Soyons honnêtes, c’est parce que Samuel a insisté lourdement que j’ai accepté de traîner mes guêtres dans Santiago : depuis le temps, vous le savez, les enfants et moi (enfin surtout moi) nous ne sommes pas fans des grandes villes, et que dire des capitales… Mais bon, nous y sommes alors hop un petit saut de puce sur la plaza de armas de Santiago, une petite balade dans le vieux quartier, une relève de la garde, et c’est bien tout le monde est content ! (Et si j’avais des vélléités de visite d’un musée, nous sommes lundi et ils sont tous fermés, c’est les enfants qui étaient ravis…).
Nous reprenons la route pour l’Argentine, cette fois nous disons au revoir au Chili. Ce pays nous aura apporté beaucoup de joie et de découvertes, et même si les chiliens sont plutôt froids et distants nous avons beaucoup apprécié ce pays. Il nous restait à traverser la frontière par le tunnel du Christo Redentor : on savait que dans le sens Chili-Argentine il était fermé le jour (compte-tenu de travaux) et donc on ne se presse pas trop. Et ben non ! Depuis quelques jours, c’est l’inverse : il est 19h45 et l’accès au tunnel ferme dans 45mn. Misère on a encore des fruits et légumes crus, la montée de nuit dans les lacets est sport mais tant pis, on tente on y va ! Je l’avoue honteusement, je planque nos denrées un peu partout dans Bernardo, crotte…
On arrive à la frontière Argentine, Sam part devant avec les enfants et je le suis. Enfin je le suis… c’est ce que j’avais prévu… sauf qu’en descendant de Bernardo, je tente une figure de mon cru : le double piqué torsion de cheville, avec étirement du ligament et pliage en deux du pied. Ca ne fait que la troisième fois depuis le début du voyage : je sens que le susdit ligament a encore morflé et que dire de mes orteils (ah tiens ça c’est une nouveauté). Je ravale mes larmes et arrive clopint-clopant devant le premier douanier : Sam me demande comment j’ai ENCORE réussi à m’être fait mal (charmant…) je fais debout les papiers d’immigration et au bout de 3 feuillets, je prends d’office la chaise à l’extérieur de la guitoune, j’ai trop maaaaaaaaaaaaaaal. Le deuxième dounanier qui doit faire l’importation de véhicule prend pitié de moi et me dit d’aller dans Bernardo et cerise sur le gâteau, personne ne viendra vérifier notre maison roulante (c’était bien la peine de tout planquer). Finalement j’ai “bien fait” de me péter la cheville à cet endroit, nous passerons la nuit à 2m de la frontière, entourés de neige (qui heureusement est sur le bas-côté et plus sur la route depuis quelques jours). Sam part faire sa petite récolte de neige pour calmer ma douleur, et ma cheville et moi-même l’en remercions chaudement. Cette fois, pas la peine d’aller à l’hôpital, je sais à peu près ce que j’ai sauf que, quelques jours plus tard, en voyant mon pied se couvrir d’une énorme barre bleue outremer du plus bel effet, je comprends donc pourquoi j’ai très mal aux orteils et que le port d’une chaussure est un supplice. Allez c’est pas grave, le voyage continue !
Le lendemain nous passons devant el puente del Inca. Les couleurs orange, vert, jaune sont dûes aux dépôts minéraux des eaux chaudes sulfureuses de la rivière (en contrebas, les ruines d’anciens bassins) : ces eaux ruisselant sur la pierre continuent de le sculpter.
PS : photo de la mistinguette devant ses premiers sushis en tête-à-tête avec son papa. Elle nous en parle encore… Les garçons eux, étaient consignés dans Bernardo (avec moi je vous rassure) ils avaient été d’une biiiiiiiipitude la vieille en balade, pas envie de réitérer…
Pas grave ton pied, Ma Fille, c’est toi qui le dis. C’est très embêtant , au contraire, c’est un problème pour toi, et ça fait un mal de chien, ce truc là. Et en plus qu’est- ce qu’ils ont tous « les hommes » à demander comment on se fait mal…. Exprès …. pour le plaisir……..t’inquiète , j’ai le même a la maison…… Lol.
De gros bisous à vous tous, le retour c’est pour bientôt ……