USHUAIA, un symbole fort

Ushuaia, le bout du monde, nous n’osons y croire… La ville n’a rien d’intéressant, on sait bien que pour aller encore plus au sud, il faudrait aller côté chilien, mais cela n’enlève rien à notre plaisir. On ne peut s’empêcher de faire une halte et de regarder derrière nous : que de chemin parcouru en un an et demi, depuis l’Alaska. Moi qui ne suis pas du genre à prendre des photos devant les panneaux, je suis réellement émue devant celui du bout du monde au parc Tierre del fuego : juste parce qu’il est symbolique POUR NOUS.

En arrivant en Alaska nous imaginions notre périple, au moins par les pays traversés, mais jamais nous n’aurions pû imaginer tous ces bonheurs sur notre route.

Notre premier séjour à Ushuaia sera encore plus symbolique par les moments passés avec les légos, nos amis cyclistes de l’extreme, et le jour des 41 ans de Sam de surcroît ! Nils ne pourra s’empêcher de s’écrier : mais ! Ils sont arrivés au bout du monde avant nous ? Mais ils sont en vélo !! Et ouais ma luciole Marie et Yohann sont des magiciens (tellement magiciens qu’ils réussiront l’exploit de n’être pas dans notre appareil photo… les amis vous êtes dans nos coeurs même si nous ne pouvons mettre vos trombines sur le blog). Nous profiterons de leur petit salon dans leur hôtel pour fêter dignement l’anniversaire de Samuel et leur dire aussi au revoir : eux prennent un bâteau dans quelques jours du Brésil pour rentrer en Europe. C’est nul mais mes larmes ont coulé en les quittant, juste parce que faire leur connaissance a été un bonheur pour nous, nos rencontres ont jalonné le voyage et il faut se rendre à l’évidence, nous sommes arrivés au bout du bout du continent avec eux (comme dirait papie Jojo, faudrait penser à remonter les jeunes, ça va pas plus bas) ça sent le sapin tout ça, enfin du moins on réalise encore plus qu’il ne nous reste que quelques mois de voyage…

Nous devrons écourter notre premier séjour à Ushuaia car Merlin souffre beaucoup du ventre, et on commence à flipper que ce soit l’appendicite : nous remontons donc à Rio Grande histoire afin de faire quelques analyses. Au final, c’est pas l’appendicite ouf ni un parasite…  comme d’habitude, le ventre de Merlin est le lieu de ses émotions, et en ce moment ça brasse pas mal de ce côté. Alors on le chouchoute notre lutin et on essaie de répondre à ses interrogations (notamment sur notre retour, alors que sincèrement, on est dans le vague et le brouillard londonien à ce niveau là… et ça le stresse notre petit père).

Ushuaia deuxième acte, ce sera le parc Tierra del fuego : terrain propice aux balades, quand le temps le veut bien. On dit l’adage qu’en terre de feu, on peut avoir les 4 saisons dans la même journée : on le confirme ! Ce fut très émouvant d’être au plus proche des contrées où les Yamanas ou les Onas entre autres, les habitants originels de la Terre de feu, ont vécu puis ont été décimé par les colons. Les Yamanas étaient des pêcheurs : la pêche s’organisait en couple et là encore… comment dirais-je…. les femmes faisaient tout le boulot ! Elles poussaient la barque hors des roseaux, la poussait et ensuite pagayaient. Les hommes, eux, étaient à l’avant de l’embarcation, le harpon à la main, guettant la future proie. Un petit feu était entretenu au milieu de la barque pour les réchauffer, car précision des plus importantes, les Yamanas vivaient quasi nus ! (d’où le fait que ce soit la femme qui se coltine l’eau glacée je pense…) Ils se couvraient le corps de graisse d’otarie pour se protéger du froid, parfois les peaux étaients utilisées  en cas de températures extremmes, mais sinon elles étaient plutôt destinées à recouvrir les branchages formant la sorte de tipie, lieu de vie des Yamanas. Les proies les plus prisées étaient bien sûr les otaries, et si la chance apportait un balaineau imprudent qui s’échouait, c’était festin ! Les Onas quant à eux se trouvaient plus au nord de la terre de feu et étaient des chasseurs nomades : eux se servaient de la peau des guanacos pour se couvrir. La terre de feu tirerait son nom des fumées incessantes recouvrant le territoire, provenant de tous les foyers allumés par les indigènes et sur les barques. Comme dans d’autres pays, nous avons été émus de leur sort : décimés par les maladies apportées par les colonisateurs/prêcheurs, ou tués sans ménagement afin de leur voler leur terre.

Sur l’insistance de Sam, nous dirons adieu à Ushuaia au détout d’une petite promenade sur le canal de Beagle, le Cap Horn n’est pas loin. Et il faut bien écarquiller les yeux, les enfants cherchant à savoir si l’eau appartient à l’océan Atlantique et où à l’océan Pacifique. Il nous resterait bien à explorer l’Antartique, mais les croisières proposées sont hors budget, cela restera un rêve et il en faut…

Allez Bernardo, on recalcule l’itinéraire, tu as passé 22 mois en roulant vers le sud… cette fois, point de salut faut changer de cap, les roues braquées au nord !

Rien à voir. Il est temps de faire à notre tour un aveu douloureux “call me Cahuzac” : les caisses (ocultes ou non) de la petite souris ont été torpillées par nos lutins. El raton Perez Argentin devra passer trois fois dans Bernardo (deux pour Merlin et une pour Bétina : Merlin a dorénavant un magnifique sourire à trous lol)

 

 

Publié dans Uncategorized | 3 commentaires

TOLHUIN

Les rives du lac Fagnano seront notre point de chute à plusieurs reprises lors de nos différentes visites à Ushuaïa et de fins de semaine idylliques. Mais cela a été aussi le lieu de rencontres avec des voyageurs français sans compter une famille de voyageurs tchèques. Les enfants seront en “meute” pendant plusieurs jours, construisant leur cabane sur la plage, affinant au fil des jours la construction, la décoration, sans oublier les feux chers à Merlin : au moins, la collecte du bois ne lui pose pas trop de problème.

