EL PARQUE DE SAJAMA

Nous voilà enfin au parque nacional SAJAMA. Il tient son nom de son imposant volcan qui culmine à 6 540m (c’est le plus haut sommet du pays). Sur les flancs du volcan, la forêt la plus haute du monde (5 000m) : son odeur nous entêtera, subtil mélange de cire et de cèdre. Nous entrons dans le parc pour rejoindre les aguas calientes, et après quelques kilomètres dans leur direction, oups, un petit guet à passer. Sam enfilera alors ses tongs d’explorateur des profondeurs et après vérification, on passera sans soucis.

Le temps était couvert et pluvieux, pas de baignade dans les thermes mais une superbe balade au milieu des lamas et des alpagas.  Les deux pics, Parinacota y Pomerapi, quasi jumeaux, faisant face au volcan étaient tout aussi sublimes que leur grand frère. Le coucher de soleil a été à couper le souffle, les volcans se teintant de rose et de pourpre.

En fin de journée, nous voyons un 4×4 se garer près de nous : les occupants viennent nous saluter (en français s’il vous plaît) et nous offriront une plaquette de chocolat… suisse !!! Et oui car Luc et Paloma, des voyageurs dans l’âme, sont suisses et font un périple de quelques semaines en Bolivie. On sympathise, ils nous indiqueront même un parcours pour le salar d’Uyuni.

Le lendemain matin, on papote encore au moment du petit déjeuner, un cycliste français (encore !) arrive, on placote de nouveau… un 4×4 de location avec chauffeur nous rejoint ensuite, c’est au tour d’un voyageur italien impayable de faire la causette. Le chauffeur viendra visiter le camping-car et par la même occasion, nous indiquera un petit parcours pour le sud lipez ! Les heures se sont égrénées au son des conversations entre voyageurs de tous horizons, des moments de partage qui nous sont chers. On adore ces journées où rien ne se passe comme “prévu”, mais où les rencontres riches et sympathiques jalonnent le temps “perdu”. Inutile de dire que ce jour là les enfants ne feront pas école : Bétina en profitera pour jouer la féé du logis et Merlin creusera le trou pour le vidage de cassette (oh ! eh ! j’ai entendu quelqu’un dire “bourreaux d’enfants” on assume sans problème) Betsa, une petite bolivienne, rencontrée la veille lors de notre promenade, viendra jouer avec les enfants dans Bernard, et partagera même notre repas. Luc aidera les garçons à fabriquer leur reproduction d’enclos à lamas. Merlin commence à maîtriser les constructions et tente de les améliorer : double rangée de pierre et toits en paille.

Nous avons voulu aller le jour suivant à la lagune Huana Khota, mais devant l’impossibilité d’y bivouaquer nous avons tenté de faire la boucle par le village de Tomarapi : malheureusement, au bout de 5kms de piste toute  pourrie, et voyant qu’il nous en restait environ 40, nous avons abandonné. Demi-tour et direction le village de Sajama pour une petite nuit. Nous ferons visiter Bernardo deux fois à des habitants du pueblo : les exclammations de surprise face à autant de luxe seront légion. Une de nos visiteuses me dira, admirative “ tu as l’eau chaude et un four !”. En ayant fait un brin de lessive le matin même, à la main, avec l’eau gelée provenant de la même source que celle qu’elles utilisent, j’ai encore plus réalisé toute l’ampleur et le luxe qu’est l’eau chaude (quand on veut bien user un peu de gaz et être patients, soit…) Je me suis congelée les doigts en deux minutes et je suis admirative devant le courage de ces femmes qui font toutes ces taches domestiques dans des conditions si rudes (et je comprends mieux pourquoi je les voyais fouler le linge avec leurs pieds !). Sans compter qu’il y a le travail soit des champs, soit des bêtes… La famille de Betsa a un troupeau de lama et ils faisaient des travaux d’irrigation pour abreuver leurs bêtes, alors oui,  Betsa avait plutôt envie de jouer à l’intérieur au chaud, plutôt que crapahuter dehors (ce qui est son quotidien).

Comble de chance, nous avons parqué notre casa rodante quasi devant chez elle : pile au moment du goûter et des pancakes ! Lol. Encore un chouette moment d’échange avec les enfants : Bétina est très à l’aise en espagnol et Merlin commence à improviser, sans avoir peur de se tromper.

Départ prévu à 7h30 : c’était ce que nous avions prévu, avant de passer une nuit nullissime. Nous sommes à 4 200m d’altitude depuis trois jours, pourtant cette nuit-là a été horrible pour Sam et moi : migraines et difficulté à trouver une respiration régulière. Nous ne partirons finalement qu’à 9h30, les larves ! On est à la bourre pour rejoindre Potosi (on sait bien qu’on fera une halte entre, mais autant s’avancer au maximum). En quittant le parc, je vois un lama roux, isolé, alors qu’ils sont généralement en troupeaux. Je demande à Sam de s’arrêter pour le prendre en photo : on apperçoit deux oreilles à ses pieds, un chien peut être… L’émotion a été à son comble quand toute la famille s’est rendue compte que les deux petites oreilles appartenaient au petit qu’elle venait de mettre au monde ! Elle avait eu le temps de le lécher et son petit bout a fait ses premiers pas devant nous ! Il tanguait, s’appuyait sur sa mère, en faisant le tour pour s’entraîner, cherchant aussi à téter. En 20mn, et après moults encouragements de sa mère qui s’éloignait d’un mètre et attendait qu’il la rejoigne, ils ont traversé devant nous pour rejoindre le troupeau. Un moment inoubliable pour toute la famille !

Au moment de repartir, tuuuuut tuuuut c’est Luc et Paloma qui nous doublent. Nous pourrons, à notre plus grande joie, leur dire au revoir et  échanger nos coordonnées. C’est promis, nous viendrons vous faire un coucou dans votre cocon suisse à notre retour !

