PEROU – Bahia de Secucha et Pimentel

Le contraste entre l’Equateur et le Pérou, aura été saisissant, et ce dès le passage de frontière. Nous “retrouvons” une pauvreté extremme et une saleté à vous retourner l’estomac… Sans se concerter, nous ressentirons Samuel et moi le même malaise qu’à notre arrivée à Baja… Nous enquillerons les kil sur la Panaméricaine, croisant des villages de terre battue, et des villes puantes. Charmante entrée en matière… Ne voulant pas faire un bivouac dans une agglomération dans laquelle nous ne nous sentions pas du tout à notre place, nous avons filé jusqu’à la côte, et plus précisément Sechura… une mauvaise idée en fait… Sur le bord de mer se suivent une multitude d’usines dont l’activité n’est pas précisée, mais quand on voit les énormes tuyaux débouchant dans la mer, on se dit qu’on ne va pas manger de poissons ou de fruits de mer à mois de vouloir se faire un bon ptit repas d’hydrocarbures. Nous traverserons un bidonville à moitié fantôme, au milieu duquel se dressent des batiment démentiels neufs, et inutilisés, je ne vois pas qui voudrait passer des vacances dans le coin mais bon. ..  Nous ferons un bivouac en bord de dépotoire – euh pardon mer- les enfants seront briefés sur ce qu’ils peuvent faire ou non, ramasser ou non (en fait RIEN pour faire simple) et nous nous sommes dits que nous étions “contents” de vivre aussi cela : cela fait partie du Pérou, et pas seulement les coins touristiques bien nettoyés.

Le lendemain ce sera la traversée du désert de Sechura : punaise ça faisait longtemps que nous ne nous étions pas retrouvés au milieu de rien ! Là aussi les zones peuplées sont des zones ultra polluées. Il nous fallait trouver un supermarché et retirer nos premières  devises péruviennes (nuevo soles). Je tenterais de faire les courses dans un magasin : peine perdue. Des fruits et légumes qui semblaient là depuis des mois et un rayon laitages et viandes à vous rendre végétalien jusqu’à la fin de vos jours. Les bacs étaient à peine réfrigérés, et la viande se trouvait dans des barquettes métal, avec, dans le meilleur des cas, un film plastique posé sur la viande grisâtre (même le poulet,  c’est dire…) retournement d’estomac en règle pour moi, après l’achat de trois bananes j’ai fui !

Hauts les coeurs les enfants, nous dormirons en bord de plage – ouais ça c’était avant de trouver notre nouveau meilleur ami : TOTTUS ! Ca fait très consumériste mais j’assume complet : un supermarché, un vrai ! Où nous pouvons acheter de la viande, du pain, du fromage, de la charcuterie !!!! Devant mon visage extasié devant un saucisson, Sam a eu honte de moi lol. Je vous promets, nous savons tout de même nous tenir… LES ENFANTS : faîtes péter le bocal de cornichons je sors le jambon cru ! je vous assure, après un an et demi de voyage nous savons reconnaître à sa juste valeur un article de première necessité ! Forcément, à déambuler dans les rayons (mayday ! mayday au bout de 5mn j’avais déjà perdu Sam) et donc à perdre la notion du temps, nous sommes sortis à la nuit tombée : mouais trouver le petit chemin de plage était mission impossible, entre les routes défoncées , les accès au petit bonheur la chance et la conduite des péruviens. Ah oui parce que j’oublie de vous préciser, depuis notre entrée au Pérou nous avons l’impression d’être tombés dans la quatrième dimension : le sommum de la non conduite automobile, sans compter les tuk tuk qui klaxonnent ou non en vous faisant une queue de poisson, les collectivos qui vous écraseraient plutôt que vous laisser passer, les feux tricolores sur des montants jaunes qui sont invisibles au milieu des centaines de taxis JAUNES, des marquages au sol JAUNES, des trottoires JAUNES etc….. bref les péruviens sont des grands malaaaaaaaades. D’autres voyageurs avaient tenté de nous prévenir mais nous ne pouvions imaginer cela ! On rajoute qu’à la nuit tombée les tuk tuk n’ont pas de feu, que les piétons traversent la route alors qu’il fait nuit noire, bref on se fera une nuit remplie de musique péruvienne (encore….) sur une place indiquée par des habitants.