Les rencontres seront riches alors que parfois improbables : que dire du moment où, étant déjà avec les 4 grains de sels (que nous retrouverons à Ushuaia pour un diner au champagne)et les Camano, en passant chercher du pain, nous découvrons un véhicule français stationné en centre-ville. On laisse un mot sur le pare-brise en les invitant à nous rejoindre, et ce fut chose faite le soir même. Nous avons donc fait la connaissance de Julie, Laurent et leurs deux enfants Léonie et Augustin qui viendront grossir les rangs des moins de 18 ans (la vache, les adultes sont en minorité, et Laurent me signalera que c’est “à cause” de nous et de notre troisième qui fait pencher la balance, méa culpa). Eux aussi, comme les 4 grains de sel, débutent leur voyage : cela fait deux mois qu’ils ont débarqué à Buenos Aires et eux aussi remontent doucement. On est toujours très émus de rencontrer des voyageurs en début de périple, alors que le notre touche plutôt à sa fin : émus de savoir toutes les beautés et les moments forts qui les attendent, on les envie…

Les jours et les nuits au bord du lac se suivent (avec des pauses) mais ne se ressemblent pas : parfois le lac, formé par les glaciers sera une mer d’huile, à d’autres moments avec un vent à 80km/h on a l’impression qu’on va s’envoler et les vagues sont dignes d’un océan. Nous serons surpris de voir un albatros nous survoler pendant quelques minutes : c’était une première pour les DESREV, mais c’est immense cette bête là !! Nous passerons quelques jours en famille des bois : les activités ? Apprendre à faire du feu, le laisser couver, l’activer, cuisiner aux braises, s’enfoncer dans la forêt pour ramener des brassées de lena et de la “barbe d’arbre dixit Nils” à jeter dans les flammes, manier la petite hache (nous rassurons nos proches, les doigts comptabilisés sont toujours 3 x 10 ouf) récolter des calafates (baies), conduire le quadri quand les Camano nous rejoignent (et trois générations, puisque les parents de Mariano, Mirta y Aurelio nous ont rejoint) déguster le maté sous toutes ses formes (enfin Sam essentiellement…)  et se confier au bord du feu, partager nos envies futures concernant notre retour : un temps qui nous paraît essentiel pour préparer notre avenir en famille.

PS : Sam a souhaité que je lui rase la tête, Bétina en est trau-ma-ti-sée. Il a découvert le deuxième inconvénient du scalp, après le coup de soleil  bien douloureux au Chili, et bien c’est de se peler le crâne en Terre de feu ! D’où l’achat de bonnets, pitufo vous avez dit pitufo ? (schtroumph couleur locale mouarf)

Re-PS : notre bivouac était idyllique, après un ramassage de quelques détritus, mais que dire d’autres lieux que nous avons vu plus loin dans la forêt qui étaient de vrais dépotoirs. Malheureusement c’est monnaie courante ici, bouteilles de bières et couches sont les déchets les plus souvent balancés sans vergogne n’importe où ! Et cerise sur le gâteau des poubelles consciencieusement rassemblés dans un sac laissé sur place (et le prendre dans sa voiture pour le jeter chez soi ? Non ?)

 

Publié dans Uncategorized | Laisser un commentaire

TERRE DE FEU

Nous voici en Terre de feu (Argentine) après avoir dû passer par un no man’s land chilien… avec bien sûr tous les inconvénients de ces entrées/sorties (denrées alimentaires interdites, les graines, le bois, le miel etc… tout un programme). Le douanier tentera de nous confisquer nos raisins secs (que je pensais autorisés car secs justement) Devant sa détermination, on a ouvert le paquet et tout becqueté lol.

Dès notre arrivée, on est sous la charme de ce bout de continent sauvage, de cette terre de l’extremme où les éléments peuvent se déchaîner alors que quelques minutes auparavant tout était calme… C’est assez déroutant et on se sent à notre place, justement : touts petits face à cette nature omnipotente.

Nous irons droit chez nos amis Andréa et Mariano, retrouvant par la même occasion leurs enfants Lazaro et Aïxa. Que dire… Au fil des envies, des opportunités, de l’amitié, des “soucis” de santé, et de l’attente de notre nouvelle carte bancaire, nous ferons des séjours chez eux plus ou moins longs (enfin plutôt longs que courts). Ce sera l’occasion de la découverte de l’agneau à la fuégienne un regal, les parillas bien sûr (c’est fait on a goûté  tous les mets, meme le chinchulin,  et ça, peux pas… peux pas… c’est …. trop pas bon…) : des temps entre amis, la découverte d’amis des amis, on partage du temps et la vie des habitants de cette terre de feu, et bien sûr on plonge dans l’univers des Malvinas (les malouines : je ferai un article à part, ça vaut le coup…).

Lazaro, le fils de nos amis, initiera Merlin aux joies de la moto : non je n’ai pas frémi (qui me croit dans l’assemblée ? Ok je ne suis même pas crédible par écrit) mais il est trop fort notre lutin, un vrai pilote ! Que les choses soient claires, pour Merlin, en rentrant en France, on est pas obligés d’avoir une maison, mais une moto si !!! Misère… Mariano nous ramènera quelques images de la course moto/quadri Rio Grande – Ushuaia : des grands malades ! D’ailleurs c’est bien pour cela qu’à son tour, l’année prochaine, il tentera l’aventure ce doux dingue, SUERTE  !

Bétina se fera une séance ciné avec ses parents, pendant que les garçons s’amusaient chez nos amis argentins. Nous avons vu los croods en 3D siouplait et on s’est bidonnés : ok à deux reprises seulement, nous avons entendu les argentins rire et nous… ben on a pas compris la blague…

Rio Grande sera aussi le lieu de notre dernière rencontre avec Hiroshi, notre amis japonais : lui se dirige vers Ushuaia, fin de son périple à lui aussi. Une soirée douce à ses côtés et la promesse que nous viendrons lui rendre visite… un jour… dans son pays.

Nous avons plutôt subi nos derniers jours à Rio Grande du fait de l’attente de la carte bancaire, on en peut plus, faut qu’on bouge où on va s’étriper mdr. Il a fallu faire nos adieux aux Camano, que c’était dur : notre séjour en Terre de feu n’aurait pas été pareil sans eux ; nous aurons partagé avec eux des moments intenses et pour tout cela nous ne pouvons que leur dire MUCHISSIMA GRACIAS !