Cette fois ce départ est le bon, direction Potosi. La route est très bonne, et les kils filent à toute allure. Le guide nous avait indiqué un village où ne pas s’attarder, plaque tournante des narco-trafficants. Nous remarquerons bien qu’une certaine tension est présente dans la région de Challapata : deux contrôles militaires et des visages fermés plus tard, nous dormirons devant une petite église, dans un village perdu sur l’altiplano. En demandant à des villageois si nous pouvons rester, nous toucherons du doigt une pauvreté indescriptible… A notre mesure et ce n’est pas grand chose nous en convenons, nous donnerons les vêtements des garçons devenus trop petits, un petit jouet, du pain et des pâtes.

Nous nous sentions plutôt bien à notre départ le matin…. bien sûr c’était AVANT que Sam, en reculant, n’explose le coin arrière gauche de Bernardo sur un poteau. Je ne reviendrai pas ici sur mon incompréhension du “mais pourquoi a-t-il reculé ?????? alors que nous avions toute la place pour nous devant nous !!!!! “. Bref… voir Samuel autant en colère contre lui-même était bien assez embêtant. Mais nous avons dans l’équipe DESREV un Mac Gyver : notre super héro a donc  réparé comme il a pu (merci la bande thermo et le gaff) et c’était reparti. Un seul arrêt à Potosi, ancienne ville minière meurtrie, sous une pluie battante, glauque de chez glauque, nous décidera à poursuivre  la route pour Sucre. De toutes les façons, nous ne voulions que remplir les bouteilles de gaz  ici (note pour plus tard, ne pas venir un samedi à midi… passe ton tour et rejoue lundi, youpi…) Nous espérons que la ville blanche nous apportera un peu de soleil.

 

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FAUX DEPART

Samedi nous partions les coeurs remplis d’espoir de voir le Parque Sajama le soir… mais forcément, encore un petit bruit annonciateur de problème. On fait un tour chez le mécano pour être sûrs : effectivement les lames ne sont pas assez solides pour notre poids, elles plient dangereusement. Rendez-vous est pris lundi pour faire tout dans la journée et partir enfin…. peut être… si tout va bien…. dans le meilleur des cas…. mardi.

Et oui, partir sur un autre continent avec famille et enfants, en camping-car n’est pas toujours tout rose : nous vivons des coups durs, des découragements et des moments de doute… mais je ne vous raconte pas le recul que cela nous force à avoir sur les pépins de la vie, les vrais ! Et toute la solidarité et l’entraide familiale que ça apporte.

Au moins, le fait de rester aussi longtemps nous aura permis de fêter les 20 ans d’Oberland : avec barbecue et coupe de champagne à la clé. Sans oublier l’ambiance musicale, volume “je te pète les tympans” TOUTE la journée pour une fête préparant…. la future fête  du 2 janvier ! On élit les personnes qui devront représenter le village, la communauté etc… tout cela au rythme de la fanfare qui jouera quasiment le même morceau durant des heures, les danseurs en costume sombre et les danseuses portant des superpositions de jupons et des châles à franges colorés (hommes et femmes toujours séparés) répétant inlassablement le même pas de danse en tournant sur la placette, les mouvements étant de plus en plus aléatoires, compte tenu des litres de bière ingurgités. Ca c’est de la chorégraphie… Nous ne pouvions non plus vous priver de photographies hautement artistiques sur la réparation de notre Bernardo chéri.

Je réalise que j’ai oublié de parler de la journée nationale du recensement que nous avons vécue à La Paz. Une  journée surréaliste où l’activité du pays entier était arrêtée, la frontière fermée et tous les habitants sommés de rester chez eux pour recevoir la visite des recenseurs. Dès le matin, au réveil, on a senti que quelque chose ne tournait pas rond : pas une voiture, pas un bruit, un peu flippant tout de même… Et la cerise sur le gâteau c’est que nous aussi, en tant que touristes, nous avons dû être recensés. Complètement ridicule que l’état bolivien sache combien j’ai d’enfants, s’ils sont nés à la maison ou à l’hôpital, mon niveau d’étude et j’en passe et des meilleurs. Alors je l’avoue, cette démarche m’a un brin dérangée : déjà je n’apprécie que moyennement d’ être dans tous les fichiers de France, mais alors de Bolivie, c’est le must. On remarque tout de même que le nouveau président  a de grands projets  et se donne les moyens d’y parvenir, et il y a du travail ici…

Le lundi, après 10 heures passées au garage : une lame changée, une autre renforcée, nous sommes fin prêts. Bernardo ressemble plus à un dragster il a un look d’enfer yehhhhhh. Nous sommes rentrés dans la saison des pluies : il pleut tous les jours, voire il grêle. Nous verrons si nous pouvons accéder à Sajama (qui est à plus de 4200m alors que nous voyons déjà de la neige sur l’alto depuis La Paz) Ensuite ce sera direction le Salar peut être : encore une fois, nous sommes tributaires de la météo. A suivre…

 

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LA PAZ

Nous ferons une halte au bord du lac pour notre première nuit en Bolivie. Les rives du lac sont ultra polluées, même si les enfants avaient envie de tremper leurs pieds, c’est niet, entre les canettes, les sacs et les culots de bouteilles de verre, non merci ! Nous ferons tout de même une petite balade en direction de la frontière qui était très agréable (non, promis, on ne retraverse pas !). Le lendemain nous partons tôt : nous avons de la route avant de rejoindre La Paz, et de plus nous devons prendre un bac. Nous arrivons sur la berge, des dizaines de bacs sont là, ça tourne à une vitesse de dingues. On nous fait des signes, on rentre sur le bac sans soucis, c’est après que ça s’est corsé… Il y avait beaucoup de vent, nous avons tangué…. beaucoup tangué : Sam était dehors et surveillait la houle, les enfants et moi étions dans Bernard. Et là j’ai connu mes pires 15mn de bâteau de ma vie ! J’ai cru à plusieurs reprises que nous allions chavirer, les enfants eux, criaient de plaisir “houahhhhh trop génial, c’est comme un manège”. Et bien moi ça ne m’a pas amusé du tout. Et Sam de me dire en revenant dans Bernard “et encore tu entends pas les lames de bois craquer” . Bouhhhh, au secours, je veux sortir d’ici.

