Un petit tour en centre-ville, le temps de faire une razzia dans la super boulangerie où dixit Merlin “ça sentait tellement bon que j’y serais bien resté dormir” lol et nous avons trouvé notre bivouac au bord du lago Musters. Un vent à décorner un boeuf soufflait, les enfants avaient du mal à jouer dehors sans se faire emporter. Ce sera l’occasion d’un atelier cuisine pour les garçons. Le lendemain matin, pendant que je faisais l’école aux lutins, “censure” gros juron du Père Sam et dans ces cas-là, silence dans Bernardo, on attend d’en savoir plus avant de bouger un cil… En ouvrant la porte de la soute, ladite porte s’est fait emporter par le vent, arrachant la charnière qui s’est envolée… hum hum… Sam a les nerfs en pelotte depuis quelques temps, il n’éprouve que de l’énervement envers tout ce qui tombe en panne, se grippe, se raye, se casse : ambiance, ambiance…
Bref, cela n’allait pas nous empêcher d’aller arpenter la forêt pétrifiée de Sarmiento. Les troncs ne sont pas sur pieds, mais ont été apportées depuis les régions montagneuses par de violents courants il y a quelques 65 millions d’années. Et oui, à cette époque la région était recouverte par les eaux (en attestent les nombreuses dents de requins trouvées sur place). Nous serons un peu déçus par le peu de troncs visibles : le sol est recouvert de copeaux ressemblant à de la pierre. Tous les éléments organiques et liquides (sèves entre autre) ont été remplacés par des éléments minéraux, prenant d’ailleurs les teintes des roches s’y trouvant. Le résultat est assez surprenant : l’aspect d’un tronc d’arbre mais dur comme de la pierre. Nous pensons que le site a été pillé sans vergogne pendant longtemps pour qu’il ne reste que si peu de spécimens (d’ailleurs, chose inédite depuis le début du voyage, nous serons fouillés à la sortie, sac, poches, blousons etc.. afin de vérifier que nous n’emportons pas la moins parcelle de ce site protégé). Un petit tour dans la salle de projection pour un petit film et on repart.
Nous pensions dormir entre Sarmiento et Comodoro : impossible ! Nous ne traversons que des champs de puits de pétrole (Merlin et moi capitulerons après en avoir décompté 97…) Bref, retour à Comodoro, et en cherchant bien, nous trouverons un bivouac pas trop sale, coincés entre la plage et la ruta 3 (mais avec une petite balade dans une colonie de gaviotas – sterns) on progresse dans les bivouacs comodoriens…
Le matin nous étions sur le départ, quand le vent patagonien a encore contre-carré nos plans. En voulant se dégourdir les pattes dehors, Nils ouvrira la portière pour descendre et viouuuuuuu une bourrasque de vent a emporté la portière, déformant la carrosserie et tordant les fixations. Le Père Sam a littéralement explosé en vol, tirade de jurons envers ce vent de biiiiiip dans ce pays de biiiiiiip avec leurs routes de biiiiiiiiip tout y est passé ! Demi-tour vers Comodoro pour trouver un carrossier qui nous arrange ça. Ce fut chose fait assez rapidement. Vu que nous étions sur place, petit tour aussi à l’Iveco : juste le temps de changer le liquide refroidissement à un prix européen, et devant l’impossibilité du garage de nous prendre avant plusieurs jours pour la courroie de distribution qui fait un drôle de bruit, nous avons filé.
Note pour un séjour en Patagonie et terre de feu : se garer face au vent et pas de dos afin que les portières ne s’envolent pas…