Petit aparté : nous avons eu la bonne idée de vouloir aller dormir deux nuits en bord de plage pour ne pas trop squatter chez nos amis, les DEUX jours où il ne faut PAS être en bord de plage : le jour de fête nationale et de vigilance pour les malouines ! Je plante le décor : on est trop bien avec le bruit des vagues en début de soirée, puis des micros qui sifflent et un discours long mais long… des tirs commémorant les soldats tombés aux malouines, la foule qui fait un barouff de tous les diables. Et oui nous qui étions peinards, en moins d’une demi-heure, des centaines de personnes et véhicules ont débarqué, nous empêchant de bouger Bernard… on assiste à tout ça résignés.

Et comme d’habitude, dans ce genre de situation, ça finit par une crise de fou rire entre Sam et moi : crise qui fut déclenchée, au moment où, zieutant à l’extérieur, je vois que nous avons droit à une  demonstration, deux mètres devant nous, de l’armée débarquant sur la plage à l’aide d’immenses embarcations gonflables : les zigomatiques en ont pris un coup je peux vous le dire… et à 2h du matin, hymne national et pfioutt en 20mn on s’est retrouvés de nouveau seuls au monde. Bon le lendemain on a assisté au defile militaire et des écoles. Ca fera des souvenirs je vous le dis…

Nous avons encore tant à découvrir, on file vers de nouveaux horizons.

PS : Damned, en voyant Citroen Grenoble, on s’est dit qu’on avait peut être été trop loin au sud…

 

 

 

 

Publié dans Uncategorized | Laisser un commentaire

BAHIA SAN JULIAN

Puerto Deseado est derrière nous, mais les souvenirs rattachés à ce lieu sont bien au chaud en nous. Les DESREV sont regonglés à bloc ! On continue la descente de la côte par Bahia San Julian. Nous avons beaucoup aimé les paysages, et le bivouac en bord de falaise a été génial : enfin génial pour tout le monde sauf moi. Et oui falaise + les enfants  = Nath DESREV avec une angoisse à 100 sur le trouillomètre maternel… Et que dire lorsque Sam a voulu emmener les enfants près, tout près du bord pour admirer une colonie de lions de mer.  Retranscription de ce qui est sorti de ma bouche alors que mon esprit, bizarrement, aurait voulu dire ce qui est entre parenthèses :

  • Sam : Venez les enfants, y’a plein de lions de mer tout en bas

  • Nath (tu m’étonnes en bas, tout en bas… 30 mètres plus bas ! mais qu’est-ce qu’il a été leur dire) Euh oui super, mais on en a déjà vu plein des lions de mer…

  • Sam : allez arrête de faire ta stressée, ils feront attention  et puis ils sont avec moi

  • Nath (c’est du blabla de père faussement rassurant, j’ai les pétoches, laisse-moi mes enfants ou je te mords !!!) Mais je suis pas stressée, oui avec toi pas de soucis, allez-y !

Au retour de la balade

  • Sam : ben tu vois ils ont été super prudents

  • Nath : mais je n’en doutais pas (rends moi mes enfants, monstre ! J’aurais bien envie de te pousser du haut de la falaise)

  • Les enfants : maman ? tu viens voir c’est trop génial on les voit trop bien

  • Nath : D’accord, mais j’irai demain, maintenant il faut mettre la table. Mais promis demain (non mais vous êtes malades ! j’approche même pas à deux mètres du bord, que dalle, dans vos rêves, j’irai pas… pourvu qu’ils aient oublié demain…)

Seulement le lendemain, tu parles Charles, ils n’avaient pas oublié. J’y ai été sans eux, histoire de dire que je l’avais fait. Je jette un oeil “ouais, ils sont super beaux, c’est bon on peut partir” c’est pathétique je sais… Il paraît qu’il y avait même des cormorans à pattes rouges et que je n’ai pas bien regardé. M’en fous j’aime pas les cormorans…

Sur la route, petit coup de fatigue de Sam, donc on s’arrête pour une micro-sieste pour lui et préparation d’un café pour moi. Pendant les quelques minutes de notre arrêt au milieu de nulle part, hallucination, un camping-car Laïka se gare à nos côtés, et le conducteur me fait un grand sourire… C’est ainsi que nous devions faire la connaissance (car il n’y a pas de hasard) de la famille AKILI : Séverine, Fabrice, Eliot et Mayline sont partis de France le même mois que nous, mais eux ont pris la direction des pays scandinaves puis de la Russie, l’Asie pour passer en Australie avant de rejoindre l’Amérique du Sud. Nous devions passer seulement la soirée ensemble, mais voilà… vous nous connaissez : on rencontre des gens sympas, on partage nos voyages, nos envies, nos ressentis et notre rencontre “éclair” se transforme en deux jours de partage. Nous sommes les yeux grand ouverts devant leurs photos du Laos, Cambodge, Myanmar et autres… Une porte s’entrouvre sur ces cultures inconnues pour nous, une porte que nous n’avons pas l’intention de fermer :  mon esprit est déjà en migration, merci les amis ! Les enfants, comme en bons voyageurs qu’ils sont, mettront 20 secondes à se trouver des affinités et il a fallu quasi leur courir après et les débusquer dans leur cachette pour que chacun retrouve sa maison roulante et son voyage, le coeur gros. Nous savons que nous ne les croiserons sûrement pas sur ce continent mais ailleurs… encore… avec autant de plaisir !

Rien à voir mais nous vous informons que nous sommes aidés par Bétina pour l’apprentissage de Nils : elle est une maîtresse hors pair et Nils ultra attentif, pourvu que ça dure… (Ok la position n’est pas académique mais est-ce le plus important ?)

Publié dans Uncategorized | 4 commentaires

PUERTO DESEADO

Les derniers jours de tension familiale (cause école surtout, genre on aurait très envie de tout laisser tomber et de les faire redoubler…) et les problèmes techniques accumulés font que le voyage est morose : les enfants sont pénibles au possible, nous avec une patience proche du néant, je vous l’dis c’est pas folichon chez les DESREV. On a même failli faire l’impasse du Puerto Desado, mais on avait vraiment besoin de repositiver et l’idée de voir les gorfous sauteurs nous a poussé aux fesses ! On arrive à Puerto Deseado et on file directement chez Darwin qui fait des expéditions sur la isla pour voir les gorfous. Petit coup de mou : il n’en font pas avant demain car pas d’autres clients que nous (et il faut être au moins 6…) Une alternative s’offre à nous, faire une balade de deux heures en bateau sur la ria (une ancienne rivière ‘rio’ qui a été asséchée et qui est remplie par de l’eau de mer par la suite). Bof, ça nous excite pas des masses, nous on veut voir les gorfous ! On se dit que crotte, on a le luxe du temps, on attendra après-demain. Et puis Puerto Deseado a une laverie, et une super boulangerie, pour les DESREV c’est bon signe et ça nous remonte le moral qui était au plus bas (qui a dit que nous étions obnubilés par la bouffe ? Mdr).

