FRONTIERES Amérique Centrale – Petit Florilège

On le savait, on le savait, on le savait !!!! Les passages frontières en Amérique centrale peuvent vite se transformer en calvaire. Nous avons eu un petit melting pot des situations pouvant se présenter.

Il nous faut l’avouer : nous avons été rudement injustes avec les enfants. Nous voulions présenter nos excuses à nos lutins pour nos énervements, nos cris etc… durant ces quelques jours éprouvants pour toute notre petite famille. Ils ont pourant fait de gros efforts durant ces 4 jours de traversée : des journées entières de route, des bivouacs bruyants et sans réelle possibilité de se défouler, une chaleur étouffante, des passages de douane longs, trèèèèèèèès longs etc… Les lutins : vous êtes des baroudeurs en or !!!

Guatemala – Honduras

On est au top pour ce premier passage de frontière qui, nous le savons par l’expérience d’autres voyageurs, peut être long. On a les photocopies, les papiers, les passeports, les devises, la marche à suivre etc… Nous avons fait un bivouac à 1h de la frontière pour y arriver tôt. Finalement, nos co-voyageurs décideront de faire plastifier des documents en ville, nous ne partirons qu’en fin de matinée : qu’à cela ne tienne nous avons de la marge. Nous arrivons enfin à la frontière. Sam et Charles commencent par la sortie du Guatemala : nous les attendons dans les véhicules. Il fait déjà très chaud. Charles vient toquer à ma vitre, l’air un peu chafouin… Et il m’annonce qu’ils ne retrouvent plus leur carte grise et qu’ils ont du l’oublier en faisant les photocopies ! La tuile…

 Nous les attendrons donc sur le parking, dans le no-land entre Guatemala et Honduras : je vous fais un petit calcul

1 heure (pour retourner en ville) + 45mn (pour se retrouver à se casser le nez sur la porte du magasin de reprographie – qui est maintenant fermé- retrouver le mari de la gérante qui travaille à côté, la faire venir, ouvrir le magasin, et reprendre la carte grise oubliée dans le photocopieur) + 1 heure de retour. Presque 3 heures plus tard nous pouvons continuer les démarches, oufff !

Nous sommes le 1er avril et ce n’était même pas un poisson !

Nous passons enfin à la migracion côté Costa Rica : arrivés au bureau, on ne leur demande pas deux photocopies mais trois (des voyageurs sont passés il y a quelques semaines on connaît le nombre) Charles a alors fait, je pense, une erreur stratégique. Il demande à un autre employé s’il en faut bien trois puisqu’on nous a dit deux. Le deuxième employé regarde la première : euh ben oui c’est trois… et là je crois qu’il a décidé de faire du zèle… Heureusement nous avons une photocopieuse. Ils y retournent : ah mais pour le permis d’importation il en faut quatre et les passeports etc… Ils nous auront tout fait. Sam et Charles seront revenus plusieurs fois faire des tirages, ils sont tombés sur le douannier le plus pointilleux de tout le Honduras…

Il nous aura fallu plusieurs heures et x photocopies pour enfin passer la frontière : ce sera en fin de journée. Il est 17h, il n’y a plus personne dans les locaux sauf nous. Et une frontière, une !

Nous avons finalemement « boycotté » les ruines de Copan : Sam sature des vieilles pierres (dixit) et le prix d’entrée pour les étrangers n’est pas donné, sans compter qu’il faut rajouter quasi le double pour avoir le droit de passer par deux tunnels sur le site, et encore pour le musée. Ca va ! On fera une nuit dans une station texaco. Au moment de s’installer pour dormir, un générateur démentiel se met en route, au secours !!! nous sommes aux premières loges. Sam et Charles partent se renseigner…. et ne reviennent pas… je commence à m’inquiéter et vais voir Gaëtane qui pensait qu’ils étaient chez nous ! On ferme les véhicules avec les loulous dedans et décidons de partir à leur recherche avec lampe de poche… et nous les trouvons quelques mètres plus loin… en train de taper la discut avec un jeune couple français. Et nous, bêtement, nous nous étions inquiétées de leur disparition depuis une heure, dîtes moi que je rêve ! Nous en profiterons pour échanger des guides de voyage avec nos nouvelles connaissances qui eux remontent d’Amérique du Sud.