Bien sûr nous sommes arrivés sans encombre mais promis, juré, on ne m’y reprendra pas !

Nous pensions rallier La Paz rapidement …. mouais… c’était sans compter non pas les bloqueos réputés de Bolivie (barrages à fin syndicale, nous les français nous sommes des petits joeurs à côté) MAIS une course cycliste ! X kms à se retrouver derrière la lanterne : on a même eu le temps de s’arrêter en bord de route pour manger et les rattraper par la suite mdr. Depuis notre arrivée (hormis le policier de la douane d’accord) nous nous sentons très bien ici. Les Boliviens sont dans la retenue, mais une fois la barrière passée, ils sont charmants.

Rejoindre notre point de chute pour la nuit sera cauchemardesque : j’ai trouvé que c’était le pire depuis le Mexique. Un dimanche, avec une foule de petits marchés posés n’importe où dans les ruelles en bloquant l’accès, la population impressionnante se baladant ont fait que nous avons mis presque une heure et demi pour arriver à bon port. C’est un hôtel tenu par un suisse Oberland : nous longeons un canyon dont les eaux ont érodé la roche et ont formé des cheminées de fées. Le portail de l’hôtel s’ouvre… et là, tiens donc, les Mistrals ! Nos au revoir sont toujours suivis de retrouvailles. Nous allons passer quelques jours à profiter de cette ville tentaculaire et impressionnante. C’est la capitale la plus haute au monde qui de son point le plus haut au plus bas, passe de 4000m à 3200m : prière de bien vérifier les freins s’il vous plait ! En arrivant , la ville paraît posée dans un cratère.

Après deux jours de repos (et une tartiflette plus tard, on est chez des suisses non mais oh !) nous irons faire un tour au musée des instruments. C’est un musée privé, créé par Ernesto Aramayo (célèbre joueur de charango). Des instruments pré-colombiens, des guitares, mandolines, charangos, maracas, instruments à vents démesurés, harpes andines de toute beauté. Et forcément, quand c’est très intéressant, on a plus de place sur les cartes mémoires de l’appareil photo et plus de batterie… Nous aurons été plus dubitatifs quant à la guitare à 5 manches, création d’Aramayo, on aurait aimé une démonstration lol. Ce qui a plu aux enfants c’était aussi la possibilité d’essayer des instruments comme bon leur semblait : un chouette moment autant pour les parents que les enfants. Les enfants ce jour là n’étaient pas réceptifs pour une autre visite, nous avons donc juste vu quelques oeuvres de Mamani Mamani. C’est un artiste colombien, proche du cubisme, qui fait des toiles très colorées qui m’ont beaucoup plu. Après plusieurs jours à glandouiller, nous avons repris la route pour Sajama. Nous sommes passés pour la première fois dans une station essence où nous avons été confrontés à notre premier prix “touriste”. En effet, ici en Bolivie, pour soit disant freiner le trafic de carburant (qui est beaucoup moins cher que dans les pays frontaliers Chili et Pérou) le carburant est facturé trois fois plus cher à tout possesseur de plaque étrangère. Ca c’est pas très bon pour le tourisme, ni pour notre moteur ; car non seulement le carburant est “cher” mais en plus il est pourri (additionné d’eau quand c’est pas pire…) On tentera bien de parlementer mais rien n’y fait. Il faut dire que dans les grandes villes, des caméras sont installées dans les stations et les pompistes n’ont pas trop le choix sans risquer de se faire santionner. On essaiera dans des petits villages, il paraît que c’est plus jouable.

Ca nous aura pris du temps cette affaire et nous avons comme projet d’enquiller les kms pour atteindre Sajama au plus tôt. On sort les activités pour les enfants, on est parés ! ohhhh rassurez-vous, nous n’aurons pas eu à les occuper longtemps… En effet, quelques kms après la sortie de La Paz,  un petit topes de rien du tout, et blannnnnggggg gros bruit sous Bernard. Samuel sort, sans beaucoup d’espoir quant à l’explication du fameux bruit : et bingo, notre lame de suspension, resoudée et renforcée au Pérou a cassé. Là j’avoue que mon moral est tombé en-dessous de la ligne de flottaison : je vois Sajama et le salar d’Uyuni s’éloigner… Sam vérifie que nous pouvons continuer à rouler le temps de trouver un garage, c’est le cas : nous ne sommes donc pas dans la pire des solutions… Un bolivien s’arrête en voyant nos warning et prend le temps de nous conseiller des garages : quelle gentillesse !

Commence donc la recherche de l’atelier qui pourra peut être nous fournir une lame, voire la faire venir du Chili ou d’Argentine : on sera baladés pendant plusieurs heures, conseillées par les locaux d’une amabilité incroyable, on affine les possibilités. Nous trouvons le coin des réparateurs de suspension (bien organisé tout ça comme dans toute l’Amérique du sud, y’a la rue des llanteras, la rue des muelles etc…)Sam commence à discuter avec celui qui paraît le plus à même de réparer. Les enfants ne réalisent pas trop l’importance de la lame dans la suite du voyage, et commencent à râler d’être baladés de mécanos en mécanos, se disputent, crient… Et là je ne sais pas pourquoi, mais mes larmes ont coulé devant tant d’incompréhension. Je leur ai exprimé toutes mes déceptions, mes inquiétudes pour la suite du voyage, le salar etc… Et là je peux vous dire que mon coeur de maman s’est regonflé instantanément. En quelques secondes, j’ai été entourée de tout l’amour dont nos lutins sont capables, ils me rassuraient, me disaient qu’on trouverait une solution, qu’on le verrait le salar etc… bref, la situation était inversée, les enfants étaient devenus consolateurs des parents.