On se trouve un super bivouac en bord de ria : les enfants crapahutent, on a une vue superbe, pas de route, et pas de vent patagonien, le paradis ! Les couchers de soleil sont sublimes et nous pouvons observer à l’envie une colonie de lions de mer qui a pris ses quartiers sur un petit ilôt juste en face de nous. Le lendemain, choux blanc encore chez Darwin, il nous faut attendre encore deux jours pour espérer une expédition. Encore deux jours… on se dit, sans grande conviction, qu’on va aller faire un tour à la fête rurale (tout un programme) et bien c’était super chouette ! Nous avons assisté à une démonstration de regroupement de troupeaux par des chiens de berger : ils sont d’une intelligence incroyable, et les voir avancer et pousser le troupeau, s’accroupir pour “calmer” le troupeau et reprendre le travail jusqu’à ce que ces moutons soient dans l’enclos, a conquis toute la famille. Le berger expliquait au fur et à mesure ce qu’il demandait aux chiens, en fonction des coups de sifflet qu’il donnait (cela va jusqu’à isoler un certain nombre de moutons des autres, je me demande combien de temps il faut pour dresser ces animaux, mais que ce soit du côté du maître ou de l’animal, c’est un travail de titan). Les petits stands à l’intérieur n’étaient pas exceptionnels mais cela nous a fait sourire la proposition que nous avons reçue d’acheter un billet de tombola pour gagner…. un mouton ! (on serait pas dans la mouise tiens…) Sam et les enfants ne rentreront pas les mains vides, ayant succombé à l’appel du hot-dog local : à savoir une énorme saucisse de Mendoza grillé à souhait et glissée dans un pain frais, les morfales ! Je vous le dis, Puerto Deseado va peser lourd sur la balance.

Et ce soir là, comme beaucoup de soirs depuis, Merlin a pris les commandes du repas : il a été élu “chef de cuisson de la viande” et prend son rôle très à coeur. Il grandit beaucoup notre lutin depuis quelques temps, il prend confiance, est plus posé, de bonne volonté, et en demande constante d’autonomie : nous répondons favorablement à ce dernier point car il nous montre que nous pouvons avoir pleinement confiance en lui. On a le droit de dire quand on est émus devant les petits hommes que nos lutins deviennent ? Oui ? Alors on le dit, du plus profond de notre coeur de parents.

Enfin, au bout de 4 jours, hourrahhhh une excursion est prévue le lundi : Dani, un des guides de Darwin viendra même nous prévenir en soirée, en venant nous rejoindre à notre bivouac. Je le dis chez DARWIN, ils sont adorables ! Inutile de préciser qu’au matin, nous étions parés.

Nous embarquerons avec Sandra et ses trois enfants ainsi que Luis. Dès le départ, nous passerons avec plaisir devant une colinie de gaviotas (sterns)puis c’est direction l’île des gorfous qui est à 1h de navigation. Et au bout de quelques minutes, Dani fait des signes : un tonina, un dauphin de Comerson, très reconnaissable, blanc et noir est à portée de vue. Explosion de joie dans l’embarcation, ce tonina est accompagné d’un dauphin chileno (gris) ils joueront à quelques cm de nous, passant et repassant sous le bâteau, faisant la course. Un moment comme on les aime plus que tout…

Nous nous résignons à les quitter pour continuer la navigation. Nous accostons enfin sur lîle ; la plage est couverte de pingouins de Magellan. Dani nous donne les règles à suivre : on avance lentement pour ne pas les effrayer, on les contourne sans jamais traverser un groupe, on ne ramasse rien et bien sûr on fait très attention où on met les pieds pour ne pas écraser des oeufs. Nous ferons un petit casse-croûte à un mètre de ces volatiles. Nous nous rendons compte de ce moment magique.

Ensuite c’est parti pour la promenade : nous irons tout d’abord dans une colonie de lions de mer. Seulement des mâles non reproducteurs (soit des jeunots soit des vieillards). Là-aussi on suit les règles de promenade : en file indienne, sans bruit pour ne pas trop attirer l ‘attention. Les enfants seront irréprochables, nous sommes rudement fiers d’eux. Nous serons à quelques mètres de ces mastodontes , et je l’avoue,  j’ai eu les chocottes. J’avais beau savoir que n’ayant aucune fonction de reproduction, ils ne sont pas agressifs… euh quand même… Ensuite ce sera la traversée de cette petite île pour rejoindre les gorfous : ils sont là ! On étouffe nos cris de plaisir pour ne pas les effrayer et on avance lentement. Hallucinant de voir qu’en prenant son temps on peut se retrouver à quelques cm d’eux : et une carte mémoire remplie rien que par eux, une !  Alors gorfous sauteurs pourquoi ? Ben parce qu’ils sautent pardi ! avec parfois de jolies glissades qui nous ont ravis.

Ils sont d’une drôlerie incroyable et tellement photogéniques avec leurs cheveux ébouriffés, la petite pointe jaune égayant leur costume noir et blanc, et que dire de leurs yeux rouges ! Certains n’ont pas encore toutes leurs plumes “définitives” et cela fait un joli effet de boa duveteux. A ce propos, ils restent sur terre sans pouvoir aller dans l’eau pendant trois semaines  (le duvet n’est pas étanche) : ils ont donc fait des réserves de nourriture en prévision et arrivent ronds comme des ballons. Nous prendrons le goûter à leurs côtés, en nous pinçant presque de vivre ce moment. Dani sera notre puits de sciences en répondant aux questions de chacun (les enfants n’étant pas en reste). Nous serons tellement bien que Dani et le capitaine nous laisseront deux heures de plus au milieu de nos amis les gorfous : sincèrement nous avons rebroussé chemin presque à reculons pour ne pas perdre une miette de leur vie…