Le lendemain, on trace : on se fera un bivouac après la capitale Tegucigalpa.

Honduras-Nicaragua

Deux jours de route (et pas des plus agréables, les routes sont en mauvais état). Je ne me sens pas franchement en sécurité : la majorité de la population est tellement pauvre que je ne peux même pas leur en vouloir d’être tenté par ce que nous possédons, et de nous demander sans cesse de l’argent… Nous avons lu des témoignages de voyageurs s’étant fait harceler par des contrôles policiers : nous en traverserons une 15 aine sans JAMAIS nous faire arrêter, avec toujours un signe et un sourire.

Nous ferons un bivouac à Granada, dans un parc au bord du lac. Nous nous installons à la tombée de la nuit : le gardien vient nous voir, des policiers aussi. Ils nous autorisent à rester sans soucis. Durant le dîner, deux jeunes bien imbibés d’alcool viendront nous baragouiner qu’ils sont de la sécurité et qu’ils veillent… C’est cela oui…

Nuit pourrie de chez pourrie ; une chaleur étouffante, pas un brin d’air : Sam et Bétina iront jusqu’à dormir par terre dans l’allée, c’est dire… Le lendemain, on toque à notre Bernard à 7h : une préposée nous demande de payer l’entrée au parc – première nouvelle. On est étonnés mais demandons un reçu en échange du paiement, ce qu’elle nous refuse. Or de question pour Charles de payer. Il ira discuter avec le gardien, la préposée, un responsable du resto etc… finalement nous donnerons comme prévu une propina au gardien, un vieux monsieur adorable qui ira jusqu’à nous offrir des citrons de son jardin (et qui dira à Sam avoir été touché que nos enfants lui disent « ola senor » des petits rien qui n’en sont pas…)

Le départ est laborieux pour tout le monde. Nous passerons en ville pour retirer des devises, non sans nous faire déloger une première fois par un policier car nous stationnons devant des boutiques (et une deuxième tentative d’une commerçante qui viendra me voir pour les mêmes raisons : sauf que nous nous sommes garés à cet endroit sur ordre de la police, faut pas pousser non plus, nous sommes restés un quart d’heure!!!).

J’ai la désagréable impression que les étrangers ne sont considérés qu’en tant que touristes et pompe à « fric » et je n’ai en contre-partie pas ressenti un réel accueil…

Enfin nous arrivons à la frontière. C’est une nuée de personnes, de soit-disant bénévoles qui vous aident dans les démarches, des changeurs de monnaie (qui agitent à bout de bras des liasses de monnaie locale, leur calculette attachée autour du cou) de la musique à tue-tête, des files de dizaines de camions qui attendent de passer (sûrement pas aujourd’hui mais plutôt dans deux jours dans le meilleur des cas).

On se met dans l’ambiance : on a du mal à savoir par où il faut commencer, où il faut aller. On paye à chaque étape, un coup en dollars, un autre en monnaie locale. On a vraiment l’impression d’être un tiroir-caisse.

 On arrive enfin à la barrière, siiiiiiiiiiiiiii : seulement nooooooo. Un dernier agent municipal nous demande les 1 dollar de taxe locale par adulte, regarde notre permis d’importation de véhicule : ce n’est pas notre immatriculation qui est notée ! Le personnel s’est trompé. Impossible de passer. Je vais devenir dingue !

Il nous faudra encore un bon quart d’heure pour qu’un bénévole vienne nous faire signer un nouveau papier, où l’immatriculation n’est toujours pas la bonne !!!! Ahhhhhh donnez moi un temesta, un trangstene, quelque chose !!!

Finalement, un brin énervé, Sam ira avec le préposé dans les locaux, avec la carte grise pour enfin qu’on écrive la bonne immatriculation, nous traversons à notre tour la barrière, je rends l’antenne mesdames et messieurs, trop d’émotions.

Nicaragua-Costa Rica 

Le passage le plus long, les papiers les plus pénibles à faire remplir, le bordel le plus institutionalisé ! Il faut avoir les nerfs solides : viser notre sortie à la migration, aller au bureau enregistrer la sortie du véhicule, la faire signer par un responsable qui se trouve sur le parking (et qui est demandé par tous tellement il se fait rare!) retourner au bureau faire viser le papier. Il aura fallu plus d’ 1 H à Sam et Charles pour seulement faire enregistrer notre départ du Nicaragua (on respire, on respire, il fait juste 38° dans le camping car, et la musique va nous rendre dingues).

