CARRETERA AUSTRALE

Nous nous installerons donc avec nos amis Tchèques en bord de rivière pour que les enfants s’amusent et qu’ils tentent de pêcher : ce que nous n’avions pas prévu c’est que Timon, en lançant son fil de pêche “méthode lasso” pêcherait…. Nils… L’hameçon est bien planté dans le crâne de notre luciole et que dire du poids de la cuillère (photo pour illustrer – c’est celle de gauche qui était dans son crâne, ne confondez pas) pauvre loulou : on regrette d’avoir laissé Léa et Maxime (qui est aide-soignant) mais comme nous sommes à quelques minutes du centre-ville nous allons visiter la casa de salud rural (plus rural tu meurs) et l’infirmier nous prendra tout de suite : Nils est blanc comme un linge et serre les dents… il n’en mène pas large. Il faudra forcer et faire ressortir l’hameçon de l’autre côté pour pouvoir le sectionner et l’extraire, gloups. Nilsounet sera d’un courage hors pair et après cette douloureuse manipulation, un groooooos calin fera plaisir à tout le monde. Nous ne garderons pas en souvenir l’hameçon et la pêche n’est plus franchement dans les esprits lol.

Nous retournons au pont pour rassurer nos amis (Klara a été furieuse de cet incident, qui heureusement n’était pas grave, on imagine l’hameçon dans l’oeil… et du coup elle a fait jeter à Lukas tous les hameçons.. désolée Timon…) Finalement le coin ne nous plaît pas, les déchets foisonnent et on préfère avancer un peu sur la carretera : je ne sais pas si cela a été une bonne idée, car nous aurons à conduire dans des ornières boueuses des travaux de la carretera sur plusieurs dizaines de kms. Nous roulerons une partie de la soirée avant de trouver enfin un petit coin herbeux pour dormir. Nous nous donnons rendez-vous avec Lukas et Klara pour le lendemain en bord de rivière avant qu’ils ne passent la frontière pour l’Argentine. Au programme : pas de pêche ! Mdr mais du pain cuit au feu de bois, un chocolat chaud, des échanges de jeux et des fou rires ainsi que les photos de l’Antartique où a été Klara…. magique… Eux partent de leur côté, qui sait nous nous reverrons peut être.

Nous continuons le chemin sur cette carretera australe incroyable. Un peu d’explications à ce sujet. La carretera australe est la prolongation de la Panaméricaine qui naît en Alaska. C’est l’une des routes les plus extrêmes du monde : sa construction fut un véritable travail de titan – tracer un chemin dans des bois impénétrables, une végétation exhubérante, de hautes falaises tombant dans la mer, des rivières turquoise à fort courant, des lacs, des fjords, des glaciers, et vue la pluie qui tombe, on comprend que ce soit aussi vert et que pas un centimètre carré ne paraît oublié par la chlorophyle.

Achevée en 1996, elle a coûté 300 millions de dollars américains et demandé plus de 20 ans de travaux. La volonté de Pinochet de bâtir une route traversant la région d’Aisen n’avait rien de pragmatique. Elle reposait plutôt sur la valeur symbolique attachée à la réalisation d’une route reliant entre elles les diverses régions du pays. Il s’agit moins d’une route que d’une enfilade d’ornières et de nids-de-poule, mais elle est mythique. C’est presque par hasard que nous prendrons la caleta et nous ne regrettons pas une seconde : le paysage était superbe et reposant. Pour finir nous prendrons trois différents bacs pour rejoindre Puerto Montt (même les désirs de Pinochet avaient des limites géologiques) les dauphins seront nos compagnons de route, ainsi que des milliers de poissons destinés à la pisciculture. Nous serons très intéressés par les explications du chauffeur (bien que nous sachions que cette industrie nuit à l’environnement, mais autant savoir de quoi on parle) : des milliers de poissons par containers dont le chauffeur surveille la température en permanence et si le jour baisse, hop une petite lumière pour les empêcher de dormir, sinon ils iraient tous vers le fonds et étoufferaient… Cette industrie était omniprésente sur Chiloé notamment…

Et voilà, la carretera australe c’est fini, toutes ces images sont maintenant précieusement gardées dans nos boîtes à souvenirs…

Rien à voir et juste pour le plaisir, retranscription :

Nils – Mais je veux sortir moi aussi, poussez pas !

Merlin – Allez t’as qu’à mettre tes chaussures…

Bétina – Pousse toi Nils tu nous empêches d’enfiler nos chaussures, on veut aller dehors nous aussi

Nils – Vous avez qu’à m’aider si vous voulez sortir…

Et il faut imaginer le petit air ravi de Nils la canaille, quand je lui ai demandé pourquoi sa soeur lui enfilait sa chaussure gauche et Merlin sa chaussure droite

Nils “Ben parce que je suis le chef !”………………………………..

Note pour plus tard : vérifier si une statistique a été établie démontrant que les dictateurs en puissance sont troisième d’une fratrie…

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