Il était temps de regagner le bâteau, les courants autour de l’île sont mauvais et nous devrons subir des secousses à décoller de notre siège, le temps de sortir de la zone dangereuse (ce qui a été peu au goût de Nils qui criait cette fois et pas de plaisir… ). Merlin me demande si nous repasserons par le coin du tonina : je lui réponds que nous avons déjà eu de la chance d’en voir un d’aussi près ce matin. Mais c’était sans compter le clou du spectacle de cette journée inoubliable : un cri du capitaine, une direction pointée et nous aperçevons un dauphin de Comerson… puis deux.. trois, quatre ! Une dizaine de ces joyeux lurrons sont à nos côtés, Bétina effleurera mêle l’un deux. Rien que voir son sourire quand elle s’est retournée vers nous en nous disant que c’était le plus beau jour de sa vie, vaut de l’or en barre. Et que dire de Merlin et Nils qui criaient dès que le dos de l’un d’eux affleurait, en sautant d’un côté à l’autre du bateau, sans faire réellement attention à ne pas passer par-dessus bord, tellement ils étaient heureux et excités (non, non la Nath n’a pas frôlé l’arrêt cardiaque… non non…) Nous ne savions plus où donner de la tête, tellement les dauphins sautaient jouaient et nous accompagnaient. Est-il possible de vivre autant d’émotions fortes en une journée ? La réponse est oui ! D’ailleurs en quittant les dauphins, Nils, épuisé par les émotions, le grand air, le crapahutage et les découvertes, réussira le tour de force de s’endormir contre moi. Jusqu’au ponton, nous resterons tous étrangement silencieux, comme pour maintenir encore un peu plus longtemps la magie de ces instants, les ressentis, les pensées que ces quelques heures ont gravé à jamais dans nos esprits. Nous remercions chaleureusement Dani ainsi que le Capitaine pour ces moments rares et intenses.

Nous continuerons la soirée en prenant en verre avec nos compagnons de la journée. Sandra et sa famille étant originaires de Buenos Aires, ils nous attendent de pied ferme quand nous passerons par la capitale : con mucho gusto (y ademas, Nils esta enamorado de Lucia y Cande !) Luis fera des photos des lutins au coucher de soleil, et je crois qu’il a réussi à capter les étoiles qui brillaient dans les yeux de nos enfants ce jour-là… Muchissima gracias Luis, nuestro companero de este dia inolvidable.

Il ya des soirs comme ceux -là, où, sitôt plongé sous les draps, chacun des membres DESREV s’est laissé glisser dans les songes avec bonheur et abandon…

Publié dans Uncategorized | Un commentaire

SARMIENTO – El bosquete petrificado

Un petit tour en centre-ville, le temps de faire une razzia dans la super boulangerie où dixit Merlin “ça sentait tellement bon que j’y serais bien resté dormir” lol et nous avons trouvé notre bivouac au bord du lago Musters. Un vent à décorner un boeuf soufflait, les enfants avaient du mal à jouer dehors sans se faire emporter. Ce sera l’occasion d’un atelier cuisine pour les garçons. Le lendemain matin, pendant que je faisais l’école aux lutins, “censure” gros juron du Père Sam et dans ces cas-là, silence dans Bernardo, on attend d’en savoir plus avant de bouger un cil… En ouvrant la porte de la soute, ladite porte s’est fait emporter par le vent, arrachant la charnière qui s’est envolée… hum hum… Sam a les nerfs en pelotte depuis quelques temps, il n’éprouve que de l’énervement envers tout ce qui tombe en panne, se grippe, se raye, se casse : ambiance, ambiance…

Bref, cela n’allait pas nous empêcher d’aller arpenter la forêt pétrifiée de Sarmiento. Les troncs ne sont pas sur pieds, mais ont été apportées depuis les régions montagneuses par de violents courants il y a quelques 65 millions d’années. Et oui, à cette époque la région était recouverte par les eaux (en attestent les nombreuses dents de requins trouvées sur place). Nous serons un peu déçus par le peu de troncs visibles : le sol est recouvert de copeaux ressemblant à de la pierre. Tous les éléments organiques et liquides (sèves entre autre) ont été remplacés par des éléments minéraux, prenant d’ailleurs les teintes des roches s’y trouvant. Le résultat est assez surprenant : l’aspect d’un tronc d’arbre mais dur comme de la pierre. Nous pensons que le site a été pillé sans vergogne pendant longtemps pour qu’il ne reste que si peu de spécimens (d’ailleurs, chose inédite depuis le début du voyage, nous serons fouillés à la sortie, sac, poches, blousons etc.. afin de vérifier que nous n’emportons pas la moins parcelle de ce site protégé).  Un petit tour dans la salle de projection pour un petit film et on repart.

Nous pensions dormir entre Sarmiento et Comodoro : impossible ! Nous ne traversons que des champs de puits de pétrole (Merlin et moi capitulerons après en avoir décompté 97…) Bref, retour à Comodoro, et en cherchant bien, nous trouverons un bivouac pas trop sale, coincés entre la plage et la ruta 3 (mais avec une petite balade dans une colonie de gaviotas – sterns) on progresse dans les bivouacs comodoriens…

Le matin nous étions sur le départ, quand le vent patagonien a encore contre-carré nos plans. En voulant se dégourdir les pattes dehors, Nils ouvrira la portière pour descendre et viouuuuuuu une bourrasque de vent a emporté la portière, déformant la carrosserie et tordant les fixations. Le Père Sam a littéralement explosé en vol, tirade de jurons envers ce vent de biiiiiip dans ce pays de biiiiiiip avec leurs routes de biiiiiiiiip tout y est passé ! Demi-tour vers Comodoro pour trouver un carrossier qui nous arrange ça. Ce fut chose fait assez rapidement. Vu que nous étions sur place, petit tour aussi à l’Iveco : juste le temps de changer le liquide refroidissement à un prix européen, et devant l’impossibilité du garage de nous prendre avant plusieurs jours pour la  courroie de distribution qui fait un drôle de bruit, nous avons filé.

Note pour un séjour en Patagonie et terre de feu : se garer face au vent et pas de dos afin que les portières ne s’envolent pas…

Publié dans Uncategorized | Laisser un commentaire

CABO DOS BAHIAS

Cabo Dos Bahias sera notre point de chute pendant trois jours. En-haut d’une crête, sans vent (ce qui est assez rare pour être dit) nous passerons quelques jours à flemmarder, dessiner en famille, nous promener, les heures rythmées par les marées impressionnantes. Nous verrons nos premiers Maras (des lapins patagoniens énoooooormes) désolée pas de photos, ils ont été trop malins pour nous. Merlin s’est essayé de nouveau au base-ball : Il se débrouille rudement bien le bonhomme ! Et Nils est bon rattrapeur.

