Nous quitterons la Terre de feu et passons de nouveau au Chili. Nous opterons pour le ferry depuis Porvenir et nous ne regretons pas une seconde : en une heure et demi et finalement pour le même prix que par la route nous rejoindrons Punta Arenas en ayant le plaisir d’admirer des dauphins faisant les fous à nos côtés. Punta Arenas sera LA ville où nous rechausserons et habillerons les DESREV : la zone franche est intéressante niveau prix pour certains articles. C’est là que nous réaliserons que nous avons définitivement perdu le chargeur de notre appareil photo (gros gloups) tout a été retourné dans Bernardo, plus aucun espoir de le retrouver. Devant l’impossibilité d’en acquérir un autre, Samuel, le coeur brisé, devra acheter un nouvel appareil : encore plus brisé le coeur quand, après usage, il se rendra compte qu’il est moins bien que le notre… Enfin, on peut au moins faire des photos !
Ce sera ensuite Puerto Natales qui, par contre, nous enchantera. Un petit village tranquille, et de jolies rencontres ; tout d’abord avec Rodigro, un chilien tenant le café and books. Ce sera autour d’un café et non d’un maté que nous parlerons du Chili en général et de l’environnement en particulier. Le parque Torres del Paine a subi un incendie désastreux il y a quelques temps, et depuis, des organisations étrangères sont venues, sous couvert de protection, s’installent dans le parc à des fins commerciales… Le Parque est nationale, mais jusqu’à quand… Sans compter que l’eau est devenu un réel problème pour les chiliens (alors que les ressources dans cette zone font envie à plusieurs pays) : il y a des coupures d’eau “prévues” à Santiago même, une fois voire deux fois par semaine. Et pourquoi ? Parce que les mines de métaux précieux au nord ont des besoins démesurés en eau et électricité. Alors le gouvernement, en “orchestrant” cette pénurie d’eau pousse la population à accepter un projet de barrage qui serait un catastrophe écologique. Bref, comme dans quasi tous les pays du monde, notre terre a bien peu de valeur face aux enjeux économiques… Et voilà comment une demi heure prévue dans ce lieu se transforme en une matinée lol. Rodrigo nous indiquera un lieu qui lui est cher, la laguna Sofia où nous avons des chances de voir des condors.
Nous étions sur le point de partir quand, Sam revenant de courses, rapporte dans ses sacs la famille Séchet : des voyageurs en sac à dos qui depuis 9 mois, ont silloné les continents (Namibie, Asie, Australie et maintenant Amérique du Sud). Cris dans le camping-car… ça fait trois copines qui débarquent : des copiiiiiiiiines, Bétina en rêve depuis des mois ! Clara, Flavie et Anouk dans Bernardo, c’était parti pour des jeux. Nils trouvera tout de suite sa place dans les bras de Bruno (que voulez-vous on a beau aimer ses princesses, un ptit gars de temps en temps ça change) Avec Florence et Bruno on papotera dans la rue, on a tant à se raconter et à apprendre les uns des autres. Au final, ça se termina devant une bouteille dans Bernardo : 10 dedans, c’est du sport lol. Il nous faut tout de même les quitter et même si nous nous dirigeons tous vers Paine, ce n’est pas au même rythme : ce n’est clairement pas le même voyage sac à dos ou en véhicule. Suerte à eux !!!!
Comme la nuit était déjà tombée, ce n’est que le lendemain que nous prenons le chemin pour la laguna Sofia et on remercie chaudement Rodrigo de nous l’avoir indiquée : le temps est magnifique et ce sera un lieu propice à la baignade et au Cruosage (Cruosage : nom masculin, prenant son origine dans le personnage Robinson Crusoe, ayant pour signification tout travail du bois, taillage, fabrication d’abris, récolte de plumes pierres etc… conf Larousse universel DESREV). Bernardo sera lui aussi ravi de cette halte qui lui permettra de se décrasser grâce à l’eau de la lagune, parce que franchement il était beurk.
Quant aux condors ils étaient bien là mais forcément les nids que l’on peut distinguer sur la paroi rocheuse grâce aux déjections blanches, sont hors d’atteinte. Nous les verrons planer de loin, un peu frustrés tout de même… MAIS en quittant ce lieu idyllique (à reculons, tellement on était bien) nous ferons leur rencontre sur la route. On pose Bernardo comme on peut sur le bas côté et on en prend plein les mirettes : en toute honnêteté je dois être celle qui crie le plus fort, je suis subjugués par ces planeurs andins. Sam croiera qu’un avion le survole quand en levant les yeux, il verra deux condors planer au dessus de lui : un bruit aigü, tel un sifflement du vent sur une carlingue. Au milieu du silence, seuls les battements d’ailes de ces majestés parviendront à nos oreilles. Ils sont 5, 7 puis 10 à tournoyer, cherchant les thermiques. Nous sommes quasi le souffle coupé… “Heureusement” pour nous ce sont eux qui prendront la décision de quitter les lieux, sinon nous y serions encore !
PS : désolée, l’accès internet que nous avons trouvé à Coyhayque est très lent, il faudra patienter pour les photos