Alors on a laissé le petit coup de calgon derrière nous, et on est repartis de plus belle. Samuel est un chef, je tiens à le dire : il est pro de l’espagnol mécanique maintenant ! Notre recherche de solutions va durer plusieurs jours. Et voilà notre jeu de piste :

  • Seule aternative, en faire fabriquer une ici en Bolivie par un constructeur national. Délai, trois semaines, la gorge se serre un peu… On prend rendez-vous pour le lundi (ah ben oui forcément demain on est dimanche, ça serait trop fastoche)

  • Nous rentrons à l’hôtel, et croisons un camion IVECO garé sur le bas-côté. Frein à main : Il ne sera pas dit que Sam ne saura pas où il trouve ses lames. Pas de bol ce n’est pas le même système de suspension, tant pis on aura essayé.

  • Retour à l’hôtel, Sam ne lâche pas l’affaire et trouve finalement le garage IVECO fantôme (que nous avons cherché pendant plusieurs heures, une vraie arlésienne).

  • Le concessionnaire IVECO, contacté par téléphone, nous propose d’en faire venir une du Chili ou en d’Argentine chouette ! Déception quelques jours plus tard, il n’en trouve pas…

  • Qu’à cela ne tienne, nous la ferons  venir d’Europe : gloups c’est 1 400 dollars, on oublie cette solution…

  • Le garagiste retombe sur la proposition initale, à savoir faire fabriquer, mais en passant par un ami, gros client dudit fabriquant de lames, pour réduire les délais.

Il aura bien fallu occuper les enfants durant ces deux semaines (et oui ça a pris du temps de trouver une solution et de faire fabriquer, même si le délai de fabrication en lui-même a été réduit à quelques jours). CNED à gogo, mousses au chocolat à la cafétéria, quelques ploufs dans la piscine de l’hôtel, deux séances ciné pour Bétina et Merlin et autant de séances peinture en solo pour Nils qui n’en revenait pas de ce temps “pour moi tout seul !” si rare depuis notre départ de France. Bétina aura initié des petits ateliers couture pour customiser les doudous qui auront un franc succès. Sans compter une cure de fromages et des vrais ! Car un suisse expatrié a eu la bonne idée de continuer à faire ici ce qu’il savait si bien faire là-bas !  Muuuuuuuchissima gracias senor !

Entre temps les Mistrals seront revenus de Sajama (les chameaux, ils en ont profité EUX et il paraît que c’est beau ! On ira nous aussi, c’est promis) Matisse sera un copain de jeux émérite. Nous verrons repartir les Mistrals de nouveau, direction le Salar d’Uyuni. Allez haut les coeurs ça sera notre tour un jour, prions pour que la saison des pluies soit un peu en retard et que le salar ne soit pas innondé (ce qui anéantirait notre rêve d’y aller avec Bernard… sans compter un éventuel passage au sud lipez).

Tous les employés ou quasi de l’hôtel et du restaurant auront été aux petits soins pour nos lutins : ils les ont taquinés, ont accepté que nos enfants les collent et les suivent dans leur travail, ils les ont même fait mettre la main à la pâte (Merlin et Nils devaient mettre un certain nombre de verres sur chaque table). Toutes les serveuses leur faisaient des grands sourires en les appelant par leurs prénoms, des clins d’oeil et des blagues, des leçons d’espagnol sur leur quotidien, des petits bonbons à la menthe glissés dans leurs poches, sans compter les casquettes offertes… bref vous l’aurez compris toute la gentillesse des boliviens a été là sous nos yeux, et nous les en remercions chaleureusement.

Deux semaines plus tard, nous avons nos lames (et oui finalement pour un meilleur équilibre, on en fait faire deux). Samuel a été un acharné, les heures passées auprès du garagiste ou au téléphone n’auront pas été comptées mais grâce à lui, notre Bernard peut reprendre la route. Alors les enfants c’est qui le champion ? C’est PAPA ! (oui enfin avec Walter le mécano et le fabricant un petit peu quand même… eux aussi n’ont pas compté leurs efforts, idées, bidouilles viva los mecanicos de Bolivia !)

On remplit le frigo, on fait une dernière lessive, une mousse au chocolat et c’est reparti pour la vadrouille : je suis sûre que les roues de Bernard fourmillent d’impatience autant que nos orteils. Les DESREV, c’est reparti !!!!

 

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PEROU La sortie, c’est par où ?

Nous reprenons la route d’Arequipa pour rejoindre Puno. Sur la route, nous croisons un camping-car français : on se fait un signe, ils ne font pas mine de de s’arrêter, pas l’endroit propice pour s’arrêter tand pis… Et trois minutes après, un autre camping-car arrêté sur le bas de la route : ça fait beaucoup ! Ils nous saluent, on s’arrête : et voilà comment on a fait la connaissance de Stéphane, Sandrine et de leur Simon (qui a le même âge que Nils). Forcément le temps de faire les présentations, les enfants de jouer, les parents de placoter, on les quittera une heure plus tard ! Eux, après un mois au Pérou saturent grave et ne rêvent que du Chili. De notre côté, nous avons décidé de donner sa chance à la Bolivie (de plus nous rêvons du salar d’Uyuni qui risque d’être innondé à notre retour d’Argentine, déjà là on est limites). Nous découvrons que nos deux familles souhaitent rentrer en France par cargo en juin : eh eh, sur le bâteau, seulement des cabines de 2. Alors… que fait une famille de 3 et une famille de 5 : 8 ! Nous gardons le contact : la compagnie maritime nous fera une proposition groupée avec des dates de disponibilité.

Et oui nous l’annonçons ici : nous rentrons en France en juin 2013. Nous avons toujours le souhait de visiter la Nouvelle-Zélande et l’Australie mais pour plusieurs raisons, nous préférons rentrer un peu en France pour tenter d’investir dans un petit bien immo pour repartir un an ou deux ans après pour faire notre voyage Australie (et en scolarisant les enfants là bas, tant qu’à faire !). Les envies, projets s’affinent au fur et à mesure des mois, des voyages, des rencontres : nous agissons encore plus selon nos ressentis. Nous avons donc rejoint un village à quelques kms de la frontière.