Nous verrons à quelques centaines de mètres de nous une maison, tous volets fermés,  qui nous faisait de l’oeil : exactement celle qui est dans nos esprits. Il était dit qu’elle avait été un temps la propriété de Florent Pagny : nous irons nous balader sur la plage et prendrons quelques photos de la terrasse et de la maison en elle-même, ça nous donnera des idées pour plus tard, sait-on jamais. C’est à ce moment que le gardien habitant quelques mètres plus loin, débarquera avec ses chiens… Euh gloups, finalement la maison doit encore appartenir à Monsieur Pagny (el jefe dixit le gardien) mais au moins l’accès à la plage est toujours libre et c’est un régal : les pierres roses polies par le sable, l’eau et le vent seront un terrain de jeux pour les lutins. Seuls les deux fous dingues (alias Merlin et Nils) se baigneront tout habillés en se jouant des rouleaux (oui, enfin pas trop près les rouleaux sinon ils déguerpissaient). Bref, quelques jours que nous avons dégusté jusqu’à la lie.

Publié dans Uncategorized | 2 commentaires

PENINSULA VALDES

Voilà un autre lieu d’Argentine qui nous intriguait et nous appelait. Nous savions que les baleines franches australes étaient reparties depuis belle lurette avec leurs petits  mais les pingouins de Magellan, les lions et éléphants de mer ainsi que les orques étaient à notre portée. Nous serons restés  quelques jours : nous avouons que le fait que ce soit encore les vacances scolaires a un peu atténué notre plaisir. Aucune possibilité réelle de bivouacs nature : le point de bivouac connu et autorisé était rempli de camping-car ou campeurs argentins avec groupes électrogènes à gogos, musique à fond et j’en passe… nous nous sommes réfugiés à chaque nuité en-dehors de la plage à l’abri du vent. Nous avons eu aussi la désagréable surprise de voir que le tarif d’entrée était le double pour les étrangers que pour les nationaux, sans compter que le prix a subi une hausse carabinée (juste le double depuis un an et demi, gloups).

Nous commencerons notre découverte par les lions de mer : Nils à la fin de la journée décidera qu’il est un lion de mer, avec déplacement sur ses pattes antérieures dans l’allée de Bernardo, représentation des bagarres des mâles dominants et rugissement à la clé… tout un programme…  La plage de la Punta Norte était recouverte des ces combattants à crinière et de leur multiples compagnes : chacun avec un harem pouvant comporter jusqu’à 14 femelles. Oh je vois que ça laisse songeurs certains mais attention les gars faut batailler dur pour garder sa suprématie ! – pour info, afin de ne pas perdre une femelle, les mâles peuvent rester jusqu’à 2 mois sans lâcher leurs épouses d’une semelle et donc… sans manger – Ah je sens que les candidats au harem s’amenuisent … sans compter que les luttes avec les jeunes mâles cherchant à détrôner les plus agés sont perpétuelles et violentes. Il fallait entendre ce vacarme de cris d’intimidation, de ces bagarres à grands coups de dents dans le cou (Merlin remarquera une bonne entaille sur le cou d’un des combattants, avec hemoglobine et tout et tout : Ouhhh ça peut être gore chez les lions de mer). Petit aparté, il ne faut pas avoir le nez délicat car toute cette tribu a une odeur forte qui fouette bien les narines !

Les fruits de ces amours insatiables avaient à peine un mois et demi car nés en décembre (Bétina était ravie de savoir que les lionceaux étaient du même mois qu’elle). Ils sont noirs et se déplacent gauchement sur le sable : ceux qui s’approchent de l’eau sont fermement ramenés sur la plage par leurs mères. Ett bien sûr que font-ils la plupart du temps? comme papa, la bagarre ! Nils s’esclaffait des baffes de nageoire qu’ils s’administrent avant de se jeter les uns sur les autres pour une sieste au soleil bien méritée.

Les orques, normalement, se repaissent des petits lionceaux imprudents, en venant les attaquer à quelques mètres de la plage : le “problème” est qu’à mi-février, les petits sont encore justement trop petits pour s’aventurer en mer, leurs mères ne leur
ayant encore même pas appris à nager ! Nous avons longuement discuté avec un des guadaparques qui nous a tout expliqué. Il nous a confirmé que si nous voyions un orque ce serait une chance phénoménale (et nous ne l’avons pas eue) ; le mieux étant mi-mars… Rendez-vous est pris pour nous, hors de question de faire l’impasse. Nous revenons à Valdès dans quelques semaines pour voir ces monstres à nos pieds et donner une seconde chance à Valdès, qui, sans la présence des orques (ou des baleines à la bonne saison)ne nous a pas conquis. A ce propos, si vous pouviez nous envoyer des ondes de chance, afin de contrer celles de notre lutinette ça serait sympa… En effet, notre amoureuse des animaux refuse que les orques croquent les lions de mer et souhaite de tout coeur qu’ils n’aient pas faim: la chaîne alimentaire ? Elle s’en contre-fiche ! Il est entendu que ses frères se sont vite ralliés à son point de vue, pffff les enfants DESREV n’assurent pas un cachou.

Bref, tout ça pour dire qu’il va falloir penser à nous bien fort, nous en appelons à votre participation active, à défaut de pouvoir compter sur nos propres enfants…

Le lendemain nous étions sur le pied de guerre pour aller voir les éléphants de mer : enfin le pied de guerre, c’est vite dit. En effet ces imposants animaux (leur taille peut atteindre 7m de long et 3,5 T – notre Bernardo en fait) sont des placides, je pense les plus fainéants des animaux marins. Il faut les voir échoués sur la plage, à ne pas bouger d’un mm, se dorant au soleil. Il faut leur rendre justice, il leur arrive parfois de lutter contre un autre mâle : mais alors c’est très fugace, ça ressemble plus à une chorégraphie du haut du corps et l’agressivité retombe comme un soufflé après quelques secondes : ouais ça fatigue les efforts… Je fais ma maline, mais je serais bien en peine de les suivre sous l’eau : chaque plongée, à 1 000m de profondeur peut durer 23 minutes. Alors eux, niveau amour, ils sont encore plus forts que les lions de mer : 100 femelles pour 1 mâle ! Elles nourrissent leurs petits pendant seulement les 19 premiers jours de leur vie, période durant laquelle elles perdent près de 40% de leur masse pondérale (crotte, j’ai du oublier de cocher cette case pour l’allaitement des miens…) quant aux “petits” leur poids augmente de 300%. Comme les éléphanteaux ne sont pas très regardants, ils se nourrissent auprès d’autres femelles : l’appel du ventre !

