EL PARQUE DE SAJAMA

Nous voilà enfin au parque nacional SAJAMA. Il tient son nom de son imposant volcan qui culmine à 6 540m (c’est le plus haut sommet du pays). Sur les flancs du volcan, la forêt la plus haute du monde (5 000m) : son odeur nous entêtera, subtil mélange de cire et de cèdre. Nous entrons dans le parc pour rejoindre les aguas calientes, et après quelques kilomètres dans leur direction, oups, un petit guet à passer. Sam enfilera alors ses tongs d’explorateur des profondeurs et après vérification, on passera sans soucis.

Le temps était couvert et pluvieux, pas de baignade dans les thermes mais une superbe balade au milieu des lamas et des alpagas.  Les deux pics, Parinacota y Pomerapi, quasi jumeaux, faisant face au volcan étaient tout aussi sublimes que leur grand frère. Le coucher de soleil a été à couper le souffle, les volcans se teintant de rose et de pourpre.

En fin de journée, nous voyons un 4×4 se garer près de nous : les occupants viennent nous saluter (en français s’il vous plaît) et nous offriront une plaquette de chocolat… suisse !!! Et oui car Luc et Paloma, des voyageurs dans l’âme, sont suisses et font un périple de quelques semaines en Bolivie. On sympathise, ils nous indiqueront même un parcours pour le salar d’Uyuni.

Le lendemain matin, on papote encore au moment du petit déjeuner, un cycliste français (encore !) arrive, on placote de nouveau… un 4×4 de location avec chauffeur nous rejoint ensuite, c’est au tour d’un voyageur italien impayable de faire la causette. Le chauffeur viendra visiter le camping-car et par la même occasion, nous indiquera un petit parcours pour le sud lipez ! Les heures se sont égrénées au son des conversations entre voyageurs de tous horizons, des moments de partage qui nous sont chers. On adore ces journées où rien ne se passe comme “prévu”, mais où les rencontres riches et sympathiques jalonnent le temps “perdu”. Inutile de dire que ce jour là les enfants ne feront pas école : Bétina en profitera pour jouer la féé du logis et Merlin creusera le trou pour le vidage de cassette (oh ! eh ! j’ai entendu quelqu’un dire “bourreaux d’enfants” on assume sans problème) Betsa, une petite bolivienne, rencontrée la veille lors de notre promenade, viendra jouer avec les enfants dans Bernard, et partagera même notre repas. Luc aidera les garçons à fabriquer leur reproduction d’enclos à lamas. Merlin commence à maîtriser les constructions et tente de les améliorer : double rangée de pierre et toits en paille.

Nous avons voulu aller le jour suivant à la lagune Huana Khota, mais devant l’impossibilité d’y bivouaquer nous avons tenté de faire la boucle par le village de Tomarapi : malheureusement, au bout de 5kms de piste toute  pourrie, et voyant qu’il nous en restait environ 40, nous avons abandonné. Demi-tour et direction le village de Sajama pour une petite nuit. Nous ferons visiter Bernardo deux fois à des habitants du pueblo : les exclammations de surprise face à autant de luxe seront légion. Une de nos visiteuses me dira, admirative “ tu as l’eau chaude et un four !”. En ayant fait un brin de lessive le matin même, à la main, avec l’eau gelée provenant de la même source que celle qu’elles utilisent, j’ai encore plus réalisé toute l’ampleur et le luxe qu’est l’eau chaude (quand on veut bien user un peu de gaz et être patients, soit…) Je me suis congelée les doigts en deux minutes et je suis admirative devant le courage de ces femmes qui font toutes ces taches domestiques dans des conditions si rudes (et je comprends mieux pourquoi je les voyais fouler le linge avec leurs pieds !). Sans compter qu’il y a le travail soit des champs, soit des bêtes… La famille de Betsa a un troupeau de lama et ils faisaient des travaux d’irrigation pour abreuver leurs bêtes, alors oui,  Betsa avait plutôt envie de jouer à l’intérieur au chaud, plutôt que crapahuter dehors (ce qui est son quotidien).