Le lendemain, c’était parti pour l’épreuve frontière. Sortie du Pérou : immigration fait, véhicule fait et au moment d’avoir le dernier tampon, le policier commence à dire à Samuel qu’il est dans le fichier de la police et sous-entendu… si tu veux sortir tu paies. Bref, du grand n’importe quoi ! Samuel a alors adopté la panoplie adéquate : regard incrédule, sourire benêt, espagnol pas au point, bref, il gagne du temps en leur en faisant perdre, et excédés, ils le lachent ; nous passons la frontière du Pérou, yiiiihaaaaa. Nous avons bien pris note du conseil des Mistrals qui sont passés quelques jours avant nous : surtout ne pas franchir la ligne de la frontière (même si tous les autres le font) sinon c’est 15 dollars de pénalité. On se gare et Sam part faire la paperasse. Nous le rejoindrons pour la légitime immigration et là, le douanier après nous avoir gentiment tout tamponné , nous indique un bureau où un policier se trouve. Il nous demande deux infos sans intérêt et nous demande enfin si nous voulons “cooperar” à savoir donner quelques bolivianos pour qu’il tamponne notre papier. Encore…. nous ressortons notre panoplie de neuneus et devant nos mines interloquées et le fait que nous n’avons pas encore de devise bolivienne, il nous tamponne le tout et nous partons… Reyiiihhaaaaa.

Bolivie, nous sommes un peu en retard, mais nous sommes là !

Je crois que depuis le début de notre voyage, c’est la première fois que nous ressentons le besoin de faire un “bilan” sur un pays. Le Pérou nous aura déroutés, certains lieux nous ont charmés, les péruviens nous ont franchement énervés, et malheureusement un peu déçus aussi… Nous sommes persuadés qu’ils ne laissent pas indifférent : ils peuvent être méga bruyants, sans gêne, opportunistes mais aussi PARFOIS émouvants, sincères et accueillants. On l’avoue la deuxième catégorie n’a pas été légion durant notre séjour de deux mois et demi : finalement les relations les plus sincères auront été créées au milieu de nulle part, Cordillière blanche, Capachica… Certaines familles ne possédant RIEN nous ont ouvert les bras pour nous expliquer leur pays dont ils sont tant fiers ! Les émotions auront été fortes et inoubliables.

Nous le savions avant d’aborder le pays, nous le confirmons : au Pérou, le touriste est pris pour une vache à lait, la corruption est omniprésente, et que dire de la pollution et de nos estomacs malmenés (alors que nous n’avons pratiquement jamais été malades depuis le début du voyage). Il est vrai que le Pérou possède quelques trésors mais c’est un pays dans lequel nous ne reviendrons pas… avant longtemps…

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MONASTERIA SANTA CATALINA

Attention coup de coeur !

Ce couvent a été fondé en 1579 par une riche veuve. Il est probablement unique au monde : une ville dans la ville avec ses rues (portant des noms de villes d’Espagne, les premières religieuses venant essentiellement de ce pays)ses places avec fontaines ou bassins ainsi que  et ses cloîtres colorés. Apparemment, c’était très à la mode de l’époque qu’une héritière rentre ici comme religieuse : en y apportant aussi une dote conséquente, ce qui permettait de faire vivre le monastère. Tout de même on était loin du voeu de pauvreté : en effet, elles pouvaient avoir jusqu’à 4 servantes et pouvaient organiser des réceptions, bref vivre bien mieux dans ce monde protégé qu’à l’extérieur, pour une femme à cette époque…

A son apogée, le monastère a accueilli quelques 200 religieuses, et en comptant les servantes et le personnel (qui ne venait qu’y travailler et en repartait le soir) environ 500 personnes en tout. Aujourd’hui elles ne sont plus qu’une 20 aine : sans doute que l’abolition de tous leurs privilèges a causé un déficit de vocation… De puis la visite de Jean-Paul II en 1985 et à leur demande, les religieuses ont depuis le droit de parler et de sortir.

Nous avons fait une visite avec une guide et ensuite, deuxième visite en solo : le site est de toute beauté et bien que je ne sois pas croyante, nous avons une ressenti une âme, une quiétude et une spiritualité qui nous a touchés Samuel et moi. Premier cloître : celui des novices. Elles étudiaient pendant 4 ans avant d’être ordonnées religieuses. Sur les murs, quantité de fresques sont peintes. Ensuite nous sommes passés au cloître des orangers (devinez pourquoi…) celui-ci est teinté de bleu : autour du cloître, sous les arcades, des chambres individuels spacieuses composées d’un autel, d’une chambre et d’une cuisine. Il n’était pas rare qu’une jeune nièce vienne rejoindre sa tante pour son noviciat, elles étaient alors logées ensemble. Une superbe salle de veillées funèbres était ouverte, dont les murs sont recouverts des portraits des religieuses (peintes sur leur lit de mort, les yeux fermés : seule la mère supérieure avait le droit d’être représentée en vie. Cette dernière était d’ailleurs élue par ses soeurs, pour une durée d’un an).

Le quartier suivant était composé de maisons plus luxueuses, réservées aux religieuses les plus riches. Pour information, les jeunes filles arrivant sans dot, étaient dans des dortoirs et partageaient des salle à manger communes. Si une jeune fille avait un don particulier, pour la musique entre autre, cela était pris en compte et lui permettait d’accéder à une “cellule” plus luxueuse.