Ce sera ensuite le tour des manchots de Magellan, pas farouches pour un sou.  Ils sont amusants à voir : si patauds sur terre ; mais alors quelle différence quand on les voit plonger dans l’eau, ressortir plusieurs mètres plus loin. Sans compter les sauts en dehors de l’eau, ce sont des flêches ! Les petits portent encore leur duvet mais la mue n’est pas loin, et sont tranquilles au bord de l’eau, à l’abri des humains. Les adultes, eux, viennent à nos pieds. Nous verrons combien certains visiteurs peuvent être bêtes à manger du foin en voyant des argentins leur jeter des bouts de pain et de gâteaux. Samuel ne tiendra pas et ira leur dire que c’est dangereux pour ces oiseaux et accessoirement interdit : la femme en question s’excusera en disant qu’elle leur en donne seulement “un tout petit peu”… C’est ça… et si tout le monde fait pareil on met en danger une population avec une alimentation qui ne leur convient pas ou les inciter à ne plus chasser pour se nourrir. Passons…

A ce propos, nous avons été aussi témoins d’une autre scène prouvant que lâcher des humains au milieu d’animaux “sauvages” revient à mettre ces animaux en danger, voire les humains. En effet, sur le parking de la Punta Norte, on trouve des tatous qui se baladent entre les voitures pour le plus grand plaisir des petits et des grands. MAIS certaines personnes oublient que cet animal n’est pas un animal de compagnie : et vas-y que je lance de la nourriture pour l’approcher plus (alors qu’il est déjà à à peine 1 mètre !) et je tente de le caresser etc… et ce qui devait arriver arriva… On entend un cri d’enfant, des pleurs… Une petite de l’âge de Bétina a été mordue au doigt : Samuel aura été témoin de la scène. Le tatou ne lâchait pas son doigt, dépité de ne pas avoir eu de nourriture et elle criant en agitant son bras, avec le tatou cramponné à l’aide de ses dents. Il aura bien fini par la lâcher avec comme blessure la pulpe du doigt arraché et un ongle complètement applati. Nous fournirons désinfectant et pansements et devant les demandes incessantes de la fillette, les parents sont partis à l’hôpital. Bien leur a pris : après en avoir discuté avec le guadaparque, il nous apprendra que ces animaux sont vecteurs de maladies endémiques qui peuvent être graves pour l’homme et qu’il faut de toutes façons aller à l’hôpital…

Finalement que ce soit au Canada où nous avons vu des touristes donner impunément à manger aux ours, les condamnant à une mort certaine (pas du fait de la nourriture, jusque que les animaux ne chassent plus étant habitués à faire les poubelles ou qu’on leur donne directement des restes, voire tués par les gardes qui jugent, à raison, qu’ils viennent trop près des habitations et qu’ils sont agressifs s’ils restent le ventre vide) ou bien ici et dans d’autres sites, la bêtise de l’homme peut être sans borne : oubliés le respect et la distance que nous devons à ces animaux, pour leur bien-être et leur sauvegarde.

La visite du petit centre d’interprétation de la Péninsule a été très instructive (ainsi que tous les panneaux jalonnant le parc qui sont très bien faits et informatifs) : d’ailleurs l’éco-centre qui se trouve à Puerto Madryn nous décevra par la suite ; nous n’avons pas appris plus de choses. En quittant le parc, nous aiderons une famille ayant perdu le contrôle de leur véhicule sur le mauvais ripio de la piste : sortie de route, pneus quasi déjantés et il a fallu regonfler tout ça. Heureusement que nous sommes passés par là : il commençait à être tard et grâce à notre matériel ils ont peu repartir une heure après !

Nous n’avons fait qu’un petit tour dans le village de Puerto Piramides : ici est concentré tout ce que l’on déteste. Du tourisme de masse, une plage bondée, et un coin pour les camping-car à déprimer… nous avons tout de même profité de passer par là pour prendre de l’eau et avoir une discussion très intéressante avec le gestionnaire de la petite station de désalinisation. Cette station a été construite il y a XXXX ans, quand le village ne comptait encore que 1000 habitants. Que dire des besoins actuels… afin d’offrir aux touristes de l’eau quasi courante, alors que nous sommes sur une péninsule, XXX camions apportent QUOTIDIENNEMENT XXX litres stockés dans les châteaux d’eau. Finalement nous ferons la découverte du mode de désalinasition : le responsable n’était pas avare d’explications et ravi de nous faire partager son lieu de travail.

Le jour du départ de Valdès nous ferons notre premier ensablage… venus voir une petite plage, nous nous sommes plantés bien comme il faut dans le chemin  en tentant de la quitter. A n’y rien comprendre, à l’aller nous n’avions eu aucun soucis : mais il est vrai qu’entre temps un vent de fou s’était levé, charriant en un rien de temps du sable à profusion. C’est là que nous avons regretté de ne pas avoir de plaques… Le sable montait à vue d’oeil alors que Sam pelletait et qu’il tentait de reculer 10 cm par 10 cm avant d’être de nouveau bloqué. Il nous fallait nous dépêcher avant d’être dans l’impossibilité de ressortir. Une fois que nous avons retrouvé un terrain plus ferme, marche arrière, on prend l’élan et on fonce… j’ai bien eu peur qu’on ne se prenne le talus et que dire de Sam. Nous sommes passés vraiment limite, limite, mais ouf, nous avons pû quittter ce lieu et avons tracé pour rejoindre des pistes de ripio presque avec bonheur : plutôt ça que le sable ! A la vue du vent qui redoublait, on s’est dit qu’on avait été bien chanceux de ne pas rester coincés !

Nous continuons nos périgrinations, la terre de feu nous attire comme un aimant… et on prendrait presque encore plus notre temps pour le savourer d’autant…

Publié dans Uncategorized | Un commentaire

DIS Tu n’aurais pas un ami qui s’appelle Astérix ?

Quelle surprise de trouver en pleine Patagonie un repair d’irréductibles non pas Gaulois mais GALLOIS !