Comble de chance, nous avons parqué notre casa rodante quasi devant chez elle : pile au moment du goûter et des pancakes ! Lol. Encore un chouette moment d’échange avec les enfants : Bétina est très à l’aise en espagnol et Merlin commence à improviser, sans avoir peur de se tromper.

Départ prévu à 7h30 : c’était ce que nous avions prévu, avant de passer une nuit nullissime. Nous sommes à 4 200m d’altitude depuis trois jours, pourtant cette nuit-là a été horrible pour Sam et moi : migraines et difficulté à trouver une respiration régulière. Nous ne partirons finalement qu’à 9h30, les larves ! On est à la bourre pour rejoindre Potosi (on sait bien qu’on fera une halte entre, mais autant s’avancer au maximum). En quittant le parc, je vois un lama roux, isolé, alors qu’ils sont généralement en troupeaux. Je demande à Sam de s’arrêter pour le prendre en photo : on apperçoit deux oreilles à ses pieds, un chien peut être… L’émotion a été à son comble quand toute la famille s’est rendue compte que les deux petites oreilles appartenaient au petit qu’elle venait de mettre au monde ! Elle avait eu le temps de le lécher et son petit bout a fait ses premiers pas devant nous ! Il tanguait, s’appuyait sur sa mère, en faisant le tour pour s’entraîner, cherchant aussi à téter. En 20mn, et après moults encouragements de sa mère qui s’éloignait d’un mètre et attendait qu’il la rejoigne, ils ont traversé devant nous pour rejoindre le troupeau. Un moment inoubliable pour toute la famille !

Au moment de repartir, tuuuuut tuuuut c’est Luc et Paloma qui nous doublent. Nous pourrons, à notre plus grande joie, leur dire au revoir et  échanger nos coordonnées. C’est promis, nous viendrons vous faire un coucou dans votre cocon suisse à notre retour !

Cette fois ce départ est le bon, direction Potosi. La route est très bonne, et les kils filent à toute allure. Le guide nous avait indiqué un village où ne pas s’attarder, plaque tournante des narco-trafficants. Nous remarquerons bien qu’une certaine tension est présente dans la région de Challapata : deux contrôles militaires et des visages fermés plus tard, nous dormirons devant une petite église, dans un village perdu sur l’altiplano. En demandant à des villageois si nous pouvons rester, nous toucherons du doigt une pauvreté indescriptible… A notre mesure et ce n’est pas grand chose nous en convenons, nous donnerons les vêtements des garçons devenus trop petits, un petit jouet, du pain et des pâtes.

Nous nous sentions plutôt bien à notre départ le matin…. bien sûr c’était AVANT que Sam, en reculant, n’explose le coin arrière gauche de Bernardo sur un poteau. Je ne reviendrai pas ici sur mon incompréhension du “mais pourquoi a-t-il reculé ?????? alors que nous avions toute la place pour nous devant nous !!!!! “. Bref… voir Samuel autant en colère contre lui-même était bien assez embêtant. Mais nous avons dans l’équipe DESREV un Mac Gyver : notre super héro a donc  réparé comme il a pu (merci la bande thermo et le gaff) et c’était reparti. Un seul arrêt à Potosi, ancienne ville minière meurtrie, sous une pluie battante, glauque de chez glauque, nous décidera à poursuivre  la route pour Sucre. De toutes les façons, nous ne voulions que remplir les bouteilles de gaz  ici (note pour plus tard, ne pas venir un samedi à midi… passe ton tour et rejoue lundi, youpi…) Nous espérons que la ville blanche nous apportera un peu de soleil.

 

Ce contenu a été publié dans Uncategorized. Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.

1 réponse à EL PARQUE DE SAJAMA

  1. Papy Daniel - Mamy Annie dit :

    YESSSSSSSSSSSSSSSS Nous repartons. Nos doigts croisés, ont fait leur travail.
    Les embûches sont derrière, il faut y croire…….
    A bientôt , sur le site, faîtes nous encore rêver, même si nous sommes trop, trop, trop,
    heureux de vous revoir et vous toucher l’ année prochaine.
    Bonne route, prenez soin de vous et surtout de votre Bernardo, il commence à en avoir plein les bielles, enfin les lames. Allez Bernardo, on t’ encourage……….

Laisser un commentaire