USHUAIA, un symbole fort

Ushuaia, le bout du monde, nous n’osons y croire… La ville n’a rien d’intéressant, on sait bien que pour aller encore plus au sud, il faudrait aller côté chilien, mais cela n’enlève rien à notre plaisir. On ne peut s’empêcher de faire une halte et de regarder derrière nous : que de chemin parcouru en un an et demi, depuis l’Alaska. Moi qui ne suis pas du genre à prendre des photos devant les panneaux, je suis réellement émue devant celui du bout du monde au parc Tierre del fuego : juste parce qu’il est symbolique POUR NOUS.

En arrivant en Alaska nous imaginions notre périple, au moins par les pays traversés, mais jamais nous n’aurions pû imaginer tous ces bonheurs sur notre route.

Notre premier séjour à Ushuaia sera encore plus symbolique par les moments passés avec les légos, nos amis cyclistes de l’extreme, et le jour des 41 ans de Sam de surcroît ! Nils ne pourra s’empêcher de s’écrier : mais ! Ils sont arrivés au bout du monde avant nous ? Mais ils sont en vélo !! Et ouais ma luciole Marie et Yohann sont des magiciens (tellement magiciens qu’ils réussiront l’exploit de n’être pas dans notre appareil photo… les amis vous êtes dans nos coeurs même si nous ne pouvons mettre vos trombines sur le blog). Nous profiterons de leur petit salon dans leur hôtel pour fêter dignement l’anniversaire de Samuel et leur dire aussi au revoir : eux prennent un bâteau dans quelques jours du Brésil pour rentrer en Europe. C’est nul mais mes larmes ont coulé en les quittant, juste parce que faire leur connaissance a été un bonheur pour nous, nos rencontres ont jalonné le voyage et il faut se rendre à l’évidence, nous sommes arrivés au bout du bout du continent avec eux (comme dirait papie Jojo, faudrait penser à remonter les jeunes, ça va pas plus bas) ça sent le sapin tout ça, enfin du moins on réalise encore plus qu’il ne nous reste que quelques mois de voyage…

Nous devrons écourter notre premier séjour à Ushuaia car Merlin souffre beaucoup du ventre, et on commence à flipper que ce soit l’appendicite : nous remontons donc à Rio Grande histoire afin de faire quelques analyses. Au final, c’est pas l’appendicite ouf ni un parasite…  comme d’habitude, le ventre de Merlin est le lieu de ses émotions, et en ce moment ça brasse pas mal de ce côté. Alors on le chouchoute notre lutin et on essaie de répondre à ses interrogations (notamment sur notre retour, alors que sincèrement, on est dans le vague et le brouillard londonien à ce niveau là… et ça le stresse notre petit père).

Ushuaia deuxième acte, ce sera le parc Tierra del fuego : terrain propice aux balades, quand le temps le veut bien. On dit l’adage qu’en terre de feu, on peut avoir les 4 saisons dans la même journée : on le confirme ! Ce fut très émouvant d’être au plus proche des contrées où les Yamanas ou les Onas entre autres, les habitants originels de la Terre de feu, ont vécu puis ont été décimé par les colons. Les Yamanas étaient des pêcheurs : la pêche s’organisait en couple et là encore… comment dirais-je…. les femmes faisaient tout le boulot ! Elles poussaient la barque hors des roseaux, la poussait et ensuite pagayaient. Les hommes, eux, étaient à l’avant de l’embarcation, le harpon à la main, guettant la future proie. Un petit feu était entretenu au milieu de la barque pour les réchauffer, car précision des plus importantes, les Yamanas vivaient quasi nus ! (d’où le fait que ce soit la femme qui se coltine l’eau glacée je pense…) Ils se couvraient le corps de graisse d’otarie pour se protéger du froid, parfois les peaux étaients utilisées  en cas de températures extremmes, mais sinon elles étaient plutôt destinées à recouvrir les branchages formant la sorte de tipie, lieu de vie des Yamanas. Les proies les plus prisées étaient bien sûr les otaries, et si la chance apportait un balaineau imprudent qui s’échouait, c’était festin ! Les Onas quant à eux se trouvaient plus au nord de la terre de feu et étaient des chasseurs nomades : eux se servaient de la peau des guanacos pour se couvrir. La terre de feu tirerait son nom des fumées incessantes recouvrant le territoire, provenant de tous les foyers allumés par les indigènes et sur les barques. Comme dans d’autres pays, nous avons été émus de leur sort : décimés par les maladies apportées par les colonisateurs/prêcheurs, ou tués sans ménagement afin de leur voler leur terre.

Sur l’insistance de Sam, nous dirons adieu à Ushuaia au détout d’une petite promenade sur le canal de Beagle, le Cap Horn n’est pas loin. Et il faut bien écarquiller les yeux, les enfants cherchant à savoir si l’eau appartient à l’océan Atlantique et où à l’océan Pacifique. Il nous resterait bien à explorer l’Antartique, mais les croisières proposées sont hors budget, cela restera un rêve et il en faut…

Allez Bernardo, on recalcule l’itinéraire, tu as passé 22 mois en roulant vers le sud… cette fois, point de salut faut changer de cap, les roues braquées au nord !

Rien à voir. Il est temps de faire à notre tour un aveu douloureux “call me Cahuzac” : les caisses (ocultes ou non) de la petite souris ont été torpillées par nos lutins. El raton Perez Argentin devra passer trois fois dans Bernardo (deux pour Merlin et une pour Bétina : Merlin a dorénavant un magnifique sourire à trous lol)

 

 

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3 réponses à USHUAIA, un symbole fort

  1. Micheline et Jacques dit :

    Croisière faite pour aller voir les bestiaux et le phare du bout du monde. J’avais bien aimé cette sortie mais faisait pas chaud !!!.
    Et le petit train que les forçats prenaient ?. Belle promenade aussi, les enfants devraient aimer ça.

  2. Micheline et Jacques dit :

    Je reviens sur le récit ci-dessus, on sent la tristesse du chemin à rebrousse-poil et un peu la peur de l’avenir mais après avoir fait ce périple de 2 ans vous avez montré et prouvé que vous êtes tous, y compris les enfants, des battants. Nous sommes surs que tout ira bien pour vous 5. On vous embrasse.

  3. Nath et Clémence dit :

    Alors ça y est vous êtes arrivés au bout du monde !!! quels magnifiques paysages et tes récits nous font vraiment voyager !!! Cela a dû beaucoup faire mûrir les enfants et ils n’auront sûrement pas de mal à s’adapter à votre nouvelle vie au retour .. il ne leur manquera que ces fabuleux paysages et aventures mais les souvenirs seront dans leur tête !!!

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