Les lavoirs auront passionné les lutins (ou bien est-ce la présence de l’eau rafraichissante ? Lol). Ils ont trouvé comment amener le filet d’eau dans les vasques (juste en bouchant le flux en amont du trou pour les vasques) Ils les ont donc consciencieusement TOUTES testées. La fontaine avec ses petits poissons a aussi reçu les cris de plaisir des lutins. Bétina a découvert des moules à gâteaux d’époque dans les cuisines, en forme de fleur s’il vous plaît ! Dans les cuisines, pourvues de four, nous avons vu un ingénieux système de pierre à filtrer l’eau. Et que dire de la presse à hosties, que nos petits mécréants ont pris pour une presse à sablés hum hum…

Bref, tout nous a ravi : il émane de ce lieu une sérénité prenante. Ce lieu restera un de nos plus beaux souvenirs du Pérou. Nous avons eu la chance de pouvoir visiter sans être gênés par des groupes de touristes (ce qui n’était pas gagné vue la fréquentation du monastère). Ce lieu est emprunt de souvenirs : nous avons peur qu’il soit altéré au fur et à mesure des années. En effet, afin de rapporter de l’argent, le lieu est loué pour des mariages… comment imaginer les dégâts possibles sur ces murs et ces fresques, cela fait froid dans le dos…

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Sur la route d’Arequipa

La route entre le lac Titicaca et Arequipa nous réconciliera avec les kms avalés. Pas une seule fois nous ne nous serons ennuyés tant les paysages traversés étaient uniques et différents les uns des autres.  Nous ne nous lassons pas des panoramas andins, des couleurs dorées, atténuées ci et là par les nuages. Et que dire des lagunes : il nous fallait nous arrêter pour les admirer, et aussi faire un maté de coca, l’altitude, toujours l’altitude…

Et jamais deux sans trois, qui rencontrons-nous  sur la route …. Les Mistrals ! Nous échangeons nos conseils et nos directions : eux quittent Arequipa pour aller au Lac Titicaca. Ce sera la dernière fois avant longtemps que nos routes se croisent. Ils vont ensuite en Bolivie, de notre côté ce sera le Chili. Ils rentrent quelques semaines en France pour Noël, nous allons prendre de l’avance sur eux : rendez-vous peut être en terre de feu les amis ! Suerte !

Nous reprenons la route. Lors d’un passage de col (long mais long !) à plus de 4 700m, tiens une giboulée de mars – euh pardon d’octobre – et puis quelques minutes plus tard : Ah mais non, maintenant c’est de la neige ! Dîtes moi que je rêve, nous étions en manches courtes le matin et maintenant sous la neige qui, d ‘ailleurs,  tombe de plus en plus abondemment… Il n’y a que les enfants pour trouver ça génial : de notre côté on stresse un peu à l’idée que ça s’amplifie encore et que l’on soit obligés de faire un bivouac ici – car c’est clair, à cette altitude, c’est nuit blanche assurée. Les enfants voulaient même s’arrêter pour toucher cette neige : nous serons intraitables  c’est non (et donc traités  à grands cris de marâtre et parâtre – oui apparemment marâtre se masculinise au besoin, est-ce dans le dictionnaire ? à bon entendeur…-). Nous ferons un bivouac bruyant à une demi-heure d’Arequipa : il fait déjà nuit, nous savons que sur Arequipa la nuitée sera chère, on préfère s’arrêter à une station de pesage gardée. Le compresseur nous bercera mais il en faut plus pour empêcher les DESREV de dormir, à demain Arequipa !

 

AREQUIPA – Plaza de armas

Bien sûr, comme à notre habitude, nous arrivons en ville un 28 octobre (un dimanche je précise) alors qu’une grande cérémonie religieuse bloque allègrement la ville et les grandes artères. Très pratique de trouver le jardin de l’hôtel qui peut nous accueillir… Bref, nous trouverons tout de même : le prix de la nuitée est à tomber à la renverse (et pas dans le bon sens du terme) on espère ne pas avoir à faire de vieux os. L’endroit est tout de même super : de l’herbe, de la place pour mettre le store, la table, les jeux, de l’eau et des douches, c’est pas mal ! Nous sommes proches du centre historique, allez on chipote on est très bien !

Nous irons faire un tour à l’alliance française pour récupérer deux des colis envoyés de France pour la scolarisation des enfants : oui deux sur trois car le dernier est toujours bloqué en douane (dois-je m’exprimer ici sur la bureaucratie péruvienne et les délais de chronopost international… non c’est inutile, juste pour info les colis sont partis début octobre, don’t act…) Et qui dit alliance française dit forcément crêperie CREPISSIMO juste à l’entrée du bâtiment : cela va devenir notre cantine (et oui nous sommes a Arequipa depuis plus d’une semaine et le colis est toujours à Lima… zen, soyons zen…) Au menu ce sera crêpe d’alpaga ou poulet pesto (ouais ça fait pas péruvien je sais mais la nourriture péruvienne, on en a marre – surtout d’être malades toutes les semaines quasi).

Pour digérer tout cela, direction la plaza de armas : elle est géante ! Il est agréable de se balader sous sa double rangée d’arcades. La plaza en elle-même est bondée de monde, malgré cela les fontaines et les palmiers la rendent tout de suite sympathique. Et que dire de la Cathédrale…  plus imposante je pense que c’est difficile. Nous n’avons pas encore eu le temps de rentrer à l’intérieur ! ce qui pourrait être cocasse en cherchant la porte d’entrée devant; car la facade n’est en fait qu’un décor, puisque c’est un des côtés de la cathédrale.

Nous avons eu le plaisir de retrouver ici Hiroshi et une de ses amie Yu-hi. Une balade en centre-ville pour trouver une quena (flûte péruvienne) digne de ce nom, un petit tour à Crepissimo et le lendemain une soirée entre amis. Que de bons moments en leur compagnie ! Yu-Hi rentre d’ici un mois au Japon (après avoir voyagé un an tout de même !) Pour Hiroshi, point d’adieux, nous le retrouverons sûrement en bolivie. Merci Hiroshi et à bientôt.

Nous prenons la route pour la Bolivie. Hasta luego amigos !

PS : Au bout de dix jours, hourrah nous avons tous les colis CNED (merci aux gparents de s’être dépatouillés pour nous les envoyer). Les lutins ont eu deux jours studieux d’évaluation, c’est parti pour une nouvelle année.

