Les rives du lac Fagnano seront notre point de chute à plusieurs reprises lors de nos différentes visites à Ushuaïa et de fins de semaine idylliques. Mais cela a été aussi le lieu de rencontres avec des voyageurs français sans compter une famille de voyageurs tchèques. Les enfants seront en “meute” pendant plusieurs jours, construisant leur cabane sur la plage, affinant au fil des jours la construction, la décoration, sans oublier les feux chers à Merlin : au moins, la collecte du bois ne lui pose pas trop de problème.
Les rencontres seront riches alors que parfois improbables : que dire du moment où, étant déjà avec les 4 grains de sels (que nous retrouverons à Ushuaia pour un diner au champagne)et les Camano, en passant chercher du pain, nous découvrons un véhicule français stationné en centre-ville. On laisse un mot sur le pare-brise en les invitant à nous rejoindre, et ce fut chose faite le soir même. Nous avons donc fait la connaissance de Julie, Laurent et leurs deux enfants Léonie et Augustin qui viendront grossir les rangs des moins de 18 ans (la vache, les adultes sont en minorité, et Laurent me signalera que c’est “à cause” de nous et de notre troisième qui fait pencher la balance, méa culpa). Eux aussi, comme les 4 grains de sel, débutent leur voyage : cela fait deux mois qu’ils ont débarqué à Buenos Aires et eux aussi remontent doucement. On est toujours très émus de rencontrer des voyageurs en début de périple, alors que le notre touche plutôt à sa fin : émus de savoir toutes les beautés et les moments forts qui les attendent, on les envie…
Les jours et les nuits au bord du lac se suivent (avec des pauses) mais ne se ressemblent pas : parfois le lac, formé par les glaciers sera une mer d’huile, à d’autres moments avec un vent à 80km/h on a l’impression qu’on va s’envoler et les vagues sont dignes d’un océan. Nous serons surpris de voir un albatros nous survoler pendant quelques minutes : c’était une première pour les DESREV, mais c’est immense cette bête là !! Nous passerons quelques jours en famille des bois : les activités ? Apprendre à faire du feu, le laisser couver, l’activer, cuisiner aux braises, s’enfoncer dans la forêt pour ramener des brassées de lena et de la “barbe d’arbre dixit Nils” à jeter dans les flammes, manier la petite hache (nous rassurons nos proches, les doigts comptabilisés sont toujours 3 x 10 ouf) récolter des calafates (baies), conduire le quadri quand les Camano nous rejoignent (et trois générations, puisque les parents de Mariano, Mirta y Aurelio nous ont rejoint) déguster le maté sous toutes ses formes (enfin Sam essentiellement…) et se confier au bord du feu, partager nos envies futures concernant notre retour : un temps qui nous paraît essentiel pour préparer notre avenir en famille.
PS : Sam a souhaité que je lui rase la tête, Bétina en est trau-ma-ti-sée. Il a découvert le deuxième inconvénient du scalp, après le coup de soleil bien douloureux au Chili, et bien c’est de se peler le crâne en Terre de feu ! D’où l’achat de bonnets, pitufo vous avez dit pitufo ? (schtroumph couleur locale mouarf)
Re-PS : notre bivouac était idyllique, après un ramassage de quelques détritus, mais que dire d’autres lieux que nous avons vu plus loin dans la forêt qui étaient de vrais dépotoirs. Malheureusement c’est monnaie courante ici, bouteilles de bières et couches sont les déchets les plus souvent balancés sans vergogne n’importe où ! Et cerise sur le gâteau des poubelles consciencieusement rassemblés dans un sac laissé sur place (et le prendre dans sa voiture pour le jeter chez soi ? Non ?)