La balade du matin sur la promenade de Pimentel, station balnéaire, mais je me demande comment vue l’état déplorable des plages, ne nous suffira pas à nous réveiller de notre nuit pourrie. Nous nous faisons une raison : des plages incroyables et magnifiques ont été notre terrain de jeux au Mexique et au Costa Rica, nous avons bien fait d’en profiter, c’est pas au Pérou que ce sera le cas ! Nous quittons la Côte pour rejoindre Lambayeque, lieu des Tumbes Reales del senor Sipan.

Avant cela nous traverserons encore la ville de Chiclayo, et là nous voyons un homme nous faire des signes en criant “llanta !” (pneu) un deuxième quelques mètres plus loin et enfin un troisième encore plus loin qui nous fait de grands signes en nous montrant notre pneu avant gauche. On se gare sur le bas côté et là, mauvaise surprise, un bout de caoutchouc de rotule- s’est arraché, un homme nous montre ce qu’il a ramassé sur la route : heureusement qu’ils nous ont prévenus ! On quitte vite la route centrale où cela circule beaucoup pour nous retrouver dans une petite rue. Ca tombe bien, cela nous est arrivé sur une portion de routes où il y a des mécanos ! L’un deux s’approche, et nous propose très vite de nous aider, il sort sa clé, s’approche de la roue, demande à Sam d’aller derrière le volant pour tourner la roue, puis appuyer sur le frein… tout se goupille bien…. trop bien…. je commence à avoir des doutes… ça va trop vite… le mécano est trop empressé… Et Sam qui ne voit pas l’intérêt d’appuyer sur le frein… je lui demande de vérifier si ce bout de pneu nous appartient bien. Je vois que lui aussi a des doutes, il calme tout de suite le mécano, lui interdit de toucher à quoi que ce soit, le type s’énerve, insiste, un collègue à lui arrive : sans compter que la mamie qui habite la maison devant laquelle nous nous sommes garés nous menace d’appeler la police !

Et là je peux dire qu’on a eu de bonnes ondes : je répète à Sam “d’où il sort ce bout de pneu ? C’est à nous ?” et lui réalise que rien ne manque sur le notre, que le coup du frein était pour l’empêcher de voir ce qu’ils faisaient au pneu (sûrement nous le taillader ou nous enlever la fameuse rotule…) les deux mécanos commencent à bafouiller devant nos questions et le fait que Sam voit qu’il n’y a aucun problème… et au final ils nous plantent là, déçus de ne pas avoir réussi leur magouille. Tout cela a duré 5mn à tout casser. Nous sommes sciés ! Nous savions par retour de voyageurs que le Pérou était “difficile” (pick pocket, infractions dans le véhicule, arnaques etc…)  au bout de deux jours, on est dans le bain… Rétrospectivement, je comprends la mamie qui, si elle menaçait d’appeler la police, le faisait à l’intention des ladrones et pas de nous !

Pour se remettre de ces émotions, nous faisons un bivouac tranquilo sur le site de Sipan. Le parking entier rien que pour nous : les enfants feront des courses de trotinette et des cavalcades. Nous rendrons visite au Senor Sipan demain.

 

 

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2 réponses à PEROU – Bahia de Secucha et Pimentel

  1. Papy Daniel - Mamy Annie dit :

    Dites donc, c’est CHICAGO et non pas CHICLAYO, en plus ça rime.
    Et bien comme entrée en matière , il y a mieux. Surtout ne pas descendre tous les deux de la cabine, sans fermer les portes, enfin, vous savez très bien ce que vous avez à faire, des conseils vous en avez des autres voyageurs….. Alors, je dis rien, mais n’en pense pas des moindres.
    Nous ne sommes pas au Pérou , mais Lucie, vient de ce faire voler son vélo, le temps qu’elle rentre chez son assureur, elle mets l’anti-vol, mais en rien de temps, on lui a coupe et un jeune d’après ce que Papa m’a raconte , est parti avec vélo .
    Merci pour ces photos. J

  2. Ah…. bon…alors, ca c’est fait…
    une sorte de contre post par rapport à ceux lu avant. un truc qui calme et qui serieusement m’inquiete a sa lecture… partez donc de ce truc vite fait… la misere soit, mais pas le coupe gorge. mais c est aussi ca le voyage…
    dis Sam, les photos c’est fou… ca me fait l effet du film Home de YA Bertrand qui avait rate son coup total en denoncant les dommages infligés a la Terre mais qui filmait des ordures et des stigmates chimiques comme de belles oeuvres d’art…
    Et ben la, pareil : les dechets en photos sont doux, artistiques, comme posés sciemment la… !
    bon faites gaffe à vous les loulous

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