 

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LAC TITICACA – Péninsule de Capachica et surtout la découverte des UROS

Comment exprimer ce que nous avons découvert sur la Péninsule… Cela se résumerait en quelques mots : beauté à couper le souffle, authenticité et chaleur humaine. Nous avons choisi d’aller jusqu’à Llanchon, petit village de bout de péninsule. Nous avons croisé des paysages agricoles au bord du lac, croisé des regards bienveillants, souriants et curieux. Une vraie bouffée d’oxygène !

Bernard a trouvé une place devant une petite hospedaje : nous ne nous lassions pas d’admirer ce qui nous entourait. Nous discuterons un long moment avec la patronne de l’hospedaje,  du Pérou et surtout de SA péninsule. Quand elle apprendra que nous avons refusé d’aller voir une île flottante à Puno car sans authenticité, à notre demande elle nous confirmera qu’il est possible d’en voir une ici. Nous n’hésitons pas une seconde, il y a deux iles qui sont proches et surtout habitées réellement par quelques familles à l’année. Là on se dit qu’on est vraiment chanceux.

Nous aurons un bâteau immense pour nous 5 : le capitaine ne sera pas avare en explications sur SA campagne. Il est fier de vivre ici, au pied du lac. Ses 4 enfants nous accompagneront. Ils sont d’un calme et d’une gentillesse à donner des leçons de vie aux nôtres… Le trajet dure presque 40mn et il est  quasi irréel de voir poindre cette île et les petites huttent apparaître petit à petit : indescriptible aussi l’excitation que nous ressentons à fouler du pied cette île qui nous fait tant rêver.

Titino et son président nous accueille. Lîle abrite 8 familles, 24 personnes en tout. C’est assez surréaliste sachant que l’île fait à peine 100 m2.  Chaque président est élu pour un an. Ils nous montreront comment se construisent ces îles : c’est sur une base de mottes de terre d’environ 80cm d’épaisseur où sont enracinés les roseaux pendant 6 mois, que sont entassés les uns par dessus les autres des étages de totora croisés. En tout l’épaisseur de l’île fait 2m50. La sensation est incroyable, on s’enfonce de quelques cm pas plus, et pourtant tout tient : par contre sous les maisons ‘aussi en totora) l’épaisseur de l’île est plus importante. Il y a une cuisine commune avec une pierre sur la base pour éviter tout feu. Une maison par famille, si petite, qu’on aurait honte de se trouver parfois à l’étroit dans Bernard… Le chef de l’île nous expliquera qu’au départ, leurs ancêtres construisaient leurs maisons directement sur leurs bateaux en roseaux ! C’est inimaginable. Les mariages étaient célébrés sur le lac, chaque famille sur sa propre barque entourait celle des futurs mariés durant la cérémonie. C’est seulement plus tard qu’ ils ont décidé de construire des îles pour se retrouver ensemble.

Nous aurons l’opportunité de faire un tour en bâteau : ils sont plus grands que les barques de roseaux de Huanchaco et ressembleraient presque à des bateaux viking tant leur proue est impressionnante. Nous verrons les enfants de l’île rentrer de l’école en bâteau : ils partent à 6h du matin pour être en cours à 7h30. Ils en reviennent à 15h si le vent est bon, sinon c’est presque 2h plus tard (ce qui était le cas le jour où nous y étions, et il est vrai que le vent soufflait fort). Alors les écoliers DESREV qu’est-ce qu’on en dit ????

Nous irons jusqu’à goûter la partie blanche des roseaux qui est riche en iode. La honte, nos enfants auraient tout mangé ! c’est vrai que c’était assez bon (et tellement plus exotique qu’une barre de céréales lol ).

J’avoue que ce moment a été très très agréable, le fait de parler de leur avenir aussi… effectivement, ils aimeraient profiter plus du tourisme qui est à 99% à Puno, pour vendre leur artisanat. A mon avis, leurs enfants (et une des mamans me l’avouera aussi) n’auront pas forcément envie de vivre comme leurs parents : la pêche n’est qu’un outil de troc avec les commerçants de la péninsule pour compléter leur alimentation. Il y a de moins en moins de poissons… Malgré le fait que l’on souhaiterait pour eux que leur vie soit meilleure par le biais du tourisme, comment ne pas avoir peur qu’il y perdent leur âme à leur tour… Et puis bien que ce moment ait été fort, je n’ai pu m’empêcher de voir ce qu’il ne faut pas voir et qui “atténue” un peu la magie : entre autres les barques à moteur mal dissimulées dans les roseaux . Mais pourquoi diable ont-ils tous envie de nous faire croire qu’ils vivent comme il y a 100 ans ? Cela nous importe peu, le plus féérique était de découvrir leur culture, et si le monde moderne est à leur portée et qu’ils y trouvent leur compte c’est bien le principal ! Par exemple, nous avons vu des mini panneaux solaires qui apparemment seraient un don d’une organisation française : cela permet juste l’éclairage mais c’est déjà tellement de confort pour eux.

Pendant que les enfants et Sam faisaient leur tour en bâteau, j’ai discuté avec deux femmes de leur mode de vie, de l’éducation etc… et finalement, les inquiétudes et les soucis de mère sont les mêmes que l’on vive sur une île en roseau… dans un camping-car… ou en Europe… Bref, nous sommes repartis  à reculons, ne voulant pas briser ce moment de partage rare et délicieux. Nous emportons leurs souvenirs, leurs proccupations et leurs modes de vie avec nous : tout cela nous remplit.