Ensuite il faut aller à l’imigration du Costa Rica : super, les hommes sont rapides, MAIS il faut que le douannier voit tout le monde. Pas de soucis, on arrive avec tous les enfants en renfort… Oui MAIS c’est là que l’administration Costa Ricaine joue avec nos nerfs. C’était au tour de Sam et Charles seulement quelqu’un a décidé que c’était l’heure de faire une réunion avec les douaniers et les agents de douanes : on ferme la douane donc…. euh mais jusqu’à quand ? Et bien jusqu’à ce qu’ils terminent nous répondra la policière en faction devant la porte. Détail des plus amusants : Sam était en train de discuter avec un agent à l’intérieur pendant qu’elle fermait la porte, et ils ne l’ont pas fait sortir. Nous sommes à l’extérieur et lui à l’intérieur, une porte et une policière nous séparent… La file d’attente s’allonge derrière nous (et pas une dizaine de personnes, plutôt 50 !!!! des cars arrivent aussi avec leur chargement d’au moins 40 personnes, au secours!!) Au bout d’une heure, ouf, les portes s’ouvrent. Un local aura tout de même le toupet de nous passer devant avec toute sa famille (qui n’est même pas présente et donc nous devrons attendre alors que nous nous sommes au complet, on respire Nath, on respire). C’est enfin notre tour, 4 minutes après nous regagnons nos maisons roulantes : les hommes sont partis se charger de l’assurance du véhicule, un coup de fumigation (fumeuse, comme de partout… de la poudre de perlimpinpin qui nous allègera non pas de microbes mais de quelques dollars, rien ne se perd ici).

Un quart d’heure après tout est en règle, on n’ose y croire : on bloque la respiration en passant l’ultime barrière, nous sommes passés !!!! Yiiiiihhaaaa Costa Ricaaaaaa (et petite vengeance personnelle, nous aurons « gratté » le Tico – habitant du Costa Rica- qui nous grillé notre place, car il a une justice en ce bas monde : il y avait une erreur sur sa plaque d’immatriculation, gnarc, gnarc, gnarc).

Donc voilà nous nous sommes frottés à trois frontières en quelques jours et franchement je suis contente que la prochaine soit dans plusieurs semaines. Il nous faut du temps pour récupérer lol.

Ce contenu a été publié dans Uncategorized. Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.

2 réponses à FRONTIERES Amérique Centrale – Petit Florilège

  1. Papy Daniel - Mamy Annie dit :

    Et bien, la voilà, l’ aventure, la vraie. C’ est bon, les ordinateurs, les computeurs……….
    On ne sait plus, ce qu’ est la chaîne humaine, pour des papiers, un retour de combien d’ années ! Le temps ne doit pas être le même ……et en plus il faut VERIFIER……..
    Au fait vos co-voyageurs tête en l’ air, ils y sont pour quelque chose aussi, au temps d’ attente. lol. pas seulement les octotones…..mdr. Rendons à César ce qui appartient à César.Allez nos pensées vous accompagnent, vous soutiennent moralement, et maintenat, vous allez avoir du temps pour vous refaire une petite santé, côté nerfs à vifs. Bises de nous tous, et nous vous remercions, encore et encore, de nous faire partager le meilleur et le moins meilleur de votre voyage. C’ est vrai que nous attendions ce récit, avec impatiente, vu que vous nous l’ aviez déjà évoqué. Prenez soin de vous et de votre monture, Bernard.

  2. Micheline et Jacques dit :

    Vous, vous avez des problèmes de frontières et moi des problèmes de connection … mais je changerais quand même avec vous !!!!. Allez tout le monde est de tout coeur avec vous, c’est ça l’aventure. Annabelle et Frédéric vus à Pâques vous trouvent courageux et un brin fous et ils vous embrassent (Annabelle) ou vous sert la main (Frédéric) !!! Une petite question : Faites vous un budget mensuel pour suivre vos dépenses ou comment faites-vous ?.

Laisser un commentaire