires resurgiront : Merlin, au pied de cette montagne qu’il trouvait si belle, eut soudain envie de faire le loup… soit…
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Des heures de routes éprouvantes pour notre chauffeur émérite, et nos lutins un peu sur les nerfs.
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Deux suris (famille des autruches, mais en plus petit) qui se sont montrées à nos yeux, fidèles à leur réputation de sprinteuses, un renard qui calmera la fatigue de chacun par sa curiosité et le plaisir que nous avons eu à immortaliser cette rencontre… Des vigognes toujours aussi majestueuses, et des lamas, on ne les compte plus ! Sans oublier les flammants du Chili, ceux de de James ainsi que les andins (bout des ailes noir). Nous n’aurons pour l’instant pas eu le plaisir de voir des viscachas, à suivre…
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Des bivouacs dans des lieux incroyables de beauté et de sérénité.
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Un désert de Dali digne du grand maître (il est forcément venu dans ses contrées, ou alors il était tout simplement à la hauteur de son génie). Certains disent qu’il est l’un des plus beaux déserts du monde : nous ne sommes pas loin de les croire. Voir ces rochers immenses, posés ça et là comme pour composer un jardin japonais est assez incroyable (l’envie y était de tracer des petits sillons mais interdiction d’approcher du site pour ne pas le dénaturer – ce que certains 4×4 n’ont cure, à la vue des traces de pneus, dommage…). Bref, du minéral qui prend toute la place de l’organique en créant un tableau des plus vivants.
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On a moins aimé les 150 bolivianos par adulte de la Réserve de la faune andine Eduardo Avaroa (prix multiplié par 5 par rapport à notre guide, et en plus limité pour 4 jours : mais les billets sont officiels soit…)
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Des montagnes et des volcans subjuguants, avec des coupes et des couleurs quasi irréelles. Nous frôlerons sans soucis les 5 000m d’altitude, les DESREV vont se transformer en lamas…
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Des lagunes tantôt céleste, colorada ou verde mais toujours d’une beauté à couper le souffle, et d’une teinte tellement changeante au fil de la journée et de la lumière.
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De l’air pur, des ciels dont on a l’impression qu’ils occupent deux tiers du paysage, des nuages que l’on serait sur le point de toucher…
Pour tout cela, le Sud Lipez nous a conquis à cent pour cent.
Enfin, YESSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSS
Superbe ces photos. Si vous passez par Salta, Humahuaca et autres en Argentine … vous allez en prendre plein les yeux des couleurs.
Pour vous faire patienter :
http://www.vacanceo.com/voyage_membres/fiche-voyage_4677.php
et beh… ca valait le coup d attendre 1 mois entre les posts !
tiens… et si j allais en Bolivie sur vos traces ?!
content de vous savoir bien portants et en pleine concretisation de reve.
attention au loup 😉