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LAC TITICACA – PUNO

Un lac avec un nom rêvé pour faire marrer les lutins : mais surtout le lieu d’un trésor englouti. Depuis des mois, les enfants échafaudent des théories sur le trésor des cités d’or, pas de doute pour eux, il est ici ! Nous rejoignons Puno. La route que nous empruntons n’a rien d’intéressant, et passer par la ville de Juliaca nous donnera plutôt un sentiment de glauquitude avec ses rues en terre batue, ses commerces miteux… quand, au milieu de nulle part, se dresse une université flamblant neuve, au désign très moderne.  Et que dire de l’entrée de Puno avec son cactus géant (ou son virus géant au choix) c’est un style…

Allez je chausse mes bicycles de Jamie, et voici quelques infos sur le lac. Il est le plus haut lac navigable du monde (3810m) mais pas le plus long (on ne peut pas être parfait en tout !). Il mesure tout de même la bagattelle de 175 km de long ! La hauteur du lac varie  suivant l’équilibre instable entre l’eau qui rentre – rivières qui s’y jettent ainsi que les pluies- et l’eau qui en ressort – évaporation et le rio Desaguadera (seul rivière qui quitte le lac). (des photos dudit lac sur le prochain article, teasing, teasing…)

C’est ici que serait originaire la civilisation inca. Une des légendes andines raconte qu’un trésor dormirait au fond du lac. Quand Francisco Pizarro captura l’empereur Atahualpa en 1532, dans le nord du Pérou, il lui promit la vie sauve en échange de richesses (on connaît le goût immodéré des espagnols pour l’or). Le conquistador exigea que l’Inca lui verse une rançon colossale, soit une quantité d’or et d’argent capable de remplir la pièce ou Atahualpa était enfermé : 35m2 de surface sur une hauteur de 2m. L’or afflua et la rançon fut presque totalement payée. Sur le lac Titicaca, une flotte de barques convoya le trésor entre la rive ouest et la rive est. Mais quand les marins apprirent l’exécution de l’empereur par Pizarro, ils comprirent que l’espagnol n’avait pas tenu parole. De rage, ils auraient jeté le trésor dans les eaux du lac… Même le commandant Cousteau effectua des fouilles sous-marines au cours des années 1970. Il ne trouva rien.

Puno n’a rien de folichon, mis à part son marché artisanal qui nous aura permis de trouver trois ponchos en alpaga pour les hommes de la famille. Nils aura eu un franc succès à déambuler sur le marché vêtu de son beau poncho : ce n’était que des “que lindoooooo !” il fallait même qu’il tourne sur lui-même,  une mamie lui a même pincé la joue pour lui dire à quel point il était craqué, il a moyen apprécié… Il nous était possible de visiter les fameuses UROS, les îles faîtes en roseaux, seulement tout ce tourisme de masse nous a un peu dégoûté, sachant que plus aucune de ces îles ne sont réellement habitées, ce n’est que du folklore pour vendre de l’artisanat. On a préféré faire l’impasse.

Par contre nous avons adoré visiter le Bâteau Yavari. Ce bâteau fut construit en 1862 en Angleterre puis démonté et transporté en pièches détachées à Puno, à dos de mulets ! Et ce pendant 8 ans. Apparemment ce serait le dernier bâteau à vapeur à coque d’acier riveté existant (et ben…). Nous avons apprécié la visite, les éléments de navigation sont en parfait état, les enfants ont forcément manié le gouvernail. Et comme nous avons visité deux fois, Merlin me faisait la leçon : tu sais maman c’est un 4 cylindres, comme Bernard ! Au secours, Sam sors de ce corps mdr.

Nous avons décidé de partir dans la péninsule de Capachica, tenter de découvrir le lac dans un endroit plus sauvage et préservé. Nous aurons hésité jusqu’au dernier moment : Merlin n’encaisse pas du tout l’altitude, et nous avons failli rejoindre directement Arequipa : il avait des migraines terribles, mais le jour du départ, il se sentait mieux et voulait aller à Llanchon, chouette !

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Les 7 ans de Merlin ? à Cusco bien évidemment !

Notre grand lutin fait notre bonheur et notre fierté.  Ce sera dans “notre” petit cocon de Cusco qu’il fêtera ses 7 ans, avec ses copines Paola et Estefanie. Au programme : bon gâteau, bonbons, fou-rire, cavalcades, tatouages, cabanes et jeux à n’en plus finir, pas mal… …. même si dans ces moments les grand-parents, taties, tonton, mémés nous manquent, c’était un chouette moment .

Sam en profitera pour leur faire faire une chasse aux Bakugan (nouvelle marotte de Merlin, ne me demandez pas comment il connaît ça – dernière minute : il paraît qu’il a vu un dessin animé à Lima avec ces personnages-) chasse qui se poursuivra après que la nuit soit tombée, grâce à sa nouvelle  lampe frontale, avec indices et jeu de pistes à la clé, une franche rigolade ! Paola partagera aussi notre repas du soir, ils sont tous devenus inséparables.

Notre Merlinou est un petit garçon toujours aussi sensible et entier (alors oui parfois ça peut provoquer des frictions) MAIS il est aussi ultra-attentionné. Lutin chéri, nous t’aimons très très très fort

Tonton Fred : ton neveu a eu aussi un rubixcub, et forcément, en bonne grande soeur DE TOI, j’ai cafté !  il doit tenter de le faire sans utiliser ta “méthode” 😉 A suivre…

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PISAC

Pisac signifie “perdrix” en queschua (ah ! Ah ! Ça vous fait une belle jambe !). Direction Pisac, son marché et son site. Ca c’était le programme AVANT que Nils ne soit malade : tout le trajet dans mes bras, avec la bassine à proximité, ça c’est du programme de la vallée sacrée pfffff. Je ferai l’impasse sur le marché, Sam ira avec Bétina et Merlin et il en rapportera un superbe plateau en bois peint à la main – je n’ose y croire, plus besoin de ma présence maintenant pour se lâcher sur l’artisanat : que je suis fière de lui mdr. Bétina se fera une ventrée de maïs blanc cuit en épis.

C’est un des rares site qui a conservé son plan d’origine inca. Merlin fera sa mauvaise tête et refusera d’aller le visiter : il y a des jours où son refus d’arpenter me laisse pantoise… Tand pis pour lui ! Il restera au camping-car avec Nils et moi – son frère ayant le teint qui s’éloigne du vert pour se rapprocher du rose, victoire !

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