Les premiers gallois s’établirent en Patagonie en 1865, mais il payèrent leur nouvelle liberté au prix fort. Seuls une poignée d’entre eux s’étaient déjà exercés à la culture sur les terres bien arrosées du pays de Galles, mais le désert de Patagonie ne ressemblait en rien à leur verdoyante patrie. Aux prises avec les terres arides du Chubut, ils faillirent mourir de faim les premières années. C’est grâce à l’aide des Tehuelche qu’ils survécurent. Aujourd’hui 20% des habitants du Chubut sont d’origine galloise. Cette proportion est logiquement en baisse, “ou bien on risque fort d’épouser son cousin” plaisante un descendant (On dit merci qui ? Merci le Lonely !)

C’est à Gaiman que nous avons profité de la tradition des premiers émigrés car qui dit Gallois dit “Tea time” or “Afternoon tea”. La famille DESREV étant (du plus petit au plus grand) dingue de thé, nous avons savouré cette pause gourmande à sa juste valeur : un thé noir exquis, un assortiment de scones et marmelades griottes ou mirabelles ainsi que des patisseries toutes plus savoureuses les unes que les autres (Sam ne voulait pas partager le flan crémeux aux raisins… même avec ses enfants… la honte !) Sans oublier le chauffe-théière tricoté main et les “love spoons” accrochées au mur et avec lesquelles je serais bien repartie… bref, une authentique petite pause galloise qui a ravi l’esprit et les papilles de toute la tribu.

Dorénavant, nous ferons une petite halte aux “casa de té” qui se présenteront sur notre route !

Publié dans Uncategorized | Un commentaire

ESQUEL et la Laguna Zeta

Nous voulions dormir une nuit de plus au parque Alerces mais à la vue de la meute de touristes argentins ayant pris leurs quartiers dans les derniers campings gratuits du parc nous avons capitulé : on aime les rencontres, mais se retrouver à 10 dans 5 m2… bof, bof… Très proche du parc, nous avons trouvé Esquel à notre goût : pas trop grande, des commerces, et surtout la laguna Zeta ! Nous sommes arrivés en fin de journée  sur la petite plage de sable, les deux ou trois dernière voitures présentes ne tardèrent pas à s’en aller… nous avions la lagune pour nous seuls ou presque : en effet, un camion argentin aménagé en camping-car a attiré notre attention. On se présente aux propriétaires et c’est ainsi que nous avons fait la connaissance d’Andréa, Mariano et leurs deux enfants Lazaro et Aixa : et que dire de cette rencontre sinon que pour le plaisir d’être ensembles,  chacun de nous changera ses plans et que nous resterons trois jours sur place ! Mariano a tout aménagé lui-même : son camion est aussi son outil de travail, donc une fois les vacances terminées, hop il démonte la cellule et pose sa citerne pour retourner bosser. Nous nous sommes entendus à merveille. Ils offriront aux enfants une belle tranche de bonheur en leur proposant un tour en quad : d’ailleurs c’est décrété par lutinette et approuvé par le reste de la tribu, il faut acheter un quad ! Lol. Et que dire d’Andrea qui fera une manucure à notre fille : décorations faites main de petites fleurs en vernis… misère… il va falloir que je m’y colle dorénavant. Lazaro, Merlin et Nils désensableront la plage durant des heures, tandis qu’Aixa suivra Bétina dans ses activités comme son ombre : et donc ça fait du temps tranquille pour les parents à placoter et à déguster un vrai café (moulu par nos soins grâce à un petit moulin à main déniché il y a quelques temps, une trouvaille que nous ne regrettons pas une seconde, sachant que depuis l’équateur, les grandes surfaces ne nous proposent que des sacs de café moulu sucré !!!)

Nous avons d’autant plus apprécié cette pause à la lagune que les températures étaient très clémentes : 20 degrés au plus frais, 30 au plus chaud, un lac frisquet à souhait, le seul bruit des oiseaux au petit jour, des chevaux sauvages venant s’abrevoir au crépuscule, le reflet de la lune sur cette lagune paisible, à admirer ceci en compagnie de gens charmants, sans compter les fou rires et la complicité quasi instantanée… je pense que le bonheur doit ressembler à cela trait pour trait.

Il nous fallait pourtant nous quitter, eux partent pour deux semaines encore au Chili et de notre côté notre route est au sud. MAIS comme nous sommes chanceux, qu’ils sont originaires de la Terre de feu et qu’ils nous ont invité, nous ferons notre possible pour les revoir. Et voilà, seulement quelques kms après avoir quitté Esquel, la pampa et la chaleur écrasante se sont rappelées à notre bon souvenir … La route pour rallier la peninsula Valdes est longue et quelque peu monotone, deux jours de route quasi non stop et à nous la faune marine !

Je réalise que nous n’avons pas parlé d’une importante tradition locale. Depuis notre arrivée dans ce pays, nous étions supris de voir une majorité d’argentins avec dans une main un récipient muni d’une paille en métal, et de l’autre un thermos. Nous avons percé le secret très facilement : c’est le fameux maté, une infusion d’herbes plus ou moins fortes (enfin soyons honnêtes plutôt fortes qu’autre chose d’ailleurs…) On verse l’eau chaude, on déguste à la paille, et tout au long de la journée, on reverse de l’eau chaude sur le même mélange. Nous avions goûté celui de Mariana à San Juan (fuerte ! Et peu à notre goût, très herbeux et amer) avons ensuite tenté celui à la menthe (qui a fini dans l’évier) enfin notre choix s’est porté sur le “suave” aux arômes de citron… yeurk de yeurk… je capitule, seguro, no me gusta el mate … Tout cela pour dire que c’est amusant de voir à quel point cette tradition prend de la place : du promeneur ou passant qui a les deux mains prises, au chauffeur qui vient remplir son thermos dans les stations services, à des bornes spécifiques offrant de l’eau bouillante, aux bols de maté posés sur les comptoirs des magasins ou administrations, c’est omniprésent. Nous avons appris que plus au nord, comme en Uruguay, ils sont plus fans du maté glacé, à suivre…

Nous passerons ensuite une journée à la Digue Ameghino : ce sont des argentins qui nous en avaient parlé au parque Alerces. Ce sera l’occasion d’un bivouac tranquille, les enfants aux jeux, on alterne l’école et les réparations en tous genre.

Publié dans Uncategorized | Laisser un commentaire